La lettre de la SIHFLES
ISSN 1253-1959

n° 54 - hiver 2004-2005


Pour toute information à faire paraître dans la Lettre de la SIHFLES, s'adresser au secrétaire général de la SIHFLES, responsable de cette publication. Courriel : berre.michel@tiscali.be ou Michel.Berre@umh.ac.be


Siège de la SIHFLES :

École normale supérieure Lettres et Sciences Humaines
15 Parvis René Descartes

F- 69342 LYON CEDEX 7


Vous trouverez dans ce numéro :


Le bureau de la SIHFLES présente à tous
les membres de la Société ses meilleurs vœux
pour l’année nouvelle. Que 2005 soit pour chacun de vous
une année heureuse, pleine de promesses et de réalisations !


Assemblée générale (Valence, 26 novembre 2004)

Membres présents : A. Bandelier, H. Besse, Cl. Bisquerra, M. Bruña, N. Caruana Dingli, J.-Cl. Chevalier, H. et I. Christ, Cl. Cortier, D. Coste, E. De La Viña, E. Galazzi, J.-F. Garcia Bascuñana, G. Kahn, M.-Ch. Kok Escalle, Z. Gavrilovic, M.-H. Jimenez, F. Lafarga, B. Lépinette, J. Lillo, A. M. Mandich, N. Maroger, M.-Fr. Merger, N. Minerva, G. Morales, C. Pellandra, C. Phelouzat, M.-J. Salema, B. Stikic, J. Suso, A. Thomas, M. van Strien-Chardonneau et M. Berré.

1. Le rapport moral

Le rapport moral a été présenté par la présidente M.-Ch. Kok Escalle et le secrétaire M. Berré. Deux numéros de Documents sont parus et comprennent les Actes du Colloque de Bologne (Les Aventures de Télémaque : trois siècles d’enseignement du français) des 12, 13 et 14 juin 2003. Ces numéros 30 et 31 sont datés respectivement de juin 2003 et décembre 2003).

Deux Lettres ont été envoyées aux membres en janvier et en juillet 2004 (n° 52 et 53). La troisième de l’année 2004 est datée de décembre 2004 (n° 54).

Une journée d’étude a été proposée à l’Université de Mons-Hainaut (Belgique), le 12 juin 2004, sur le thème de l’enseignement de la prononciation (Linguistique de la parole et enseignement des langues : la méthode verbo-tonale de Petar Guberina 50 ans après. Mise en perspective historique et questionnement prospectif).

Un colloque (Du maître de langues au professeur de langues. Professionnalisation – Institutionnalisation – Disciplinarisation) a été organisé à l’Université de Valence (Espagne) les 25, 26 et 27 novembre 2004.

Les équipes de l’ENS-LSH de Lyon et de l’Université de Bologne poursuivent la mise au point d'une base de données devant permettre l’interrogation dynamique de l’ensemble des contenus des numéros de Documents (de juin 1988 à aujourd’hui) parallèlement à la préparation de la mise en ligne des mêmes numéros de Documents.

L’appel à communications concernant le Colloque sur le Français fondamental (Français fondamental, corpus oraux, contenus d’enseignement : 50 ans de travaux et d’enjeux) a été lancé et prolongé jusqu’au 31 janvier 2005 (Lyon, 8-10 décembre 2005).

2. Le rapport financier

Le rapport financier a été présenté par la trésorière Claude Cortier. Le nombre d’adhérents est stable à ce jour (104). Le nombre de nouvelles adhésions est en baisse (6 au lieu de 14 en 2003), en revanche la vente de Documents au numéro est en hausse. Les comptes pour l’exercice 2004 sont en équilibre (15 942 € en recettes et en dépenses), de même le budget proposé pour 2005. La situation créditrice de l’association est positive, l’exercice 2005 étant entamé avec environ 17 000 € en trésorerie.

Les deux rapports ont été approuvés à l’unanimité.

3. Les activités prévues pour 2005 et 2006

Documents

Le numéro 32 de Documents sortira début 2005. Il est coordonné par M.-Ch. Kok Escalle et G. Kahn et comprend notamment les contributions de deux journées d’études de la Société de janvier 2003 (Exilés et proscrits : parcours politiques, apprentissage et enseignement du français au xixe siècle et au début du xxe siècle) et de décembre 2003 (L’utilisation de la radio dans l’enseignement du français avant et après la Seconde Guerre mondiale).

La sortie du numéro 33 est prévue pour le printemps. Le numéro coordonné par M. Berré est publié en collaboration avec le Centre international de Phonétique appliquée de l’Université de Mons-Hainaut. Il comprendra essentiellement les actes de la journée d’étude de juin 2004 (Linguistique de la parole et enseignement des langues : la méthode verbo-tonale de Petar Guberina 50 ans après. Mise en perspective historique et questionnement prospectif).

Le numéro 34 comprendra les Actes du Colloque de Valence (sortie prévue : fin 2005).

De manière générale, l’Assemblée se prononce en faveur d’une plus grande souplesse pour le montant des subventions accordées aux responsables éditoriaux des numéros de Documents. Un plafond de 2 000 euros est toutefois fixé aussi bien pour les numéros banalisés que pour les numéros reprenant les actes de colloques.

Par ailleurs, les membres de l’Assemblée ont rappelé que la revue de la SIHFLES n’était pas signalée dans les bases bibliographiques du domaine, type MLA, etc. J. Suso et M. Van Strien-Charbonneau se sont engagés à fournir au bureau les informations nécessaires pour que puissent être entamées des démarches en vue d’obtenir cette reconnaissance internationale pour Documents.

— La Lettre

Trois Lettres (n° 55, n° 56 et n° 57) sont prévues en 2005. Des propositions de nouvelles rubriques seront faites lors du prochain Conseil d’administration.

Colloques et Journées d’études

20-21 mai 2005. La date du prochain Conseil d’administration est fixée au vendredi 20 mai 2005, à Paris (cf. infra). Le CA sera suivi d’une journée de réflexion sur l’usage des récits de vie dans l’histoire de l’enseignement des langues. Des contacts ont été pris par Herbert Christ et Marie-Christine Kok-Escalle pour proposer quatre ou cinq communications sur le thème. Cette réunion en Paris se fait en parallèle avec celle d’une équipe dirigée par G. Zarate et qui vise à la rédaction d’un Précis sur le plurilinguisme et le pluriculturalisme auquel participent plusieurs Sihflésiens. Les personnes intéressées peuvent se mettre en rapport avec M.-C. Kok Escalle (marie-christine.kokescalle@let.uu.nl) ou avec G. Zarate (Genezarate@yahoo.fr).

8-10 décembre 2005. Le prochain colloque de la SIHFLES se tiendra à l’ENS-LSH de Lyon, les 8, 9 et 10 décembre 2005 sur le thème le Français fondamental, corpus oraux, contenus d’enseignement : 50 ans de travaux et d’enjeux (cf. infra l’appel à communications). La date limite pour proposer une communication est fixée au 31 janvier 2005. D’autres renseignements sur le site.

Automne 2006 ou printemps 2007. La proposition de N. Caruana Dingli d’organiser un colloque à Malte (Université de La Valette) est acceptée. Thème choisi (à préciser) : le rôle des élites dans la constitution et la diffusion du français aux xviie et xviiie siècles.

— Divers

La trésorière s’engage à proposer au prochain CA une série d’éléments chiffrés permettant au bureau de décider avec quel(s) organisme(s) financier(s) il convient de traiter pour gérer la trésorerie de la Société.

Conformément aux statuts, la candidature au CA et au bureau de l’organisateur du prochain colloque de la SIHFLES, N. Caruana Dingli, sera examinée lors du prochain CA.

Pour rappel, la composition du bureau de la SIHFLES se présente comme suit : Présidence : Marie-Christine Kok Escalle – Vice-présidence : André Bandelier, Brigitte Lépinette, Jacqueline Lillo, Anna Maria Mandich – Secrétariat : Michel Berré, Marie-Hélène Clavères (secrétaire adjointe) – Trésorerie : Claude Cortier, Daniel Coste (trésorier adjoint).

Vous trouverez l’adresse électronique de la plupart des membres de la SIHFLES, sur le site http://fle.asso.free.fr/sihfles/

4. Agenda

Le prochain Conseil d’administration aura lieu à Paris le vendredi 20 mai en fin d’après-midi. L’Assemblée générale de l’année 2005 se tiendra à Lyon en décembre 2005.

