n° 43 - mai 2002
|
![]() |
Association de didactique du français langue étrangère - Alliance Française - 101 boulevard Raspail, F-75006 PARIS nouvelle adresse à compter du mois de juillet : 34 rue de Fleurus - F-75006 PARIS Téléphone et fax - inchangés : +33 (0)1 45 44 16 89 mél. asdifle@club-internet.fr
Chaque numéro de la Lettre de l'ASDIFLE est d'abord adressé aux adhérents de l'association, qui bénéficient de la primeur des informations.
Le mise sur le site intervient ultérieurement : adhérez, faites adhérer !
Sommaire de ce numéro :
a montagne, comme il fallait s'y attendre en cette période, a accouché d'une souris. Les États généraux du FLES en France, ont été modestement ramenés in extremis à une journée d'assises, que le cadre prestigieux de l'UNESCO n'a même pas réussi à sauver. Pourtant l'ASDIFLE, une fois encore, a joué le jeu jusqu'au bout. Malheureusement, le sujet à la préparation duquel nous avions été associés n'a finalement pas été retenu : les diplômes, les concours, l'avenir de nos étudiants, tous ces thèmes qui nous tiennent à cœur ont été dilués dans les longues tables rondes et les pauvres annonces finales d'orateurs qui, visiblement, faisaient leur pensum de fin de saison. Mais ne nous décourageons pas : il faudra bien qu'un jour ou l'autre la réalité de la classe, la pression de l'Europe et les convictions qui (seul rayon positif de la journée !) sont apparues clairement chez une large majorité de collègues, finissent par avoir raison des conservatismes administratifs et du manque de courage des soi-disant "décideurs".L
En revanche, les vingt-neuvièmes Rencontres de l'ASDIFLE, sur le thème du français sur objectifs spécifiques, ont été, elles, un franc succès - Louis Porcher et Michel Drouère ont su réunir plus d'une centaine de personnes dans les superbes locaux d'ESCP-EAP, grande école de management de la CCIP, que nous remercions encore pour son accueil. Visiblement, les participants ont apprécié la qualité et l'équilibre des tables rondes et des conférences : vivement Grenoble (25-26 octobre) pour entendre la fin !
Jean-Pierre Cuq
président de l'ASDIFLE
La valeur emblématique des grands moments consacrés à promouvoir un thème de société (journée de l'Europe, journée des droits de l'enfant, semaine de la presse à l'école...) n'est pas à démontrer, même si cette répétition, cadencée, en émousse, au fil du temps, quelque peu la portée.
L'Europe choisit, en général, une année entière à soutenir une dimension particulière de sa politique. On se souvient d'autant mieux de certains des thèmes à l'affiche qu'ils sont repris par d'autres instances : ce fut le cas, en 1996, avec la formation tout au long de la vie, portée successivement par l'OCDE (Apprendre à tout âge, janvier 1996) et par l'UNESCO (conférence de Hambourg, juillet 1997).
La même logique volontariste a présidé en 2001 à l'organisation de l'Année européenne des langues, dont la problématique est issue, comme dans l'exemple précédent du Livre Blanc "Enseigner et apprendre : Vers la société cognitive" (Luxembourg, 1995) et a bénéficié du double patronage de l'Union européenne et du Conseil de l'Europe/
De par sa nature, cette année a irrigué d'informations, de manifestations et d'études les 47 pays européens, membres du Conseil. Son double objectif "célébrer la diversité linguistique de l'Europe et promouvoir l'apprentissage des langues" s'inscrivait dans la continuité de la politique prônée depuis 1976, mais représentait le passage à une étape plus ambitieuse. Alors que par une résolution du conseil des ministres de l'éducation en date du 9 février 1976, les états membres étaient invités à développer l'enseignement et l'apprentissage des langues et à veiller à ce que tous les élèves apprennent au moins une langue européenne, il s'agissait en 2001 de tout mettre en œuvre pour assurer la maîtrise, dans le cadre du parcours de formation initiale, de deux langues étrangères communautaires. Il est vrai que dans l'intervalle écoulé - les 25 dernières années - le pari avait été, au moins formellement, tenu. Selon les statistiques d'Eurydice, en 1998/1999, ce sont tous les élèves [1] de l'Union européenne qui étudiaient au moins une langue étrangère durant l'enseignement obligatoire.
