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Colloque de la SIHFLES :
Le Français en Méditerranée (Palerme, du 4 au 6 octobre 2001)
Le Français dans le Monde - Novembre-décembre 2001 - N° 318
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    Le XIe Congrès international de la SIHFLES (Société Internationale d’Histoire du Français Langue Etrangère et Seconde) s’est tenu à Palerme (Sicile) du 4 au 6 octobre 2001, sur le thème « Histoire de l’enseignement du français langue étrangère ou seconde dans le bassin méditerranéen ». Organisé par J. Lillo, professeur à la Faculté des Sciences politiques de l’université de Palerme, avec l’appui de diverses institutions italiennes et françaises (dont la Délégation Générale à la Langue Française), ce congrès a réuni, selon les séances, de soixante à quatre-vingts enseignants et chercheurs. Une dizaine de pays du pourtour de la Méditerranée (Egypte, Espagne, France, Grèce, Italie, Maroc, Tunisie, Turquie) y étaient représentés, mais également l’Europe du Nord (Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Suède), le Portugal, le Canada et le Japon.
    Il y a été question de politique : des Capitulations que Soliman le Magnifique accorda d’abord aux sujets de François 1er aux fascismes allemand et italien, en passant par l’impérialisme « civilisateur » de l’Europe de la fin du XIXe siècle et par l’accueil que la Turquie accorda aux « romanistes » juifs allemands (dont L. Spitzer) après 1933 ; des institutions qui ont fait du français, pour deux ou trois générations, une nouvelle lingua franca des élites sociales de la Méditerranée, celles ayant les moyens d’envoyer leurs enfants dans les écoles des congrégations religieuses (surtout catholiques) ou de l’Alliance israélite universelle, puis de l’Alliance française et de la Mission laïque ; des hommes qui ont contribué à cette diffusion, de P. Foncin et P. Deschamps à R. Barthes et A. J. Greimas ; enfin des outils didactiques à même d’aider à apprendre le français dans cette partie du monde. Il y a été aussi question des autres langues de la Méditerranée, en particulier de l’arabe qu’on voulut enseigner à Marseille au tout début du XIXe siècle et qui joua un rôle important dans l’élaboration par C.-F. Volney d’un Alfabet européen adapté aux langues de l’Orient.
    On y a discuté du pluralisme des langues de la Méditerranée, regretté l’absence de contributions sur le Liban ou sur les pays de l’ex-Yougoslavie, mesuré la difficulté qu’il y a à raisonner historiquement sans léser la complexité des parcours individuels. Mais ces « disputes » ont, à leur façon, contribué à la convivialité d’un congrès dont les actes paraîtront l’an prochain dans le numéro 28 de Documents.

Henri Besse

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