n° 47 - janvier 2002
Dans ce numéro :
Editorial: Marie Christine Kok Escalle, présidente de la SIHFLES
La vie de la SIHFLES : Assemblée générale (Lyon, 15 décembre 2001).
Le congrès de Palerme : Henri Besse et Gisèle Kahn
Siège de la SIHFLES :
Ecole normale supérieure Lettres et Sciences Humaines
Parvis René DescartesF- 69007 LYON
Marie-Christine Kok Escalle
L'assemblée générale s'est tenue le samedi 15 décembre 2001 à Lyon (ENS Lettres et Sciences humaines), avec l'assistance de 15 membres. 14 autres ont été représentés.
1/ L'assemblée a tout d'abord procédé au renouvellement du bureau et a élu ou réélu les membres suivants:
Présidence : Marie-Christine Kok Escalle;
Vice-présidences : Jacqueline Lillo, Michel Berré, Francine Melka et Marcus Reinfried ;
Trésorier : Daniel Coste, trésorière-adjointe : Claude Cortier.
Secrétaire générale : Brigitte Lépinette,
Membres du conseil d'administration : A. Bandelier, H. Besse, J. Caravolas, J. C. Chevalier, H. Christ, M. H. Clavères, C. Cortier, W. Frijhoff, J. García Bascuñana, M. Gajos, E. Hammar, G. Hassler, G. Kahn, M.C. Kok Escalle, B. Lépinette, J. Lillo, A. Mandich, F. Melka, N. Minerva, C. Pellandra, M. Reinfried, A. Reboullet, C. Roig, M. J. Salema, K. Schroeder, A. Schneider, G. Vigner, R. Wakely.
2/ Le trésorier, Daniel Coste, a présenté le rapport financier pour l'année 2001 (voir en annexe) ainsi que le budget prévisionnel pour 2002 qui ont été approuvés à l'unanimité. L'AG mandate le trésorier pour l'établissement du bilan final au 31 décembre 2001.
3/ La secrétaire générale, B. Lépinette informe que le nº 26 des Documents de la SIHFLES correspondant à juin 2001 qui sera envoyé en février. Le nº 27 (actes de la journée d'étude consacrée à la syntaxe) aura pour date décembre 2001. Les numéros 28 et 29 - qui paraîtront fin 2002 - incluront les textes présentés lors du congrès de Palerme.
La prochaine réunion du C.A. aura lieu le 8 juin à Paris (INALCO, Université Paris IX-Dauphine, Place du Maréchal de Lattre de Tassigny, 16e, métro Porte Dauphine, RER C Avenue Foch). Les 13 et 14 décembre 2002, les membres de la SIHFLES de Lyon organiseront une journée d'étude qui suivra la réunion de l'assemblée générale annuelle. Au printemps 2003, l'Italie sera de nouveau le lieu de réunion des sihflesiens. Cette fois, ce sera pour un congrès sur Fénelon. Enfin, le congrès de Valence (Espagne), initialement prévu pour 2002, devrait avoir lieu en 2004.
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Dans la Lettre de la Sihfles nº 45, nous avons annoncé une nouvelle rubrique intitulée 'Les fondamentaux', grâce à laquelle périodiquement nous revisiterons nos classiques. Nous porterons ainsi, à la lumière des publications récentes, un regard neuf sur les textes fondateurs du domaine de l'enseignement du français à l'étranger, réévaluant leurs apports et le rôle qu'ils ont joué et jouent encore de nos jours. Dans le numéro 46, Marie-Christine Kok Escalle a présenté K.J. Riemens. Douglas A. Kibbee relit dans ce numéro Kathleen Lambley.
Ce chef d’oeuvre est encore actuellement la base indispensable à tout chercheur qui s’intéresse à l’enseignement du français du XIIIe au XVIIe siècle. C’est en Angleterre que les premiers textes sur la langue française ont été produits : déjà au XIIIe siècle, ont vu le jour des lexiques classés, parfois en vers, et des listes de conjugaisons; au XIVe, des traités d’orthographe et des recueils de dialogues; au XVe, des grammaires dans le style catachétique de Donat. Le point culminant de cette évolution est l’énorme grammaire et dictionnaire (mille pages!) de John Palsgrave (1530).