La séance est levée à 21h.

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À propos du colloque de Valence

Entre les interrogations sur l’utilisation du Télémaque (juin 2003 à Bologne) et les questions soulevées par les cinquante ans du Français Fondamental (décembre 2005 à Lyon), s’est tenu à l’université de Valence, du 25 au 27 novembre 2004, un colloque sur la figure de l’enseignant de langues. Le xixe siècle a vu s’effacer progressivement l’image du « maître » au profit de celle du « professeur ». Ce phénomène qui s’inscrit dans un mouvement global de pédagogisation de la société, la SIHFLES a choisi de l’étudier sous trois angles : la professionnalisation, l’institutionnalisation et la disciplinarisation. D’où le titre du colloque – Du maître de langues au professeur de langues. Professionnalisation – Institutionnalisation – Disciplinarisation (xviii - xixe siècles) – proposé par Brigitte Lépinette avec l’aide de Julia Pinilla et Maria-Elena Jimenez.

En tant que participants, nous avons été chaleureusement accueillis dans cette belle cité à l’architecture très contrastée. Logés pour la plupart près de la cité des Arts et des Sciences, nous avons arpenté l’ancien lit du fleuve transformé en coulée verte, circulé entre les palmiers et les pins, admiré les constructions audacieuses de notre temps… Une visite des anciens bâtiments de l’université a élargi notre bagage culturel et les dîners conviviaux ont vu se poursuivre les débats ébauchés pendant les sessions de travail, récurrences et contrastes entre pays faisant l’objet des discussions.

Les termes clés du titre ont été au centre des communications : professionnalisation, institutionnalisation, disciplinarisation, la question revenant sans cesse de définir ces notions et les contextes dans lesquels elles se développent. L’ancrage dans la discipline linguistique vs philologique présenté dans sa facette française et allemande a situé le cadre théorique dans lequel se situent pratiques et discours institutionnels et auquel on peut rattacher les faire de ces maîtres et professeurs de langues. Des études de cas précises, ciblées, exemplaires ont présenté des maîtres en Angleterre, en Espagne, en Italie, à Malte, aux Pays-Bas, en Suisse. La réunion de certaines de ces études pour être présentées dans un atelier a permis de dégager des réalités et des processus récurrents dans les aspects qui touchent à l’exercice du métier : la formation ou l’absence de formation linguistique et pédagogique, la vie sociale, économique et morale de ces enseignants, leur relation souvent complexe à l’institution. On retrouve dans les préoccupations d’aujourd’hui ces deux volets de l’insertion sociale et institutionnelle du maître / professeur de langues et de la formation au métier ; l’historien exploitera les archives, le décideur pourra en faire son profit.

Des (débuts de) synthèses ont été tentées tant sur la professionnalisation que sur la disciplinarisation, le professionnalisme pouvant exister sans reconnaissance institutionnelle et la disciplinarisation s’opérant à partir d’un savoir-faire vers la constitution d’un savoir (scientifique) ; elles se sont appuyées sur des études diachroniques soulignant l’évolution en Suisse, en Italie, aux Pays-Bas. À côté de l’étude des ouvrages et autres manuels qui sont traditionnellement une de nos sources, il apparaît très intéressant de puiser dans les archives municipales ou régionales et dans les revues spécialisées pour enseignants. Après les inventaires de manuels et de dictionnaires, le projet de faire celui de telles revues en Europe a été lancé.

... et du français dans « l’après-Bologne »

Le dernier jour du colloque a fait place à une table ronde, dans les locaux de l’Institut Français de Valence, sur le thème des rôles actuels des Départements universitaires de français dans la formation aux métiers des langues. Introduite par le directeur de l’Institut, et présidée par le premier président de la SIHFLES, s’y sont exprimés dans un premier temps les président et présidente des associations espagnoles d’enseignants de français du supérieur et du secondaire qui ont fait le point sur les réalités des formations diplômantes universitaires d’une part, des demandes et des aspirations des enseignants du secondaire d’autre part. Dans un deuxième temps, le vice-doyen de l’université de Valence et la présidente de la SIHFLES ont présenté des pratiques qui se développent dans les universités (en Espagne et aux Pays-Bas en l’occurrence) et qui visent à préparer les étudiants à une insertion dans la vie active en leur offrant de découvrir l’utilité des compétences universitaires acquises au sein de leur formation en langue étrangère, dans un contexte d’entreprise ou d’organisation, filière en alternance, stage, etc...

L’adaptation des départements et des formations rendue nécessaire par la convention de Bologne et les modifications qu’elle entraîne a fait l’objet du troisième temps avec comme présentation phare les activités pilotes de l’Université catholique de Milan et de l’Université de Bologne.

Si les professeurs de langue, ici essentiellement le français, ont confirmé leurs inquiétudes, des espoirs d’avenir ont été formulés. Les innovations et l’adaptation des formations aux nouveaux métiers des langues dans lesquels la traduction linguistique et la médiation culturelle ou compétence interculturelle apparaissent aujourd’hui centrales, porteront leurs fruits dans la mesure où l’insertion de la formation en langues se fera dans la pluridisciplinarité et à condition que les institutions universitaires restent garantes de la professionnalité de leurs formations à des compétences universitaires, malgré les pressions économiques et financières.

Ce colloque très riche qui a fait émerger avec insistance l’aspect biographique de l’enseignant de langue que celui-ci soit maître, auteur, professeur, sa réalité sociale, morale et son appartenance institutionnelle et identitaire, ouvre tout naturellement les portes aux projets de la SIHFLES pour le proche avenir, de s’interroger sur le « vécu plurilingue » des apprenants. Renouvelant mes remerciements au nom des membres de la SIHFLES, à Brigitte Lépinette pour ce colloque fructueux, j’adresse à toutes et tous, mes meilleurs vœux pour 2005 et souhaite que chacun et chacune puisse associer un(e) collègue ou ami(e) aux travaux de notre association.

Marie-Christine Kok Escalle

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« La SIHFLES au singulier » : Daniel Coste

Daniel CostePeux-tu nous rappeler ton parcours comme l’ont fait avant toi d’autres collègues de la SIHFLES ?

Tu me fais beaucoup d’honneur, mais tu commets aussi sans doute une erreur de casting, en me proposant, avec une amicale insistance, de m’inscrire dans la galerie des auto-portraits assistés de « la SIHFLES au singulier ». Sauf à prendre au pied de la lettre la singularité. Car, à la différence notable des collègues qui ont nourri cette rubrique, je ne saurais prétendre à une compétence d’historien de notre domaine. Ma fréquentation des dossiers d’archives a été plus que réduite, je ne me suis guère penché sur les ouvrages anciens des bibliothèques, mes curiosités directes pour le passé ont remonté tout au plus jusqu’au xixe siècle et mes publications dans ce secteur sont bien légères. Pas de quoi alimenter des réponses aux questions pertinentes habituellement posées à tes interviewés mieux qualifiés. Membre fondateur et premier président de notre société, j’ai bien conscience d’avoir d’abord eu un rôle organisationnel dans l’entreprise patiente qu’avait suscitée André Reboullet et où, parmi les personnalités scientifiques autres que françaises qu’il avait su faire venir à Sèvres pour une sorte d’assemblée constituante, on trouvait Carla Pellandra, Elisabet Hammar, Herbert Christ, Konrad Schröder… De là à avoir voix à ton chapitre, tu as entendu et tu sais mes réticences !

Mais tout de même…

Disons que mon intérêt pour l’histoire de l’enseignement et de la diffusion du français est ancien, mais de circonstance, et touchant d’abord à la période contemporaine. Circonstance, un mémoire pour le diplôme d’études supérieures, au retour d’un séjour aux États-Unis, qui me fait travailler sur les rapports entre la linguistique structurale distributionnelle et la naissance de la linguistique appliquée. Circonstance, le centenaire de l’École normale supérieure de Saint-Cloud et l’organisation de journées d’étude sur la politique linguistique de diffusion du français après 1945. Circonstance, lors de mon passage à l’Université de Genève, le vingtième anniversaire de l’École de langue et de civilisation françaises, puis le centenaire du Séminaire de français moderne : occasions nouvelles de rencontres et de colloque. Circonstance enfin, le cinquantenaire de la publication du Français fondamental et l’initiative d’un nouveau colloque en cette année 2005. Tu admettras volontiers avec moi que cette compulsion commémorative de l’histoire n’est ni la mieux fondée ni la plus prisée ! Surtout lorsqu’elle s’attache à des événements relativement récents, qui n’ont pas un statut de lieux de mémoire…

Il n’y a peut-être pas là que circonstances occasionnelles ?

