n° 44 - novembre 2002
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Association de didactique du français langue étrangère - Alliance Française - 34 rue de Fleurus, F-75006 Paris. Téléphone et fax : +33 (0)1 45 44 16 89 mél. asdifle@club-internet.fr
Chaque numéro de la Lettre de l'ASDIFLE est d'abord adressé aux adhérents de l'association, qui bénéficient de la primeur des informations.
Le mise sur le site intervient ultérieurement : adhérez, faites adhérer !
Ce numéro a été adressé par voie postale aux adhérents courant novembre
Sommaire :
Votre Lettre vous arrive avec deux mois de retard et nous vous devons pour cela des excuses : notre ordinateur a été défaillant à la rentrée et nous avons eu quelque mal à pouvoir rentrer dans le logiciel de mise en page. Pourtant, le bureau n'a guère chômé, même pendant le mois de juillet, où il a préparé les journées d'octobre à Grenoble: elles ont été conformes à nos espérances et, visiblement, à celles d'une salle nombreuse et attentive, car le sujet et la qualité des intervenants en valaient la peine ! Profitons de l'occasion pour renouveler nos remerciements au CUEF et au Comité de Patronage des Étudiants Étrangers qui ont permis leur tenue.
Le mois de juin avait, lui, été marqué par le déménagement de nos locaux et par notre AG tenue au cours du colloque de la FIPF à Sèvres. Vous en trouverez un compte-rendu dans cet envoi, mais on peut dire, en substance, que notre association se porte bien, tant au plan des finances (grâce en particulier à l'aide précieuse de la DGLFLF), qu'au plan des activités et du nombre des adhérents. Le conseil d'administration a été renouvelé ainsi que le bureau. Je profite de cette occasion pour renouveler mes très sincères remerciements à toute (équipe, et en particulier à Jean Alayrangues et Françoise Bollonotte qui ont donné beaucoup de leur temps et de leur compétence à l'ASDIFLE ces dernières années. Mais une équipe pleine d'enthousiasme leur succède ! J'ai sollicité un second mandat à la présidence de notre association poux mener à son terme le projet du dictionnaire auquel beaucoup d'entre vous participent, et je vous remercie de la confiance que vous me témoignez dans cette tâche. Le projet est en bonne voie, et je vous en parlerai plus longuement dans la prochaine Lettre.
Mais l'année sera aussi marquée par la continuité des actions entreprises avec nos partenaires auprès des (nouvelles) autorités de tutelle : votre action associative est donc toujours aussi importante et précieuse pour faire progresser la cause du FLE/FLS.
Jean-Pierre Cuq
président de l'ASDIFLE
Quiconque se préoccupe de formation, et c'est plus que jamais le moment ne doit évidemment pas négliger la querelle hargneuse qui oppose, depuis quelques années, les tenants du conservatisme du retour à l'école d'autrefois (programmes méthodes, évaluation), et ceux que l'on appelle les zélateurs du pédagogisme, accusés d'évacuer les contenus académiques au profit de la transmission. D'un côté un élitisme net (souvent masqué sous de vastes déclarations de démocratie), d'un autre la croyance, également inégalitariste en une indifférence aux acteurs eux-mêmes.
Cette vieille opposition, abondamment relayée par les journaux, s'est ravivée ces temps-ci par une série d'attaques contre les IUFM, et une mise en questions réglées des modalités de la formation des enseignants. Bien entendu, les langues vivantes et le français langue étrangère ne se trouvent nullement au-dessus de la mêlée, et, là aussi, les porte-parole des deux camps ne s'embarrassent pas de nuances, et, de chaque côté, mettent tous les enseignants dans le même sac en ne se souciant pas du fait que l'immense majorité d'entre eux effectue sa tâche du mieux qu'elle peut. Dogmatisme contre dogmatisme, en somme, des sortes d'empoignades théologiques.
Il y a une petite part de vérité là-dedans : au fur et à mesure que le monde change, l'école se transforme elle aussi, et, par conséquent, la formation doit sans cesse se transformer : que durant quarante années, un enseignant puisse exercer efficacement un même métier est un leurre. Le chantier doit être sans cesse remis sur le tapis, à cause notamment des transformations technologiques, de celles des moeurs, et, donc, de ses modalités d'apprentissage. Il faut constamment, à mon avis, que les enseignants et les chercheurs s'efforcent de pointer les nouvelles conditions d'action et les problèmes neufs qui apparaissent sans discontinuer.