Aux XIIe et XIIIe siècles, le français était toujours une langue maternelle pour certains des habitants des Iles britanniques; au XIVe, il a le statut de langue seconde et au XVe, celui de langue étrangère. Les Anglais anglophones avaient pendant cette période de bonnes raisons pratiques pour apprendre le français : au cours du XIIIe siècle cette langue remplaça le latin dans certaines fonctions juridiques et le commerce avec le continent se faisait en français. La norme proposée dans les manuels dépend du but visé: anglo-français dans le premier cas, qui deviendra le “Law French”, un jargon calomnié jusqu’à son exclusion des cours de justice en 1731; ou “droit franceys de Paris”, dont le prestige s’annonce très tôt, favorisé par les vagues de courtisans qui arrivent au cours du XIIe siècle. Le dernier roi dont le français fut la langue maternelle meurt à la fin du XIVe siècle mais les souverains et la haute noblesse conservent un bon niveau en français comme marque de leur classe. Henri VIII, deuxième roi de la dynastie des Tudor, composait des vers en français, et utilisait cette langue dans ses lettres d’amour à la malheureuse Anne Boleyn (décapitée pour adultère en 1536). La fille d’Anne Boleyn, Elisabeth I, avait une maîtrise exceptionnelle du français ainsi que de plusieurs autres langues. Dans ce livre extraordinaire de Kathleen Lambley nous retrouvons ce monde où la connaissance du français était presque obligatoire. La dynastie des Tudor (1485-1603) et celle des Stuart (1603-1714) marquèrent l’essor de la gallomanie en Angleterre. Pendant la guerre civile, le roi Charles II se réfugia en France. Après la restauration (1660) il fit tout pour encourager la mode française et la langue française. George Farquhar se moque de cette gallomanie dans sa pièce The Constant Couple, dans laquelle un marquis français demande au public anglais:
Vat
have you English, dat you call your own,
Vat
have you of grand plaisir in dis towne,
Vidout
it come from France?
[...]
your
wine, your dress, your dance,
Tis all,
you zee, tout à-la-mode de France
Bouton, Charles P. 1972 Les grammaires françaises de Claude Mauger à l'usage des Anglais Paris: Klincksieck. |
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Cotgrave, Randle 1611 A dictionarie of the french and english Tongues Londres |
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Iglesias-Rabade, Luis 1992 El uso del inglés y francés en la Inglaterra normanda y plantagenet (1066-1399) (Santiago de Compostela, Universidade de Santiago de Compostela. |
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Kibbee, Douglas A. 1985 «John Palsgrave's "l'Eclaircissement de la langue françoyse" (1530)» Historiographia linguistica XII, 1/2: 27-62. |
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Kibbee, Douglas A. 1987 «Bilingual Lexicography in the Renaissance : Palsgrave's English-French Lexicon (1530)» (Eds: H. Aarsleff, L.G. Kelly & H.-J. Niederehe) Papers in the History of Linguistics. Amsterdam/Philadelphia: J. Benjamins, 179-188. |
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Kibbee, Douglas A. 1989 «Enseigner la prononciation du français au XVIe siècle» Documents pour l'Histoire du Français Langue Etrangère ou Seconde 3:15-20. |
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Kibbee, Douglas A. 1991 For to speke frenche trewely. The french Language in England, 1000-1600. Its status, Description, and Instruction. Amsterdam/ Philadelphia-Philadelphia: John Benjamins. |
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Lambley, Kathleen 1920 The Teaching and Cultivation of the French Language in England during Tudor and Stuart Times, with an Introductory Chapter on the preceding period Manchester-London: University Press. |
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Mauger, Claude 1653 The true advancement of the French tongue Londres: Thomas Roycroft, |
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------------------- 1656 Mauger's French Grammar Londres: Allestree. |
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Niederehe, Hans-Josef 1976 Chronologisches Verzeichnis französischer Grammatiken Amsterdam, John Benjamins. |
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Palsgrave, John 1530 [1972] Lesclarcissement de la langue françoyse Genève: Slatkine Reprints. |
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Richter, Michael 1979 Sprache und Gesellschaft im Mittelalter Stuttgart: Hiersem |
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Stein, Gabriele 1997 John Palsgrave as Renaissance Linguist de Oxford, Clarendon Press. |
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Swiggers, Pierre 1985 "Le Donait francois, la Plus Ancienne Grammaire du français" Revue des Langues Romanes 89(2):235-251. |
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La SIHFLES regroupe des professeurs et des chercheurs venus d’horizons très divers, dont la formation et les trajectoires professionnelles sont souvent spécifiques du pays qui est le leur, peu ou mal connues donc des autres membres. De même, les recherches dans notre domaine, malgré notre appartenance commune à la SIHFLES, recouvrent rarement des domaines identiques. La vie professionnelle et scientifique de chaque shiflesien est donc unique et, à sa manière, exemplaire. La SIHFLES est ainsi, sans doute plus que d’autres associations scientifiques internationales dont les objets d’études sont plus étroitement délimités, le lieu d'une diversité qui en fait sa richesse.