Peut-être en effet, dans la mesure où ces « occasions » successives finissent par produire une certaine conception – certes pas une théorisation et encore moins un modèle – de ce qui contribue à des changements dans les déroulements historiques qui nous intéressent. Ainsi, pour reprendre deux cas marquants, l’époque de la méthode directe et celle du Français fondamental : toutes deux sont marquées par des conjonctions ou du moins des coïncidences entre divers ordres de phénomènes : enjeux de la colonisation ou de la décolonisation, évolution des systèmes éducatifs et universitaires, nouveaux modes de penser le langage et l’apprentissage, apports technologiques et intérêts commerciaux, choix de politique linguistique et mise en place d’institutions originales. Dans ce complexe de déplacements, les débats d’ordre méthodologique et pédagogique, les manières d’enseigner ont à coup sûr leur rôle et leur importance, tout comme les objets retenus par les grammairiens ou les linguistes et les descriptions qu’ils en proposent. Mais il me semble que, chaque fois que possible, nous avons tout intérêt à remettre en contexte notre exploration de ce qui bouge dans l’enseignement des langues et dans les représentations circulantes à leur propos, à resituer cet ordre d’observables à l’intérieur d’ensembles plus vastes.

Mais en avons-nous les moyens et, en outre, ne faut-il s’intéresser qu’à des moments de changement apparent ? Bien des travaux menés au sein de la SIHFLES ont plutôt mis en évidence des continuités, voire des constantes, dans les questionnements aussi bien que dans la pratique, et cela au travers et comme au mépris de bouleversements historiques multiples. Les périodisations ne semblent pas être de même empan pour les différents niveaux que tu évoques, les temporalités ne coïncident pas.

Avons-nous les moyens de cette mise en contexte ? Certes pas à nous seuls, mais les historiens de métier existent, et nombre de leurs travaux - relevant d’ailleurs de tendances et de méthodes distinctes - sont accessibles, que nous n’avons peut-être pas aussi sollicités, aussi mobilisés jusqu’à présent que nous aurions pu le faire.

Cela dit, je suis bien conscient de forcer l’argument : il suffit de reparcourir les numéros de Documents pour y relever de multiples prises en considération de l’histoire avec un grand H, qu’il s’agisse de la Révocation de l’Édit de Nantes ou de la période du fascisme. Sans oublier tel colloque tenu à Utrecht où le problème de ces relations a été clairement posé ! En outre, il est clair que la priorité était bien d’abord de circonscrire un domaine et des objets spécifiques de recherche avant de mettre ce domaine et ces objets au contact d’autres.

Mais, d’une certaine manière, ta deuxième interrogation tient du « est-ce bien nécessaire » et rendrait presque vaine la première : à quoi bon en effet chercher à resituer nos observations dans des évolutions plus larges ou en rapport à des phénomènes autres, si les périodisations ne sont aucunement superposables, si l’enseignement du français aux étrangers vit et se transforme, pour l’essentiel, à son propre rythme ? Ce constat d’une relative singularité, d’un décrochage autonome, devait être premier et il a d’autant plus permis d’affirmer l’existence propre de notre domaine que les représentations ordinaires qu’on pouvait en avoir le présentaient parfois comme un espace de changements (et de progrès) continus, alignés sur les avancées scientifiques et technologiques. Mais il me semble toutefois aussi que nous entrons désormais plus résolument dans une nouvelle phase, une phase où des mises en relation deviennent nécessaires.

C'est-à-dire ?

Une phase que désignait Herbert Christ dans ton précédent entretien. Celle où il y aurait lieu de contraster des données relatives à différents pays, peut-être aussi à des langues différentes. Par exemple, le mouvement de la Réforme, né en Allemagne à la fin du xixe siècle, a connu des avatars et des succès variables en Europe du Sud au regard de ce qui se passait plus au Nord ; et l’Italie et la France ne le reçoivent pas de la même manière ni au même moment. C’est cela aussi dont il faut essayer de rendre compte, en termes peut-être de contexte national, d’enjeux disciplinaires, d’affirmations identitaires, de traditions culturelles, d’image attachée à telle ou telle langue enseignée ou diffusée dans tel lieu... D’une façon générale, on pourrait dire que si l’histoire de l’enseignement des langues comporte à l’évidence des « fondamentaux », quant aux grandes conceptions de l’apprentissage ou aux options majeures selon lesquelles se déclinent les pratiques (la thèse d’Henri Besse traite, me semble-t-il, de tels « fondamentaux »), il y a étudier comment ces fondamentaux s’actualisent selon les époques, les voies et les espaces de diffusion, les langues, les institutions, les politiques locales ou nationales. Pour un peu, en un tout autre sens qu’au début de notre échange, on irait vers une histoire intégrant pleinement les « circonstances ».

A cet égard, il me paraît important et significatif que l’équipe de nos collègues italiennes, sans abandonner le recueil systématique des manuels et grammaires et tout en continuant à procéder méthodiquement à un travail d’archives et de bibliothèque, s’engage aujourd’hui, autour de Nadia Minerva, dans un recensement et une analyse de revues pédagogiques du xixe et du xxe siècles. Significatif aussi que le dernier colloque de la SIHFLES, à Valence, ait concentré l’attention sur le cheminement d’une professionnalisation des enseignants de langues, en faisant apparaître des différences notables de pays à pays. Dans tous ces cas, des similarités substantielles existent, mais c’est la variation apparemment accidentelle qui devient objet de questionnement. Et dans tous ces cas aussi, il faut bien s’interroger sur les facteurs historiques autres à prendre en compte, à partir des données spécifiques et nouvelles qu’on a d’abord recueillies, construites, analysées.

En revient-on alors à la recherche de causalités externes, voire à des déterminismes de type infrastructure / superstructure, comme on a pu les affirmer il y a quelques décennies ? Quand même ils seraient, « en la circonstance » de portée locale ?

Surtout pas ! Des travaux aussi divers que ceux de Willem Frijhoff aux Pays-Bas, de Herbert Christ ou de Konrad Schröder en Allemagne, d’André Chervel ou de Jean-Claude Chevalier et Pierre Encrevé en France, sans revenir sur tout ce qui s’est fait en Italie, en Espagne et dans d’autres pays, ont bien mis en évidence les interactions, les jeux d’action et de rétroaction, entre différents ordres de phénomènes, souligné aussi combien les pratiques culturelles, les institutions éducatives, les activités et publications scientifiques ni ne sont isolables d’un environnement et d’une époque, ni ne sont explicables de part en part par cet environnement et cette époque qu’elles contribuent aussi à façonner et à transformer… Pardonne-moi ces lieux communs, mais tu sais bien qu’il est précieux pour nous qu’ils le soient, communs.

Et les commémorations dans tout cela ?

Celles qui m’ont intéressé ont trait à des circonstances particulières. Elles marquent, à distance de quelques décennies ou quelques siècles, qu’on reconnaît une portée et une importance à un événement qui devient rétrospectivement significatif d’autre chose aussi que de lui-même. Un tournant, un moment où des temporalités de rythmes divers, pour une fois, se rencontrent et semblent coïncider, un moment aussi où des acteurs aux personnalités souvent fortement individualisés s’inscrivent dans un mouvement qui va bien au-delà d’eux-mêmes, où l’histoire au plus long cours et l’histoire « événementielle » s’accordent en un point, qui peut d’ailleurs être aussi un point de rupture. Le 14 juillet est évidemment plus que la prise de la Bastille, tout comme, à une autre échelle bien entendu, la publication du Français fondamental ne se réduit pas à un petit fascicule contenant une liste de mots ni celle de la Grammaire de Port Royal à un nouvel essai de description linguistique. Il faut se méfier, certes, des commémorations, mais aussi y prêter attention pour ce qu’elles nous disent, non seulement de l’occasion, mais aussi d’un autour, d’un avant et d’un après. Ce sont, sinon toujours des lieux de mémoire, du moins des points d’observation où travailler aussi bien à la loupe qu’à la longue vue ou au périscope, pas seulement au rétroviseur. C’est en cela, je crois, qu’elles peuvent constituer pour nous des occasions où multiplier les regards et les perspectives.