Essayons démettre en évidence quelques-unes de ces interrogations pour notre domaine. La première consiste sans doute à étudier une carence inédite, c'est-à-dire la lente érosion d'une culture de l'école, les élèves d'aujourd'hui éprouvent des difficultés de plus en plus grandes à identifier les modes de fonctionnement de l'école, et que celle-ci ne se confond pas avec la vie. Philippe Mérieu a bien insisté sur ce point. Désormais, dans certaines classes (scolaires) où cet effacement est fort, si vous donnez aux élèves un exercice simple de calcul disant: ton père achète une voiture à cinquante mille francs et la revend trente-cinq mille, combien il a perdu ? Les élèves refusent de se mettre au travail parce que, disent-ils, jamais leur père n'achèterait à ce prix-là et n'accepterait de gaspiller autant d'argent.
Le premier commandement d'une formation des enseignants, quelle que soit la discipline, consiste donc à reconstruire une culture scolaire dans sa légitimité, en faisant intérioriser que les logiques de la vie quotidienne ne s'intègrent pas telles quelles aux logiques de l'apprentissage. L'école est dans la vie mais n'est pas la vie.
Une autre dimension capitale est de liquider, dans l'esprit des usages (parents et enseignants eux-mêmes) que la formation constitue désormais la rustine qui serait capable de boucher tous les trous. Par exemple, chez nous comme ailleurs, une série de questions, jamais posées, doivent pourtant l'être impérativement.
Comment mesure-t-on les effets d'une formation ? C'està-dire, exactement, à quoi a-t-elle servi, et en quoi est-elle appropriée à une amélioration de l'enseignement et de l'apprentissage. C'est à nous aussi de soulever cette question très gênante
En quoi une formation est-elle adéquate aux besoins des enseignants (et donc des apprenants) et non pas seulement aux capacités, nécessairement partielles et sectorielles, de l'organisme de formation ? Tant qu'on n'aura pas éclairé ce point, stages et autres périodes réservés à la formation ne serviront à peu près à rien.
Comment une formation passe-t-elle sur le terrain lui-même ? Piaget, le premier, avait insisté (in Psychologie et pédagogie, Delanoël,1969)* sur l'impossibilité qu'il y avait, à ses yeux, à passer de ses recherches (certes très utiles) à une application sur le terrain scolaire. De la même manière, longtemps après, mais avec une conviction aussi forte, Chomsky a fermement mis en garde les professeurs de langues : ce que j'établis ne peut nullement être "appliqué" par vous dans vos classes. C'est à vous qu'il appartient d'en tirer éventuellement parti comme d'une boite à outils parmi d'autres. C'est vous le spécialiste.
Tels sont deux exemples que la formation initiale et continue devrait prendre en charge, parmi d'autres : il y en aurait évidemment bien d'autres, comme la complémentarité des disciplines, le monothéisme de la linguistique, la pédagogie différenciée, les objectifs à la fois intellectuels et communicationnels d'un enseignement des langues (celui qui conduit à des apprentissages ...).
Louis Porcher
* disponible dans la collection folio/essais
A noter
L'ASDIFLE a changé
d'adresse écrivez-nous désormais au : 34 rue de Fleurus 75006 PARIS
Notre numéro de téléphone reste le même +33
(0)1 45 44 16 89 mél. asdifle@club-internet.fr
Du 20 au 22 janvier 2003 : La deuxième édition des journées visio-communication et formation.
Ces journées sont
organisées par l'AURIF (Association des utilisateurs de réseaux informatiques
en Ile-de-France) et l'ENS Cachan.
Pour le complément d'informations Françoise Le Doze (AURIF)
Tél. : +33 (0)1 69 33 38 69 - Courriel : francoise.ledoze@aurif.fr
Les 29 et 30 avril 2003:
Premières assisses méditérranéennes des enseignants du fle/fls utilisant le
multimédia.
Cet évènement se tiendra à Alexandrie
(Égypte).