Les aspects directement liés à l'événement ont été variés dans les thèmes, les langues et les publics ciblés, géographiquement bien répartis et très nombreux : sur le site français de l'année européenne des langues, véritable carrefour d'informations mis en place par le CIEP pour le comité national français, ont été recensés les projets nationaux, régionaux et locaux conduits dans les pays membres. S'y sont ajoutés 1070 dossiers soumis à financement européen dont une centaine de projets français parmi lesquels une quarantaine ont bénéficié du label Année européenne des langues. Celte variété reflète la situation linguistique de la France dans son évolution historique et politique. La visibilité nationale de l'événement a été assurée par son intégration à des manifestations comme Expo-langues (entité reconnue à l'instar d'un état ou d'une région, elle en était l'invité d'honneur), par l'organisation d'une journée de réflexion sur le plurilinguisme associant des experts de chacun des pays membres, d'un forum des langues européennes dans dix-huit villes et d'une fête des langues à Paris impliquant neuf instituts culturels européens.Mais au-delà de ces éléments factuels et de l'intérêt suscité que restera-t-il, en France, de cette manifestation, une fois éteints les feux de la rampe ? Un nouvel élan paraît avoir été donné à des processus déjà en cours. l'enseignement des langues dans le primaire bénéficie d'une implication personnelle du ministre : à la rentrée 2002, il sera généralisé au CE2, couvrant ainsi l'ensemble du cycle 3 de l'école primaire. A l'horizon 2005, cet enseignement devrait débuter dès la grande section de maternelle et couvrir toutes les classes jusqu'au CM2. La France se situera alors parmi les pays européens pour lesquels l'enseignement obligatoire des langues vivantes sera le plus précoce. Le choix a été opéré d'en faire une discipline à part entière et non seulement une initiation : les nouveaux programmes du primaire en définissent désormais horaires et contenus. Pour ce qui est de la diversification, l'ambition portée va jusqu'à prévoir de rendre obligatoire à l'entrée du collège une seconde langue vivante. Cette mesure peut s'avérer plus efficace que l'apparente offre très large actuellement proposée et qui est de peu d'effet sur les choix des familles. Les élèves devraient pouvoir maîtriser, en fin de scolarité au lycée, deux langues vivantes au même niveau de compétence.
Quant aux nouveaux professeurs des écoles, ils recevront, dès 2002, une formation linguistique et pédagogique dans le cadre de la réforme des programmes des IUFM. Dans ce même sillage, les sections européennes ont montré, en célébrant récemment leur 10ème anniversaire, qu'elles sont des espaces de plus en plus ouverts au service de la réussite d'un nombre grandissant d'élèves [2]. La démarche qui consiste à se servir des langues pour acquérir d'autres savoirs pourra s'étendre désormais, dans tout établissement, aux activités pluridisciplinaires novatrices comme les itinéraires de découverte en collège ou les travaux personnels encadrés au lycée. 11 est à souligner que l'enseignement professionnel, au travers de la mobilité requise, n'est pas en reste : de nouveaux modes de certification [3] prennent en compte les acquis linguistiques et culturels.On peut certes méfiance garder, se demander dans quelle mesure les instructions données infléchiront les pratiques et regretter une trop grande centration sur l'Ecole. La création, au centre de Paris, au printemps 2002, d'une maison des langues
[4] viendra, sans doute, compenser ce déficit.Michel Massacret
• L'Europe sur le bout de la langue, un bus britannique peint aux couleurs de l'Europe a circulé dans la région transfrontalière SarreLorraine-Luxembourg pour faire découvrir la langue du voisin.
• Simulation d'une constituante européenne réunissant dans le lieu symbolique de Cluny quatre-vingt jeunes polyglottes.
12-14 décembre 2002 - Université de la
Sorbonne nouvelle - Paris III - UFR DFLE
Carré des Sciences, 1 rue Descartes
75005 Paris
Programme disponible sur ce site
Participation aux frais
Communicants et étudiants : 25 euros
Participants : 50 euros
Chèque à établir à l’ordre de l’Agent comptable de l’Université Paris III *
Adresser le bulletin et les règlements à :
Colloque « La didactique des langues face aux cultures linguistiques et éducatives »
UFR DFLE Paris 3
13 rue de Santeuil
75231 Paris cedex 06
* Pour les non titulaires d’un compte bancaire ou postal français, contacter Hisako KURAI (chakok@wanadoo.fr)
Une nouvelle maîtrise de
français langue étrangère s'ouvre à Paris Dans le cadre d'une conception de l'enseignement et de l'apprentissage du fiançais, langue d'accès au plurilinguisme et au pluriculturalisme, dans la logique de la politique linguistique française définie par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, et dans celle de l'Union européenne et du Conseil de l'Europe, s'ouvre à Paris la première maîtrise FLE de ce type. L'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), plus connu sous le nom de Langues'O, est un cadre privilégié pour cette formation. Héritier d'une prestigieuse tradition diplomatique et commerciale, instaurée au XVIlème siècle par Colbert, ce lieu d'enseignement et de recherche dispense des formations de premier, second et troisième cycle concernant 90 langues, langues de tous les continents (voir la liste sur le site http://www.inalco.fr). Ce contexte plurilingue et pluriculturel se double d'une large palette disciplinaire en sciences humaines et sociales. Diplôme national, la maîtrise FLE de Langues'O a pour vocation d'ouvrir aux métiers de l'enseignement et de la recherche en ingénierie de l'éducation et de la médiation culturelle en contexte international. Conditions d'admission pour l'année universitaire 2002-2003 : être titulaire d'une mention FLE de licence en langues ; sélection sur dossier, suivi d'un entretien de motivation.
|