Mais tu m’as entraîné à trop métaphoriser… Et mieux vaut s’en tenir là de ces propos qui sont en effet plus de circonstance que de consistance !

(Propos recueillis par Michel Berré).

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Annonce de colloque et appel à communications

SIHFLES / ICAR
avec le concours de l’INRP et de l’ASDIFLE

Français Fondamental, corpus oraux, contenus d’enseignement
50 ans de travaux et d’enjeux

École Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines, Lyon
8-9-10 décembre 2005

Il y a une cinquantaine d’années, le Français Fondamental était publié. Cette liste de mots et d’indications grammaticales, élaborée en vue de l’enseignement du français aux étrangers et aux populations de l’Union française, résultait notamment d’une vaste enquête portant sur un corpus oral enregistré. C’était un travail pionnier qui, à l’École normale supérieure de Saint-Cloud, sous la direction de G. Gougenheim et de P. Rivenc, et avec le concours de R. Michéa et d’A. Sauvageot, ouvrait des voies fécondes tant à l’étude de l’oralité qu’à la définition de contenus linguistiques pour l’enseignement.

Il ne s’agissait pas seulement d’une avancée significative dans les modes de recueil et d’analyse de données langagières. Des enjeux de politique linguistique, des idéologies de la langue, des options éducatives se trouvaient d’un coup au centre de débats publics et académiques dont on a un peu oublié aujourd’hui l’intensité et la violence. Travailler de manière systématique sur l’oral bousculait des positions et des représentations dès longtemps établies, tant dans le champ de la linguistique que dans celui de l’enseignement, même si l’oralité n’était pas absente de l’histoire antérieure - souvent mêlée - de ces deux secteurs d’activité.

Bien d’autres déplacements ont eu lieu depuis lors, mais il est permis de considérer – c’est le choix fait pour ce colloque – que l’étude des corpus oraux d’une part, la détermination de contenus linguistiques à enseigner d’autre part, l’articulation entre ces deux ordres de travaux enfin, restent aujourd’hui des zones sensibles, voire « chaudes », des sciences du langage et de la didactique des langues.

C’est pour contribuer à l’étude des évolutions intervenues au cours de ce demi-siècle que la Société Internationale pour l’Histoire du Français Langue Étrangère ou Seconde (S.I.H.F.L.E.S.) a pris l’initiative d’un colloque qui se tiendra à l’E.N.S. Lettres et Sciences humaines, à Lyon, les 8, 9 et 10 décembre 2005. Ce colloque est organisé conjointement avec le laboratoire ICAR (Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations ; UMR 5191) et le concours de l’INRP (Institut National de Recherche Pédagogique) et de l’ASDIFLE (Association de Didactique du Français Langue Étrangère).

Dates et lieu : jeudi 8, vendredi 9 et samedi matin 10 décembre 2005, École normale supérieure Lettres et Sciences humaines, 15 parvis René-Descartes, 69342 LYON CEDEX 07.

Comité scientifique : Charles Bernet, Henri Besse, Claire Blanche-Benveniste, Philippe Blanchet, Robert Bouchard, Bona Cambiaghi, Jean-Claude Chevalier, Herbert Christ, Jean Louis Chiss, Jean-Pierre Cuq, Michel Dabène, Françoise Gadet, Enrica Galazzi, Elizabeth Gülich, Marie-Annick Morel, Nadia Minerva, Christian Plantin, Louis Porcher, Didier de Robillard, Paul Rivenc..

Comité d’organisation : Bernard André, Claude Cortier, Daniel Coste, Marie-Anne Mochet, Chantal Parpette, Véronique Traverso, Afifa Zenati.

Axes majeurs pour les propositions de communications

Cinq axes majeurs sont proposés pour ce premier appel à communications :

  1. L’élaboration et la descendance du Français Fondamental

    Contexte historique, circonstances et enjeux de l’enquête du Français Fondamental. Méthodes et environnement scientifique et didactique de son élaboration. Dimensions institutionnelles. Modes et champs de diffusion des résultats. Extension à d’autres langues et évolution des démarches. Types d’usages et de dérives dans les outils et les pratiques pédagogiques. Ruptures et continuités. Apports durables à la constitution disciplinaire du « français langue étrangère ».

  2. Collecte et analyse des corpus oraux : évolution des modèles et des méthodes

    Depuis les années 1950, les techniques de recueil, les objets de recherche, les observables, les modèles implicites ou explicites de référence, les modes d’analyse ont considérablement évolué. De la visée lexicale ou morphologique à la caractérisation syntaxique, de la contrastivité oral / écrit à l’analyse conversationnelle et aux recherches sur l’interaction verbale, l’oralité s’inscrit dans un jeu de configurations épistémiques qui marquent les sciences du langage.

  3. Choix des contenus d’enseignement : évolution des catégorisations et des sélections

    Du Français Fondamental aux différents Niveau-seuil ou au Cadre européen commun de référence pour les langues, la question du choix des contenus à enseigner, des normes et de la variation, connaît des reformulations multiples. La catégorisation des unités prises en compte (mots, structures, actes de parole, fonctions et notions, types de discours et genres textuels, capacités et compétences) varie fortement. Dans quels contextes et avec quels effets ?

  4. Évolution des représentations de l’oral dans l’analyse et l’enseignement

    A l’arrière-plan de ces évolutions, ce sont les représentations de l’oral et de l’oralité qui se trouvent ébranlées. Et pas seulement sous les angles linguistique et didactique. Évolutions des images et des imaginaires de l’oral, effets des représentations « scientifiques » sur les pratiques pédagogiques, effets des modèles et des techniques d’analyse sur les représentations de l’oral, de la variation et des normes ; effets de l’attention portée aux pratiques plurilingues et aux phénomènes d’alternance.

  5. Il y avait un oral avant le Français Fondamental !

Quels que soient les apports du Français Fondamental, on ne saurait oublier que l’oral a eu aussi place auparavant dans l’analyse et l’enseignement, notamment mais non exclusivement à la charnière du XIXe et du XXe siècles, et que les mêmes questions de représentation, de variation et de normes se posaient. Au niveau phonétique sans doute, mais aussi en termes de contacts entre variétés orales d’une même langue ou de langues différentes, ainsi que pour les « corpus » ou modèles posés comme représentatifs des formes et usages à décrire ou à apprendre.

Calendrier : Novembre-décembre 2004 : appels à communications – 31 janvier 2005 : date limite pour les propositions de communications – Fin mars 2005 : réponses aux propositions de communications – Juillet 2005 : préprogramme

Forme des propositions de communications : Une page A4 en deux exemplaires, dont l’un anonymisé et l’autre personnalisé. Indication de l’adresse électronique et institutionnelle. ; envoi, par mél de préférence, à l’adresse ci-dessous.

Adresse et contacts : Colloque « Français fondamental », ICAR, ENS-LSH, 15 Parvis René Descartes, F - 69342 LYON CEDEX 07 – colloqueff@ens-lsh.fr Marie-Anne.Mochet (+33 (0)4 37 37 62 25) et Claude Cortier (+33 (0)4 37 37 62 26).

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Recherches en cours et projets

Pour un répertoire des dictionnaires bilingues

En novembre 2003 démarrait à Bologne, lors des journées du CIRSIL, une recherche sur les dictionnaires bilingues qui ont l’italien comme une des deux langues d’entrée. Les coordinateurs des différents répertoires actuellement en cours de préparation sont : Giovanni Iamartino (giovanni.iamartino@unimi.it) pour l’anglais, Maria Carreras (m.carreras@libero.it) pour le catalan, Felix San Vicente (felix.sanvicente@unibo.it) pour l’espagnol, Jacqueline Lillo (jlillo@unipa.it) pour le français, Hanife Guven (hanife.guven@ateneo.unile.it, hanife.guven@deu.edu.tr) pour le turc.

Certaines de ces recherches sont bien avancées notamment les répertoires de catalan, d’espagnol et de français.