Pour toute information http://assises.mosaiquedumonde.org
Association des professeurs de langues des instituts universitaires de technologie. Pédagogie et personnes recherche : la recherche-action, un autre regard sur nos pratiques pédagogiques. Les cahiers de l'APPLIUT, 2002.
CUQ, Jean-Pierre et
GRUCA, Isabelle. Cours de didactique français langue étrangère et
seconde. PUG, 2002.
Vous pouvez commander cet ouvrage
au prix de 30 euros
Presses universitaires de Grenoble BP 47
38040 GRENOBLE CEDEX 9
Fax: (33 0)4 76 82 78 35
www.pug.fr
FIPF Le français au service des activités économiques. Varia linguistiques et didactiques. Dialogues et cultures 47, 2002.
ETIENNES, Richard et GROUX, Dominique (dir). Échanges éducatifs internationaux: difficultés et réussites. L'Harmattan, 2002.
Présidents d'honneur : Louis Porcher, fondateur, université Paris III Henri Holec, CRAPEL université Nancy II Président : Jean-Pierre Cuq Vice-présidents : Marie-José Barbot, Pierre Dumont, Dominique Groux, Élisabeth Guimbretière, Michèle Grandmangin, Geneviève Zarate Secrétaire : Sandrine Billaud Trésorier : Michel Drouère Responsable de la Lettre : Elodie Vedié (secrétaire adjointe) Responsable des Rencontres et des Lundis : Philippe Normand. |
Geneviève Baraona, enseignante en CLIN, Paris Marie-José Barbot, université du Littoral, Boulogne Sandrine Billaud, DESS à Paris III Serge Bellini, Atalante-innovation Gilles Breton, Alliance Française de Paris Francis Carton, université Nancy II Jean-Pierre Cuq, université dAix-en-Provence Michel Drouère, ESCP-EAP (CCIP) • Pierre Dumont, université Paul-Valéry, Montpellier Pierre Frémont, CLEMI Michèle Grandmangin, CLE International - Vivendi Universal Dominique Groux, IUFM de Versailles Elisabeth Guimbretière, université Denis-Diderot (Paris VII) Michel Massacret, ministère de l'Education nationale, Paris Claudine Muhlstein-Joliette, • Philippe Normand, université de la Sorbonne nouvelle Paris III Danielle Omer, • Maguy Pothier, université Blaise-Pascal (Clermont-Ferrand II) Véronica Pugibet, IUFM de Paris Françoise Tauzer-Sabatelli, Alliance Française, Bruxelles Fatmata Turay-Davidson, université Paris-X Nanterre Elodie Vedié, étudiante à Paris III • Michael Wendt, université de Brème Geneviève Zarate, INALCO |
Présents: Alayrangues Jean, Baraona Geneviève, Bellini Serge, Cuq Jean-Pierre, Davin Fatima, Davidson-Turay Fatmata, Drouère Michel, Foltete Isabelle, Groux Dominique, Guerchon Martine, Guimbretière Elisabeth, Holec Henri, Mirek Renata, Porcher Louis, Vedié Elodie, Zarate Geneviève.
Pouvoirs exprimés: 34 au total dont 15 à Jean-Pierre Cuq, 4 à Louis Porcher, 6 à Elisabeth Guimbretière, 1 à Michel Drouère, 1 à Fatima Davin et 7 à Geneviève Zarate.
Remerciements de Jean-Pierre
Cuq à l'équipe pour le travail accompli : secrétariat, annuaire,
comptabilité, gestion du déménagement au 34 rue de Fleurus et des
formalités qu'il a entraînées.
Philippe Reymond, directeur des ressources humaines à l'Alliance française
de Paris, a confirmé à Louis Porcher que le loyer augmenterait en mai 2003
de 7% (montant de la variation de l'indice à la construction pour les deux
dernières années).
Participation de l'Asdifle à des manifestations européennes : Geneviève Zarate a représenté l'ASDIFLE au comité d'Europe de l'ouest de la FIPF et participe à l'aménagement du site internet de la FIPF notamment en fédérant les propositions d'activités pédagogiques. Mme Baraona a proposé des séquences vidéos et des fiches pédagogiques en FLE et multimedia. Un rapprochement étant souhaité avec la commission d'Europe centrale et orientale pour travailler sur la mise en place d'un site complémentaire, deux personnes ressources sont nécessaires et sont donc mandatées, Mme Zarate pour le développement du site et Mme Baraona pour représenter l'Asdifle aux réunions d'Europe de l'ouest.