Pour cette raison, il nous semble intéressant de faire connaître, en même temps que les différentes perspectives linguistiques et historiques – dans lesquelles le français hors de France peut être étudié, la vie des personnes qui, à l'étranger, sont responsables de travaux pour nous tous importants.Je suis né en 1927, au Caire, en Égypte, de parents grecs. Ma mère me dit que je suis venu au monde le 1er mai, à l’aube, aux chants des fêtards qui rentraient en fiacre de la campagne où ils étaient allés cueillir, selon la tradition, des fleurs. Mon certificat de baptême porte cependant la date du 14 mai, selon le calendrier grégorien adopté par le patriarcat grec orthodoxe d’Alexandrie le 1er octobre 1928, quand j’avais déjà plus d’un an. Je préfère le 1er mai, fête des fleurs et des travailleurs. C’est cette date que j’utilise.
Quand j’avais quatre ans et demi, maman m’envoya chez Madame Apostolia qui, pour quelques piastres par mois, enseignait aux enfants grecs du voisinage à lire, à écrire, à compter et à dire quelques phrases en français. Lorsque je suis arrivé à l’école élémentaire, le maître s’aperçut que je maîtrisais déjà la matière de la première année et on m’a fait tout de suite sauter une classe. A quinze ans et demi, il a fallu quitter l’école et aller chercher un emploi. J’ai trouvé du travail dans les bureaux d’une grande compagnie. Je recevais un salaire de misère. Je n’aimais pas ce que je faisais. Depuis que j’étais tout petit, je voulais être instituteur. Pour cela il fallait faire des études.
Je n’étais pas le seul à désirer terminer l’école secondaire. Nous nous sommes réunis et nous avons écrit à la Communauté grecque. Nous demandions un lycée du soir pour les jeunes travailleurs. Notre requête fut rejetée. Je ne me suis pas laissé décourager. J’appris que je pouvais me présenter au baccalauréat français comme candidat libre. J’ai trouvé deux professeurs qui le soir, après le bureau, me donnaient des leçons. Pendant des années. C’était dur, lent et coûteux pour mon maigre budget. En août 1949, j’ai pris mon congé annuel, je suis descendu à Alexandrie, j’ai acheté un billet de bateau quatrième classe et cinq jours plus tard je débarquais à Marseille. De là je comptais me rendre en Grèce. Le sort en a décidé autrement. Le 1er septembre je me trouvais à Prague.
On me demanda de rester et d’aller enseigner aux enfants des réfugiés grecs. Je voulais bien rendre service, mais je n’avais pas de formation pédagogique. On promit de m’envoyer le plus tôt possible à l’Université. J’ai accepté. Avant de prendre le train pour rejoindre mon poste, je suis entré dans une librairie et avec les quelques couronnes qu’on m’avait données comme argent de poche, j’ai acheté un petit dictionnaire français-tchèque/français-tchèque.
J’ai passé vingt ans en Tchécoslovaquie, dans de petites localités près de la frontière. Jusque-là je n’avais jamais mis les pieds dans un village. Je me suis marié, j’ai eu des enfants. Nous vivions très modestement mais heureux, surtout après 1965. Je n’ai décidé de quitter la Tchécoslovaquie qu’après l’invasion soviétique, le 21 août 1968. J’ai émigré au Canada où ma mère, mes sœurs et mon frère s’était établis peu après mon départ d’Égypte. J’ai atterri à l’aéroport de Montréal le 1er février 1969.
En 1953, quand le besoin de maîtres pour les enfants grecs a diminué on ne m’a pas envoyé à l’Université. On m’a transféré dans le système régulier tchèque. Au commencement j’enseignais les langues vivantes, l’histoire et la géographie, au niveau secondaire, puis à l’École économique supérieure. J’ai quand même fait des études. J’ai appris le tchèque tout seul et dès que je me suis senti capable de communiquer un peu dans cette langue, je me suis inscrit à l’université Charles de Prague comme étudiant externe. Au début, je traduisais les textes prescrits en français, et au besoin en grec, et ensuite j’apprenais à tout répéter en tchèque.