Le groupe sur les dictionnaires bilingues français/italien comprend, actuellement, trente-deux chercheurs disséminés sur tout le territoire italien. Certaines bibliothèques étrangères ont aussi été visitées. Ont été retrouvés environ cent quatre-vingts auteurs différents de dictionnaires sans compter bien sûr les nombreux collaborateurs des comités de rédaction des dictionnaires contemporains. La première phase du programme de recherche, qui consistait à retrouver tous les bilingues conservés dans les bibliothèques, est maintenant presque terminée. On procèdera donc, en janvier, lors des journées du CIRSIL à Bologne, à la répartition des fiches analytiques que chaque chercheur devra remplir. La publication du répertoire est prévue pour le printemps 2006.

http://www.lingue.unibo.it/cirsil

Projet d’un répertoire des manuels d’enseignement des langues étrangères au Portugal

L'APHELLE (Associação Portuguesa para a História do Ensino das Línguas e Literaturas Estrangeiras), créée en 1998, a pour but de promouvoir la recherche sur l'histoire de l'enseignement des langues et littératures étrangères au Portugal. Politiques d'enseignement, contextes sociaux et culturels servant de cadre à cet enseignement, acteurs et institutions, législation et programmes, manuels, méthodes et pratiques d'enseignement sont, parmi d'autres, des domaines privilégiés de recherche que notre association se propose de mener à terme en collaboration avec d'autres institutions nationales et internationales.

Dans ses six premières années de vie, l'APHELLE a organisé deux colloques et une journée d'études sur les sujets suivants : Pour une histoire des langues et littératures étrangères au Portugal : des origines à l'actualité (2000, Universidade de Aveiro) ; L'enseignement privé des langues et littératures étrangères au Portugal (2001, Universidade Católica Portuguesa, Lisboa) ; Le livre dans l'enseignement des langues et littératures modernes au Portugal. Du xviiie siècle à la fin de la Première République (2003, Universidade de Coimbra). La dernière Assemblée générale de l'association a approuvé la présentation d'un projet de recherche sur les manuels d'enseignement : Repertório dos Manuais para o ensino das línguas estrangeiras em Portugal. Cette proposition de recherche sera présentée à la Fundação Calouste Gulbenkian en vue d'une candidature à des crédits permettant l'élaboration et la mise en exécution d'une base de données, essentielle à la réalisation de la recherche dans un domaine encore à peu près inexploré au Portugal. Contact : Maria José Salema, tél. +351(0)1 311 14 66 – courriel : mjsalema@netcabo.pt.

— Pour une histoire des revues pédagogiques d’enseignement des langues

En partenariat avec diverses associations nationales, la SIHFLES a l’intention de lancer une recherche internationale sur les revues pédagogiques pour l'enseignement des langues étrangères ou secondes parues avant 1940. Plusieurs répertoires nationaux de revues pédagogiques étant déjà réalisés, la recherche de la SIHFLES porterait plus précisément sur le contenu de ces revues en mettant l’accent d’une part sur la circulation des idées au niveau européen et d’autre part sur les documents permettant de décrire les pratiques de classe (leçons-modèles, expériences de classe, etc.). Plus de renseignements à ce propos dans la prochaine Lettre. Si le projet vous intéresse, contactez Nadia Minerva (minerva@lingue.unibo.it) ou Michel Berré (Michel.Berre@umh.ac.be).

Établissement d’un corpus des textes fondateurs de la didactique des langues

À l’instar de ce qui se fait actuellement à l’ENS-LSH de Lyon concernant les « textes linguistiques fondamentaux », il s’agirait de lancer un projet de recherche visant à l’établissement d’un corpus de textes fondamentaux dans le domaine de la réflexion sur l’enseignement des langues. Pour ce faire, il faudrait constituer un groupe de travail chargé dans un premier temps de la sélection des textes. Ce projet pourra être discuté lors du prochain CA. Personnes de contact : Michel Berré (Michel.Berre@umh.ac.be).

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Colloques, congrès et autres manifestations

— Terze giornate di studio del Cirsil : Lessicologia e lessicografia nella storia degli insegnamenti linguistici — Presentazione dei repertori di manuali: Insegnare il francese in Italia (1625-1943) – Relazioni dei gruppi di lavoro sui dizionari bilinguiBologna, 13, 14 e 15 gennaio 2005

jeudi 13 janvier 2005

10 h – Josette Rey Debove (Paris) : Typologie des dictionnaires monolingues actuels / Jacqueline Picoche (Paris) : Deux dictionnaires à six siècles de distance – Le Dictionnaire des Chroniques de Froissart et le Dictionnaire du français usuel de Jacqueline Picoche / Claude Thomasset (Paris) : Le dictionnaire du vocabulaire scientifique de la langue médiévale / Xavier-Laurent Salvador (Bologna) : Outils pour l’élaboration d'un vocabulaire bilingue langue moderne / langue ancienne.

15 h – Gisèle Kahn (Lyon), Giorgio Chiosso (Torino) : Presentazione dei repertori Insegnare il francese in Italia (1625-1943).

vendredi 14 janvier 2005

9 h – Cesáreo Calvo Rigual (València) : Cómo nace y se transforma un diccionario – la experiencia del diccionario Herder italiano-español / Carmen Castillo Peña (Padova): La Nomenclatura di G. Noviliers Clavel – la questione delle fonti / Maria Lozano Zahonero (Roma): Gramática y diccionarios – las nuevas tendencias lexicográficas y la enseñanza del español como segunda lengua / Monica Provezza (Bologna) : Aspetti neologici nel Nuovo dizionario di Ambruzzi.

11 h 30 Monica Lupetti (Pisa) : Tra Cardoso e Bluteau – la lessicografia portoghese del Seicento / Maria Carreras i Goicoechea (Bologna) : Strumenti lessicografi per l'insegnamento del catalano agli italiani: dal primo dizionario bilingue moderno (Fornas 1982) al Diccionari de paranys italià-català (Turull 2001) / Antonella Cagnolati (Bologna): L'importanza della Nomenclatura Rerum nella didattica delle lingue di Comenio.

15 h – Maria Teresa Prat Zagrebelsky (Torino): L’introduzione della corpus linguistics o linguistica dei corpora nelle Università italiane – una ricostruzione personale dagli anni ’70 ad oggi / Peter W. Waentig (Bologna) : Adelung, Campe e Grimm: vocabolari e prefazioni. Profilo storico lessicografico / Maria Paola Filippi (Bologna) : Manualistica per l'insegnamento del tedesco – risultati di una ricognizione sistematica. L'aspetto lessicografico.

17 h 30Relazioni dei gruppi di lavoro sui dizionari bilingui: J. Lillo, Répertoires des dictionnaires français-italien; M. Carreras i Goicoechea, I dizionari catalano-italiano; F. San Vicente, Lessicografia bilingue italo-spagnola: approccio bibliografico all’Ottocento.

samedi 15 janvier 2005

9 h – Michel Berré (Mons) : Les dictionnaires bilingues de langue française dans les Pays-Bas autrichiens (1713-1792/94): première approche bibliographique et typologique / Monica Barsi (Milano) : Il metodo lessicografico di Pierre Larousse / Annalisa Aruta Stampacchia (Napoli) : Les volumes 'Marine' de l'Encyclopédie méthodique de Panckoucke: stratégies linguistiques et typologies textuelles / Silvio Ferrari (Milano) : Cartes sur tables – échelonnage lexical.

14 h Riunione del gruppo di lavoro sul repertorio dei dizionari italiano-francese

Contact : Nadia Minerva minerva@lingue.unibo.it

— Colloque de la SHESL, Les Structuralismes linguistiques : problèmes d’historiographie comparée (ENS-LSH Lyon, 4-5 février 2005)

Sont prévues deux demi-journées de conférences (vendredi après-midi et samedi matin), suivies le samedi après-midi d’une table ronde. En première partie, cette table ronde réunira un certain nombre de participants autour d’un ouvrage choisi par chacun et présenté de manière critique ; en second lieu seront abordés les problèmes que posent le structuralisme « extra-linguistique » (anthropologie, sémiologie/sémiotique) et l’histoire du structuralisme proprement dit (avec J.-L. Chiss, S. Fisher, J. Léon, J. Joseph, etc.). Les conférenciers sont J. Albrecht (Heidelberg), J.-Cl. Chevalier (Paris), J. Joseph (Edimburgh), Ch. Puech (Paris), P. Sériot (Lausanne) et S. Verleyen (Leuven). Fr. Lo Piparo (Palerme). Contacts : Jean-Marie Fournier (jmfnier@wanadoo.fr) et Valérie Raby (valerie.raby@wanadoo.fr).

— Un siècle de Phonétique expérimentale : histoire et développement. De Théodore Rosset à John Ohala (Grenoble Maison des langues et des cultures – Université Stendhal – 24 et 25 février 2005).