Participation de l'Asdifle, représentée par Jean-Pierre Cuq aux Etats Généraux du français, fin novembre à Abidjan. Par ailleurs, Jean-Pierre Cuq a fait état, dans la dernière lettre de l'Asdifle, de sa déception concernant les journées des Assises nationales du FLE.
Partenariat avec les
autres associations et syndicats pour la reconnaissance du FLE aux concours
: CAPES et dans les sections du CNU. Peu de progrès par rapport à l'an
dernier. En avril 2002, le bureau de l'Asdifle a proposé de réunir tous
les partenaires concernés et volontaires en octobre 2002.
Certains, comme la DFLM et l'ADECE, ont déjà répondu favorablement et les
réactions à cette proposition sont positives. Jean-Marie Gautherot est
chaleureusement remercié pour le temps et les efforts déployés sur cette
question qui, selon Louis Porcher, demande une réflexion concernant les
didactiques dans leur transversalité.
« Y a-t-il un français sur
objectifs spécifiques ? » La première partie à ESCP-EAP le 22 mars a
été un franc succès. Michel Drouère rappelle le nombre élevé des
participants : une centaine avec une bonne participation et beaucoup
d'intervenants aux tables rondes.
Pour la deuxième partie à GRENOBLE les 25 et 26
octobre, le programme doit être défini le plus vite possible (publicité
dans la Lettre de septembre), J-P.Cuq rencontrera Dominique ABRY le 10
juillet.
Louis Porcher propose d'orienter plus précisément le sujet peut-être vers le
français aux migrants ou « Le français d'insertion » sans retomber dans la
problématique de l'illettrisme.
Pour 2003-2004, thème et
lieu sont à définir: Michel Boiron a proposé les dates des 26 et 27 juin
autour des "initiatives des media en matière éducative" en
partenariat avec le CAVILAM et la FIPF.
Il faut voir si l'ASDIFLE est experte dans le domaine. Si l'Asdifle privilégie
le français d'insertion, la première partie se déroulerait à Paris (Alliance
française) et la seconde partie peut-être à Montpellier en accord avec
Michèle Verdelhan. A Paris, il faudra une équipe pour organiser la journée :
E. Maître de Pembroke, G. Baraona, si elles acceptent, et les membres du
bureau. Les membres du bureau réfléchiront aux modalités d'organisation pour
la réunion de rentrée.
Clé international en sera l'éditeur. Deux tiers des items sont parvenus à J-P.Cuq. La date butoir de décembre 2002 pour la remise du manuscrit est maintenue.
La situation est satisfaisante :
augmentation des recettes, diminution des dépenses notamment pour les frais de
port et de photocopies. On constate un solde positif de 6044 euros.
L'Asdifle a bénéficié de l'aide de la DGLFLF (subvention), du Crapel de Nancy
lors des 25èmes Rencontres, de l'Alliance française de Paris et de ESCP-EAP.
Par ailleurs, la vente des cahiers a augmenté et les frais d'édition sont en
diminution.
Actuellement, on compte 186 adhérents. La prochaine mise à jour de l'annuaire
sera précédée d'un questionnaire pour actualiser les informations
probablement au verso du bulletin d'adhésion de 2003.
Dans les prévisions 2002, doivent être pris en compte le rattrapage du loyer
du mois de janvier 2001 scindé du dernier versement (passage à l'euro) ainsi
que le coût du remplacement du matériel informatique obsolète et désormais
peu fiable.
Le rapport moral et financier pour l'année 2001 est approuvé à l'unanimité
par l'assemblée.
Il y a 25 candidats pour 25 membres. Les 16 présents (+ 34 pouvoirs) votent à bulletin secret. Les 25 candidats sont élus : 50 suffrages exprimés. Voir liste ci-dessus. L'assemblée générale est close.
II y a dix candidats présents. Les membres du CA, présents ou représentés, élisent à l'unanimité le bureau.