Je voulais me spécialiser dans l’enseignement du français et de l’anglais. Ce n’était pas possible à cette époque. J’ai donc préparé une licence en éducation, puis une maîtrise en histoire et en géographie et plus tard une maîtrise en études françaises, sans cesser de travailler. Ensuite j’ai voulu faire aussi un doctorat. Je pensais écrire une thèse sur Malraux. Je lui ai écrit pour demander de l’aide. La réponse de son chef de cabinet fut négative.
J’ai fait mon doctorat plus tard à l’Université de Montréal, sans jamais interrompre mon travail à l’école. Six semaines après mon arrivée à Montréal, j’ai été engagé dans une école secondaire publique pour enseigner le français aux élèves anglophones. Le chef du département de français était parisien. Il me dit: «M. Caravolas, vous êtes plus âgé que moi, vous avez plus d’expérience et plus de diplômes. Vous n’avez pas besoin de mes conseils. Faites vos classes comme vous l’entendez. Je suis sûr que ce sera bien». Je n’aurais donc pas de patron. Je suis resté avec lui vingt ans. En 1989, j’ai pris ma retraite. Depuis je m’occupe de mes recherches.
Il y a
vingt ans que je consacre la plus grande partie de mon temps
:
1) à Coménius, que
je considère comme le père de la pédagogie des langues et
2) à l’histoire de la
didactique des langues. Je pense que les professeurs de langues, surtout les
jeunes, ont intérêt à connaître le passé plusieurs fois millénaire de leur
discipline.
Pour faire connaître Coménius au Québec, j’ai écrit Le Gutenberg de la didacographie ou Coménius et l’enseignement des langues (Montréal. Guérin, 1984). En 1992, à l’occasion du 400e anniversaire de naissance de Coménius, j’ai organisé avec quelques professeurs de l’université de Montréal un grand colloque international en son honneur. A la demande des participants, on a fondé une Société canadienne d’études coméniennes, que je préside depuis son origine. La Société publie deux fois par an, un Bulletin bilingue Coménius, dont je suis le responsable. J’ai aussi publié de nombreux articles sur l’œuvre de Coménius, le premier dans Harvard Education Review (1981), le dernier en l’an 2000 dans le tome 1 de l’Histoire des sciences du langage, édité par S. Auroux et al., et publié chez Walter de Gruyter, à Berlin. Enfin, j’ai été à l’origine de la première traduction en français de la Methodus linguarum novissima (1648) de Coménius. La traduction a été réalisée par M. Honoré Jean et son équipe et devrait paraître prochainement.
Grâce à des subventions de recherche obtenues de la Province du Québec et du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, j’ai pu entreprendre des recherches sur l’histoire de l’enseignement des langues en Europe et en Amérique du Nord depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. De ce vaste projet ont déjà paru les volumes suivants:
Précis d’histoire de la didactique des langues. Tome I (1450-1700). Université de Montréal, Montréal-Gunter Narr Verlag, Tübingen, 1994;
À l’Ombre de Quintilien. Anthologie thématique de la didactique des langues, Tome I. Université de Montréal, Montréal-Gunter Narr Verlag, Tübingen, 1994.
Précis d’histoire de la didactique des langues. Au Siècle des Lumières Tome II. Anthologie thématique de la didactique des langues. Tome II. Université de Montréal, Montréal-Gunter Narr Verlag, Tübingen, 2000 [deux ouvrages en un volume].
Le Point sur l’histoire de l’enseignement des langues (3000 av. J.C.- ca 1950), Centre éducatif et culturel, Montréal, 1995. [Traduit en tchèque et publié par Universita Pardubice, 2000 : Přehled dějin vyučování jazyků (3000 př.n.l. - 2000 n. l.].
J’ai aussi publié des articles sur l’histoire de la didactique des langues dans Historiografia linguistica (Amsterdam), Études en linguistique appliquée (Paris) Rivista italiana di linguistica applicata (Rome), et autres revues internationales, ainsi que dans Grammaire et enseignement du français, 1500-1700, édité par Jan DE CLERCQ, Nico LIOCE, Pierre SWIGGERS (Leuven, Peeters, 2000).