À l'occasion du centenaire de la création en 1904 de l’Institut de Phonétique de Grenoble, l’Institut de la Communication Parlée organise, les 24 et 25 février 2005, à Grenoble, un colloque sur l'histoire de la phonétique expérimentale et ses développements les plus récents, en France, mais aussi dans le monde. Ce congrès nous permettra de rendre un hommage à John Ohala qui, de la phonétique historique et comparée à l’histoire de la phonétique, de la phonétique expérimentale à la phonologie de laboratoire, représente une figure exemplaire de la recherche contemporaine dans le domaine de la parole. Les communications orales seront consacrées à l’histoire de la phonétique expérimentale. Et nous vous invitons à proposer pour la session posters toute communication mettant en lumière les développements récents de la phonétique et des sciences de la parole, à la suite des travaux de John Ohala. Nous recevrons vos propositions jusqu'au 10 janvier 2005, en envoyant un résumé de 200 mots à : 100ans@icp.inpg.fr. Toutes informations disponibles sur le site : http://www.icp.inpg.fr/100ans

— Colloque international Une France en Méditerranée – Écoles, langue et culture françaises dans le bassin méditerranéen, du XIXe siècle à la fin des années 1930 (Toulouse, 10, 11 et 12 mars 2005)

Les historiens de la Troisième République connaissent bien la guerre des deux France — France catholique, France laïque — et, sur un autre registre, la France de l’Empire colonial. Mais ils se sont peu intéressés à des réalités qui étaient en fait plus complexes, voire paradoxales : dans la Méditerranée des années 1880 ou 1930, la présence de la France emprunte bien d’autres canaux que ceux de la colonisation ou des protectorats, et elle résulte de la complémentarité autant que de la concurrence entre plusieurs réseaux d’enseignement, catholique, laïque et juif.

Poursuivies ou interdites en métropole à partir de 1901-1904, les congrégations religieuses françaises entretiennent des écoles florissantes en Égypte et dans l’Empire ottoman comme sur la rive septentrionale de la Méditerranée, avec le soutien politique et financier de la République. En même temps que la foi chrétienne, en effet, c’est la langue et la culture françaises que ces missionnaires et ces exilés répandent auprès des élites de divers pays, voire dans des couches sociales plus modestes. Les juifs sont concernés à un autre titre : depuis les années 1860, près de deux cents écoles de l’Alliance israélite universelle (AIU), établies du Maroc à la Turquie, accueillent quelques dizaines de milliers d’élèves. Instituteurs et institutrices formés dans deux Écoles normales israélites orientales de la région parisienne leur enseignent, avec la langue, l’émancipation à la française et l’amour du pays des droits de l’homme. La clientèle juive leur est toutefois disputée par le dernier réseau scolaire implanté au Levant ou à Salonique, la Mission laïque française, fondée en 1902 pour battre en brèche sur leur propre terrain l’influence des congrégations enseignantes et proposer à la mosaïque confessionnelle orientale le modèle d’une laïcité qui, parce qu’elle se prétend également indifférente aux cultes, peut accueillir tous les enfants, en particulier les musulmans. Mais les champions du catholicisme rétorquent que la laïcité ne peut être ni exportée ni comprise dans des régions où appartenance religieuse et appartenance nationale se confondent.

Ces débats et ces rivalités n’ont peut-être fait que des vainqueurs. Les populations locales, y compris parfois les plus défavorisées, ont vu se diversifier et s’accroître l’offre d’école et d’émancipation et la possibilité d’entrer dans le grand courant français de livres et d’idées. La langue et la culture françaises se sont répandues largement, comme elles le faisaient au même moment et pour des raisons partiellement voisines dans toute l’Amérique du sud. Le Levant en particulier et la Méditerranée en général sont alors l’épicentre des rivalités entre les grandes puissances, Russie, Allemagne, Italie, France, Angleterre et États-Unis. Forte sur le plan colonial, plus faible sur les plans industriel et commercial et peut-être diplomatique, la France peut parier sur cet " empire informel " que lui offrent l’influence de sa langue et l’attachement d’anciens élèves répandus dans tous les secteurs dirigeants des sociétés émergentes. Ses " comptoirs " seraient ses écoles, catholiques, laïques ou juives. Leur influence est accrue ou soutenue par les établissements de l’Alliance française et les Écoles françaises et autres centres culturels.

Si une partie de la Méditerranée a parlé français au début du xxe siècle et sans doute jusqu’à nos jours, le phénomène s’explique par un riche et surprenant faisceau de conquêtes, d’exils et de ralliements. La francophonie actuelle y trouve une partie de ses racines, qui ne sauraient se confondre avec la seule géographie de la colonisation. Cette histoire d’influence et de puissance mérite d’être étudiée.

Tel est l’objectif du colloque international de Toulouse, organisé du 10 au 12 mars 2005 à la Maison de la Recherche de l’Université du Mirail par l’équipe Diasporas (laboratoire Framespa, CNRS) et l’Institut Universitaire de France.

Programme provisoire des cinq séances de travail : Les réseaux scolaires et culturels de la présence française – Écoles de France 1 : de Tunis à Salonique – Écoles de France, 2 : Égypte et Levant – D’autres vecteurs de l’influence française – Rivalités culturelles internationales.

Organisateur : Patrick Cabanel, courriel : patrick.cabanel@wanadoo.fr

Site : http://www.univ-tlse2.fr/framespa/colloques/colloques_fiche.php?id=1

— Colloque ICHoLS (Illinois, 1er-5 septembre 2005)

Pour rappel, la 10e édition du Colloque ICHoLS (International Conference on the History of the Language Sciences) est organisée par Douglas A. Kibbee à l’Université de l’Illinois du 1er au 5 septembre 2005 (pour plus de détails, cf. Lettre n° 51). Adresse de contact : Douglas A. Kibbee – Department of French – University of Illinois – 2090 Foreign Languages Building – 707 South Mathews Avenue – Urbana IL 61801 / U.S.A. Tél. : (1) 217-333-2020 – Fax: (1) 217-244-2223. Courriel : dakibbee1@insightbb.com ou dkibbee@ux1.cso.uiuc.edu. Voir aussi le site de la revue Histoire Épistémologie Langage (http://htl.linguist.jussieu.fr/index.htm) et les numéros précédents de la Lettre.

La SIHFLES participera au colloque avec une dizaine de contributions (Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas, Pologne).

— Colloque Éducation et longue durée (Centre Culturel International de Cerisy-la-Salle, 22-26 septembre 2005).

Ce Colloque se propose d’étudier certaines déterminations historiques, sociologiques, anthropologiques de l’école aujourd’hui dans la perspective de la « longue durée » et telles qu’elles trouvent leur point d’émergence et de constitution dans des périodes reculées du passé.

Ces déterminations peuvent concerner des composantes aussi diverses que la forme des exercices (la dictée, la récitation, la leçon de choses), l’organisation du temps et de l’espace (la structure de la classe, la répartition des activités dans un emploi du temps), les outils (les cahiers), le vêtement (l’uniforme), certains thèmes pédagogiques (la référence aux hommes illustres), le statut et les représentations du bon écolier ou du bon maître, la forme des examens, l’organisation et la hiérarchie des disciplines (exercices du corps, rhétorique, arts libéraux, sciences et mathématiques), etc.

Mener cet ensemble d’analyses permettrait de mieux cerner le sens, les légitimités perdues de pratiques paradoxalement entachées de désuétude et cependant toujours présentes, de caractériser les schèmes de transmission et de socialisation des individus, dans des régimes de temporalité qui traversent les générations – dans l’école et hors l’école –, et d’évaluer quelles fonctions il convient d’accorder dans la conscience collective et la continuité culturelle des sociétés à des rémanences que les logiques de modernisation et de réforme n’ont pas réussi à entamer.

Programme disponible sur le site de Cerisy-la-Salle (www.ccic-cerisy.asso.fr).

Contacts : Henri Peyronie, Alain Vergnioux (vergnioux@sc-homme.unicaen.fr) – Centre d’Études et de Recherche en Science de l’Éducation – Université de Caen – Esplanade de la Paix – 14032 CAEN CEDEX 5 (France).

— Colloque international Le manuel scolaire d'ici et d'ailleurs ; d'hier à demain (Bibliothèque nationale du Québec, 11-14 avril 2006)

Le colloque a pour but de tisser des liens entre les diverses problématiques touchant le manuel scolaire :

— problématiques reliées à l'histoire d'une discipline et à son évolution ; on discute alors des relations entre savoirs savants et savoirs enseignés, entre autres ;

— problématiques reliées à la conception même d'un manuel, qui suppose concurremment des choix disciplinaires et didactiques; ainsi, on pourra parler de l'évolution des pratiques de découpage de contenu, ou encore, de l'évaluation; on touchera les valeurs socioculturelles d'une époque ;

— problématiques dues au statut du manuel dans l'institution scolaire, soit ses liens avec l'État et parfois avec l'Église ; c'est également l'occasion d'évoquer les programmes scolaires dont les manuels sont l'incarnation, ou encore, d'analyser le réseau de production et de distribution ;

— problématiques reliées aux théories de l'apprentissage et à leur concrétisation dans les manuels ; cela pose, entre autres, des problèmes d'« écriture » aux auteurs de manuels, dont le discours est forcément contraint ;

— problématiques des liens entre la conception même du manuel et l'intervention éducative sur le terrain, l'enseignant contextualisant et reformulant la matière du manuel ;

— problématiques enfin reliées à l'édition des manuels scolaires, soit le manuel dans le contexte de l'histoire et du commerce du livre, ainsi que son avenir par rapport à l'édition numérique.

Les propositions de communication doivent être envoyées avant le 1er février 2005 à l'adresse suivante : Monique Lebrun – Professeure, Département de linguistique et de didactique des langues Université du Québec à Montréal Case postale 8888, succursale Centre-Ville Montréal, Québec H3C 3P8 Canada. Ou encore par courrier électronique, en format RTF, à l'adresse suivante : lebrun-brossard.monique@uqam.ca.

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Autres colloques : annonces en bref...

— Congrès international Belle van Zuylen – Isabelle de Charrière : Éducation & Création (Utrecht et château de Zuylen, 7- 9 avril 2005)

Le 27 décembre 1805, Isabelle de Charrière s’éteignait dans sa maison du Pontet près de Neuchâtel en Suisse. Née en 1740 à Utrecht aux Pays-Bas, elle a produit une oeuvre littéraire multiple, de plus en plus appréciée ces dernières décennies. C’est ce qui justifie une commémoration de celle que les Néerlandais connaissent comme « Belle van Zuylen ». Un congrès international sera donc organisé à cette occasion par l’Association Isabelle de Charrière – Genootschap Belle van Zuylen et l’Université d’Utrecht, en collaboration avec le Werkgroep Achttiende Eeuw (Société néerlandaise pour l'étude du XVIIIe siècle).

Les travaux sont répartis en 6 sessions : Isabelle de Charrière, pédagogue et femme de lettres, La place d’Isabelle de Charrière dans l’histoire littéraire, L’axe pédagogique Suisse / Pays-Bas, roman, théâtre et opéra, Belle de Zuylen aujourd’hui et Belle dans son château.

Inscriptions via le site du congrès (www.let.uu.nl/bellevanzuylen) et renseignements auprès de Suzan Van Dijk Suzan.vanDijk@let.uu.nl.

— Colloque international La grammaire antique et sa survie (Saint-Pétersbourg, 20-23 avril 2005).

Organisés par l’Institut des recherches linguistiques, l’Académie des sciences de la Russie, le Seminarium Historiographiae linguisticae (Katholieke Universiteit Leuven – Belgique) et le Réseau de Recherches History and Historiography of Western Linguistics du F. W. O (Flandre).

Le colloque portera sur l’étude de la doctrine grammaticale grecque et latine, ainsi que sur les théories grecques et romaines du langage. Une séance spéciale sera consacrée à la tradition manuscrite postérieure de la doctrine grammaticale antique et à la persistance des paradigmes antiques dans l’enseignement des langues anciennes jusqu’à l’époque moderne.

Contacts : Prof. Nicolas N. Kazansky, nkazansky@iling.nw.ru tel./fax (+7 812) 328 46 11 – Prof. Alfons Wouters, alfons.wouters@arts.kuleuven.ac.be tel (+ 32) 16 324917 – fax (+ 32) 16 324909 – Dr. Vladimir Mazhuga, VMazhuga@VM4815.spb.edu ou VMazhuga@mail.ru, fax (+7 812) 235.

— Journée d’étude Les Huguenots : exil, éducation et intégration aux xviie et xviiie siècles (Université de Limerick, Irlande – 11 juin 2005).

Cette journée est organisée dans le cadre de la Conférence annuelle de la Eighteenth Century Ireland Society. Pour plus de renseignements, Geraldine Sheridan, Associate Professor of French – Department of Language and Cultural Studies – University of Limerick – Plassey – Limerick – Irlande (geraldine.sheridan@ul.ie).

— Colloque international Le français parlé au xxe siècle. Normes et variations (Université d'Oxford - 23 juin 2005)

Thèmes abordés : Projets de recherche en cours sur la langue orale (corpus, théories, méthodologies) – L’enseignement du français parlé dans les classes de FLE – Les dimensions interculturelles du français parlé – Le français parlé en diachronie – La variabilité linguistique de l’oral dans l’espace francophone

Conférenciers invités : Claire Blanche-Benveniste, Université de Provence ; Henriette Walter, Université de Haute Bretagne ; Albert Valdman, Indiana University.

Contact : fp2005@herald.ox.ac.uk / Site : http://users.ox.ac.uk/~fp2005.

— Colloque L'École : instrument de sauvetage des langues menacées ? (Université de Perpignan – 30 septembre - 1er octobre 2005).

Le mouvement de disparition des langues semble dans un avenir proche, devoir s'accélérer, et prendre une ampleur à ce jour inconnue. Au premier rang des "victimes" : les langues dites minoritaires, c'est-à-dire toute langue en situation de subordination et menacée de substitution par une langue dominante sur son propre territoire. La majorité des sociolinguistes, relayés par des secteurs plus ou moins importants de la population, s'accordent sur l'impératif de sauver cette diversité. Mais les planificateurs linguistiques sont eux-mêmes divisés sur les méthodes qui permettraient de favoriser la survie, voire la résurgence des langues minoritaires. Au centre de leurs débat se trouve l'école. Or si son rôle a souvent été déterminant dans le processus ayant engagé ces langues sur la voie de la substitution, les avis sur la capacité de cette institution à ramener des langues menacées sur la voie de la normalité sont plus partagés, entre les défenseurs, très nombreux, de l'école comme instrument principal d'une politique de normalisation linguistique, et ceux, plus rares, tel J. Fishman, qui en contestent fermement l'efficacité. L'objectif de ce colloque sera donc d'évaluer l'impact réel du milieu scolaire dans une politique de normalisation linguistique, sa capacité ou non à assurer la survie d'une langue menacée, et les moyens d'en optimiser la fonction.

Dans cette optique, la question posée dans le cadre de ce colloque sera abordée selon deux axes complémentaires : un volet « politique linguistique » (quelle est la place du milieu scolaire dans une politique globale de normalisation linguistique ? L'avenir d'une langue menacée doit-il et peut-il reposer sur le système scolaire ? L'introduction d'une langue minoritaire en milieu scolaire est-elle toujours souhaitable ? Peut-on se passer d'une telle action ? etc.) et un volet « didactique » dans le cadre duquel on pourra présenter, en liaison avec les problèmes sociolinguistiques posés par les langues minoritaires, des expériences ou projets pédagogiques novateurs. On pourra également s'interroger sur l'adaptation des outils de la didactique au cas particulier des langues minoritaires, et partant sur leurs besoins spécifiques en matière de didactique, etc.

Les communications, quel que soit l'axe choisi, pourront s'appuyer sur des études de cas circonscrites aux langues menacés des domaines ibérique, français et britannique ; elles devront être accompagnées d'une indispensable réflexion théorique sur les enjeux de l'école.

La langue principale de travail sera le français.

Les propositions de communication sont à envoyées selon le calendrier prévu ci-après, accompagnées d'un résumé (2 500 signes maximum) par courrier électronique à Chrystelle Burban : chrysburban@voila.fr ou Christian Lagarde : lagarde@univ-perp.fr.

— Colloque international Englishmen Adrift. The English Presence on the Southern Netherlands, 1603-1660 (Université de Gand, 27-29 avril 2006).

The focus of this conference will be on the English, who in the period from the accession of James I in 1603 until the restoration of Charles II in 1660, for religious or political reasons, fled their country and found shelter in the archducal / Spanish (or Southern) Netherlands.