En 1986 je suis venu passer une année à Paris pour faire ma recherche. Un jour, je me suis arrêté au BELC parler avec M. Debyser de mon projet. Il me recommanda de voir M. Reboullet. Je l’ai rencontré au début de décembre, rue Lhomond, au café au bas de l’immeuble où il habite. Il me posa plusieurs questions sur mes travaux, puis il me confia qu’il «était homme à associations», qu’il en avait déjà fondé plusieurs et que depuis quelque temps il envisageait la création d’une nouvelle, consacrée à l’étude de l’histoire de l’enseignement du français langue étrangère. Il me demanda ce que j’en pensais. Je répondis que son idée me semblait excellente. Il me dit qu’il allait en parler à d’autres et qu’il me tiendrait au courant. Il m’a aussi prêté des textes inédits d’Elizabeth Hammar. Peu après le Nouvel an, il m’envoya à la Cité Universitaire où je demeurais, le brouillon de son célèbre article: Pour une histoire de l’enseignement du FLE, pour que je le commente. M. Reboullet avait pensé à tout. Je n’avais rien d’important à ajouter. L’article parut dans le numéro 208 (avril 1987) du FDLM et suscita un grand intérêt en France et à l’étranger. Plus tard, il me fit parvenir une invitation à participer le 10 juin à une réunion de réflexion à Sèvres. Nous étions quinze personnes, si ma mémoire est bonne, tous gagnés d’avance au projet Reboullet. Il fut donc vite décidé de convoquer une assemblée constituante, le 5 décembre 1987 à Sèvres. Cette fois, nous étions une trentaine de professeurs et de chercheurs français et étrangers, des rédacteurs de revues et même le Directeur de la Bibliothèque de l’Arsenal, M. Garetta, que j’avais invité avec la permission de M. Reboullet. L’assemblée approuva les statuts et le nom de la Société et élut le bureau de directions de la SIHFLES et le Conseil d’administration. Je suis membre du C.A. depuis cette date. On a oublié de me remplacer.
Montréal, 20 novembre 2001 : Jean Caravolas
Henri Besse et Gisèle Kahn
Le XIe Congrès international de la SIHFLES s'est tenu à Palerme (Sicile) du 4 au 6 octobre 2001, sur le thème "Histoire de l'enseignement du français langue étrangère ou seconde dans le bassin méditerranéen ". Prévu de longue date et brillamment organisé par Jacqueline Lillo, professeur à la Faculté des Sciences politiques de l'université de Palerme, avec l'appui de diverses institutions italiennes et françaises (dont le Centre culturel français de Palerme, l'Ambassade de France à Rome, la Délégation générale à la langue française), ce congrès a réuni, selon les séances, de soixante à quatre-vingts enseignants et chercheurs. Une dizaine de pays du pourtour de la Méditerranée (Egypte, Espagne, France, Grèce, Italie, Maroc, Tunisie, Turquie) y étaient représentés, mais également l'Europe du Nord (Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Suède), le Portugal, le Canada et le Japon, avec quatre conférences introductives et une vingtaine d'interventions réparties en plusieurs ateliers-débats thématiques.
Le choix de Palerme comme ville d'accueil de ce congrès fut salué d'entrée de jeu par plusieurs allocutions : celle du vice-recteur de l'université de Palerme qui a souligné l'actualité du thème retenu, dans une période d'exigence accrue de reconnaissance mutuelle des langues et des cultures au plan mondial ; celle du doyen de la Faculté des Sciences politiques rappelant la place tenue par le français en Sicile, notamment dans le domaine juridique ; et celle de madame la consule générale de France à Naples qui a redit la place privilégiée de Palerme comme ville de rencontre de toutes les cultures du bassin méditerranéen et réaffirmé la mission de la Francophonie d'accueillir et de fédérer des locuteurs de diverses langues et de diverses cultures, celles des pays de la Méditerranée parmi d'autres.
Au fil des interventions, il a été question de politique : des Capitulations que Soliman le Magnifique accorda d'abord aux sujets de François 1er aux fascismes allemand et italien, en passant par l'impérialisme "civilisateur" de l'Europe de la fin du XIXe siècle, par les conflits d'intérêts entre grandes puissances dans les premières décennies du XXe et par l'accueil que la Turquie accorda aux "romanistes" juifs allemands (dont L. Spitzer) après 1933 ; des institutions qui ont fait du français, pour deux ou trois générations, une nouvelle lingua franca des élites sociales de la Méditerranée, celles ayant les moyens d'envoyer leurs enfants dans les écoles des congrégations religieuses (surtout catholiques) ou de l'Alliance israélite universelle, puis de l'Alliance française et de la Mission laïque ; des hommes qui ont contribué à cette diffusion, de P. Foncin et P. Deschamps à R. Barthes et A. J. Greimas ; enfin des outils didactiques à même d'aider à apprendre le français dans cette partie du monde. Il y a été aussi question des autres langues de la Méditerranée, en particulier de l'arabe qu'on voulut enseigner à Marseille au tout début du XIXe siècle et qui joua un rôle important dans l'élaboration par C.-F. Volney d'un Alfabet européen adapté aux langues de l'Orient.