Speakers are invited to address questions of an intellectual, political-institutional or literary- historical nature, including some of the following. The English presence in the Southern Netherlands between 1603 and 1660 still needs to be mapped out in detail. Several generations of monastics and students, many of them scions of distinguished English families, spent time or were educated at one of the many English monasteries, convents, or educational institutions operating at the time (e.g. in St.-Omers, Douai, Louvain, Brussels, Antwerp, Ghent, and Bruges). Little information is available about the size and the intellectual impact of the English colleges and their relationship with scholarly circles on the continent. Equally unstudied is the importance of the countless opponents of the government in London, who came and went in crisscross movements depending on the political constellation of the moment, finding in the Southern Netherlands a temporary safe haven.

Papers should have a maximum length of 30 minutes. Prospective speakers are invited to submit proposals for papers (including a 150-word abstract) by 1 February 2005 to the conference organizer, Prof. J.P. Vander Motten, either by e-mail (jean.vandermotten@UGent.be) or by post c/o English Department, Ghent University, Rozier 44, 9000 Ghent, Belgium.

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À lire et à découvrir

Belting, Hans (2004). Pour une anthropologie des images. Paris : Gallimard (coll. Le temps présent), 352p., 35 € (traduction française de Jean Torrent ; titre original : Bid-Anthropologie : Entwürfe für eine Bildwissenschaft).

Belting propose de décrire ce que pourrait être une véritable anthropologie capable d’appréhender l’image sur un mode interdisciplinaire et ouvert. Ce nouveau discours de la méthode ne sépare pas l’ontologie des images de la description historique précise des pratiques politiques, juridiques, religieuses dont celles-ci furent l’objet (d’après le compte rendu publié dans le supplément littéraire du Monde).

Berthomé, Jacques (2004). La langue de l’autre. Histoire des professeurs d’allemand des lycées (1850-1880). Grenoble : Ellug.

L'allemand, en tant que discipline scolaire, s'établit définitivement dans les lycées français entre 1850 et 1880. D'où l'intérêt de reconstituer les modifications institutionnelles que ce changement a entraînées et qui ont profondément bouleversé l'enseignement secondaire tout entier. D'où l'intérêt aussi de retracer la vie de ces premiers enseignants de langues vivantes, leur environnement professionnel et humain, leur horizon intellectuel.

Les grandes ruptures sont l'irruption des réalités modernes du commerce et de l'industrie dans la société française et la guerre de 1870-1871 qui met l'allemand et l'Allemagne au cœur des préoccupations des Français. L'instauration de la république après la défaite de 1870 s'accompagne d'une réorganisation progressive de l'enseignement dans lequel les langues vivantes, et plus particulièrement l'allemand, prendront une part décisive et qui façonnera durablement le lycée français jusqu'au milieu du xxe siècle.

L'histoire des professeurs d'allemand des lycées en France de 1850 à 1880 dépasse donc le cadre strict d'une étude spécialisée ; même au cours d'une période historique restreinte on peut ainsi suivre pas à pas les contradictions et évolutions de la société française au xixe siècle. Table des matières : 1) Introduction ; 2) Le cadre institutionnel : les langues vivantes au lycée ; 3) Les hommes dans l’institution : origines et motivations ; 4) Carrière, situation matérielle ; 5) Image sociale et vie privée ; 6) Activité intellectuelle et rayonnement ; 7) Conclusion, annexes, bibliographie et index (informations reprises au catalogue en ligne de la librairie Ellug : http://www.u-grenoble3.fr/ellug/catalogue.new/html/notices/linguistique_et_phonetique.html).

Deslandres, Dominique (2004). Croire et faire croire. Les missions françaises au xviie siècle. Paris : Fayard, 640 p., 26 €.

Avec en annexe une sélection des manuels de mission.

Fischer, Denise, Garcia Bascuñana Juan-F., Gomez Maria Trinidad (2004). Repertorio de gramáticas y manuales para la enseñanza del francés en España (1565-1940). Barcelona : PPU, 261 p., 15 € (ISBN 84-477-0879-9).

Ce livre prétend présenter l’énorme complexité et richesse des manuels de français destinés aux Espagnols, publiés pendant près de quatre siècles. Dans ce but, ses auteurs ont réalisé une analyse détaillée de la plupart des ouvrages répertoriés aussi bien du point de vue strictement linguistique et didactique que du point de vue socioculturel, sans délaisser non plus des aspects matériels liés à la préparation et l’édition des manuels de langues vivantes étrangères.

Fleming, Patricia, Gallichan, Gilles et Lamonde, Yvan (éds) (2004). Histoire du livre et de l'imprimé au Canada. Volume 1 : Des débuts à 1840. Presses de l'Université de Montréal, 570 p. (ISBN 2-7606-1768-8).

Étroitement liés à l'histoire du pays que deviendra le Canada, le livre et l'imprimé y ont fait leur apparition dès l'arrivée des premiers colons. Outils d'évangélisation, de colonisation, d'enseignement, de propagande religieuse et politique, mais aussi moyens d'exploration, de connaissance, de libération, le livre et l'imprimé ont contribué à la création d'une histoire nationale et à la construction de l'identité des peuples qui se côtoient désormais sur le territoire. Ce premier volume de l'Histoire du livre et de l'imprimé au Canada retrace le parcours de l'imprimé, depuis le débarquement des premiers colons en Nouvelle-France jusqu'aux Rébellions de 1837 et de 1838, en passant par l'apparition du premier imprimé à Halifax en 1752 et la constitution des premières bibliothèques publiques et privées. Il démontre avec clarté que l'imprimé sous toutes ses formes, que ce soit les placards, journaux, almanachs, illustrés, livres de cuisine ou ouvrages d'érudition, a fait partie intégrante de la vie quotidienne des Canadiens. Enfin, il dresse un portrait vivant de l'auteur et du lecteur, mais aussi de tous les artisans des métiers du livre et de l'imprimerie, de l'apprenti à l'éditeur imprimeur, en les replaçant dans leur contexte social et historique.

P. Fleming est professeur à la Faculty of Information Studies et directrice du Collaborative Program in Book History and Print Culture de l'Université de Toronto ; G. Gallichan est bibliothécaire et historien à la Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec ; Y. Lamonde est professeur au Département de langue et littérature françaises de l'Université McGill. On notera plus particulièrement les contributions de Paul Aubin (« Les manuels scolaires en Nouvelle-France, dans la "Province de Québec" et au Bas-Canada ») et celle de Sarah Brouillette (« Les manuels scolaires au Haut-Canada et dans les colonies atlantiques »).

Une version anglaise du même ouvrage est aussi disponible (History of the Book in Canada. Volume One. Beginnings to 1840).

Isaac, Marie-Thérèse et Sorgeloos, Claude (2004). L’École centrale du Département de Jemappes, 1797-1802. Enseignement, livres et lumières à Mons. Bruxelles : Archives et Bibliothèques de Belgique, 589 p.

Isaac, Marie-Thérèse (éd.) (2004). École centrale du Département de Jemappes. Les programmes des exercices publics de l’an vii à l’an x (1798-1802). Mons : Société des Bibliophiles belges séant à Mons, 221 p.

Lillo, Jacqueline (2004). L’enseignement du français à Palerme au xixe siècle. Bologne : CLUEB (coll. Heuresis Strumenti), 20 euros.

Cet ouvrage est le résultat d'un long dépouillement de textes et de documents présents dans les bibliothèques et les archives d'état de Rome et de Palerme. Il prend en considération les différents paramètres de l'acte éducatif : le statut du français, les écoles, les professeurs, les élèves, les programmes, les manuels, les méthodologies. Cette recherche embrasse une longue période : de 1800 à 1900. Cela permet de se rendre compte des modifications résultant du changement de dynastie lors de l'unification de l'Italie.

Poirier, Philippe (2004). Les enjeux de l’histoire culturelle. Paris : Éditions du Seuil (coll. Points – L’histoire en débats, n° H 342), 435 p., 10 €.

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Ce site a pour but de contribuer à la connaissance et à la diffusion des textes fondateurs de l’école historico-culturelle (L. S. Vygotski, A. N. Leontiev, A. R. Luria, etc.) et des recherches actuelles dans ce domaine. Adresse : http://www.ich-sciences.de. Contacts : Janette.Friedrich@pse.unige.ch ou thomas.jl@free.fr.

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La Lettre de la SIHFLES est éditée par Michel Berré, Secrétaire général de l'association. 

Mise en ligne : Alain Schneider