On y a discuté du pluralisme des langues de la Méditerranée, regretté l'absence de contributions sur le Liban ou sur les pays de l'ex-Yougoslavie, mesuré la difficulté qu'il y a à raisonner historiquement sans léser la complexité des parcours individuels. Mais ces "disputes" ont, à leur façon, contribué à la convivialité d'un congrès dont les actes paraîtront l'an prochain dans le numéro 28 de Documents.
Palerme dans "Le Français dans le Monde"
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Besançon (Université de Franche-Comté)
19, 20, 21 septembre 2002
Participation
Les exposés (d’une durée maximale de 25 minutes) pourront porter soit sur un
auteur défini, soit sur un point de théorie grammaticale particulier, soit sur
une question de synthèse, etc.
Merci d’adresser
vos propositions de communication (titre et résumé d’une page au maximum) avant
le 15 février 2002, à :
Professeur Jacques Bourquin,
LASELDI, GRELIS,
Faculté des Lettres
30 rue Mégevand,
25030 BESANCON CEDEX
Tél. : +33 (0)3 81 61 21 95
Contacts
Courriel :
andree.chauvin@univ-f.comte.fr
Comité
d’organisation
P.Anderson, A. Chauvin-Vileno, F. Migeot, S. Hutin, M. Lebre-Peytard, M. Madini,
Ph. Schepens, J.-M. Viprey, C. Wieder.
Comité
scientifique
Pr. Sylvain Auroux (Dir. Rech. CNRS, dir. ENS Lettres Sciences Hum. Lyon), Pr.
J. Bourquin (Besançon), Pr. A. Chervel (Paris), Pr. C. Condé (Besançon), Pr.
J.E. Joseph (Edimbourg), Pr. M. Masselot (Besançon), C. Normand (Paris), Pr.
J.P. St-Gérand (Clermont-Ferrand), Pr. Swiggers (Louvain).
Thème du
colloque
Le colloque est centré sur le rôle et le devenir de la grammaire générale en
France pendant la période qui commence avec la suppression des Écoles Centrales
et qui voit, à partir de 1850, la lente émergence de la grammaire historique.
Parmi les pistes de réflexions possibles, nous formulons quelques questions (non exhaustives et non limitatives.....)
Qui cultive la grammaire générale ? Des théoriciens et/ou des praticiens ? Que deviennent les professeurs de grammaire générale des Ecoles centrales ? Ont-ils une activité de publication ? |
|
Les relations de la grammaire générale avec la philosophie (les Idéologues, Destutt de Tracy, les Ecossais) ? La postérité de l’Idéologie ? |
|
Quelles mutations subit la grammaire générale ? Par exemple, théorie du verbe, de la proposition, de la "relation"... |
|
Les rééditions des grands ancêtres (Port- Royal, Beauzée, Condillac...) |
|
Le rôle des périodiques (Annales de grammaire, Journal de la langue française) |
|
Quelle est l’influence de la grammaire générale sur les manuels destinés à l’enseignement ? |
|
Quel héritage laisse-t-elle aux grammairiens philologues ? |
|
L’ambiguïté du terme "générale" |
|
Des individus : Lemare, Estarac, Simon, B. Julien (collaborateur de Littré), Comte de Montlivaut, Montémont (tous deux candidats au prix Volney), Caillot, P.A. Mazure (traducteur de F. Schlegel), Perron, Burgraff, etc. |
Pour toute information à faire paraître dans La Lettre, s'adresser à :
Brigitte Lépinette, Secrétaire générale de la
SIHFLES
courrier électronique:
Lepinet@uv.es
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Mise en ligne : Alain Schneider,
courrier électronique:
AlainSchneider@compuserve.com
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Le laboratoire CNRS Métadif
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Comité scientifique Jean-Claude BOULANGER, Albane
CAIN, Bernard CERQUIGLINI, Veille technologique et scientifique Directrice :
Christine JACQUET-PFAU (Collège de France) Correspondants Khalid ALAOUI, Luis ALVES DE
PINTO, Laetitia BONICEL,
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