ACCUEIL ET FORMATION DES ENFANTS ÉTRANGERS EN FRANCE,
DE LA FIN DU XIXe SIÈCLE AU DÉBUT DE LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE
Journée d'étude ACCUEIL ET FORMATION DES ENFANTS ÉTRANGERS EN FRANCE, DE LA FIN DU XIXe SIÈCLE AU DÉBUT DE LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE 7 mai 2010
Cité nationale de l’histoire de l’immigration Palais de la Porte Dorée
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Déroulé de la journée ici - Résumé des communications
La figure du migrant, dans les imaginaires collectifs, est le plus souvent rapportée à celle d’un homme isolé qui, fuyant les aléas ou les dangers d’une vie jugée désormais trop difficile, va offrir ailleurs son travail et tenter, si la chose se révèle possible, de faire souche dans le pays ou la région d’accueil. C’est oublier cependant que le fait migratoire concerne aussi pour une bonne partie la cellule familiale. Le père, la mère, les enfants, selon des itinéraires souvent complexes, partent s’installer dans un autre pays, jugé plus accueillant, capable d’offrir du travail et un lieu de vie acceptable à chacun. Si aujourd’hui l’histoire des migrants, celle des hommes et des femmes qui l’ont vécue, est mieux connue, celle des enfants qui accompagnèrent leurs parents sur ces routes aux parcours incertains, l’est beaucoup moins. Parce qu’ils sont plus jeunes, plus disponibles, plus ouverts, par le simple fait de l’âge, les enfants de migrants vont s’engager moins difficilement peut-être dans un processus d’acculturation, d’appropriation de normes locales nouvelles, dont la langue constituera un des traits les plus marquants.
Le cas traité ici sera celui de la France, de la fin du XIXe siècle au début de la Deuxième guerre mondiale. Durant toute cette période, la France va devenir l’une des destinations principales des mouvements migratoires qui affectent l’Europe, d’abord en provenance des pays voisins, Belgique, Italie, Espagne, vers certains bassins industriels et miniers, mais aussi dans le secteur agricole. Par la suite, origines et implantations se diversifient. Polonais, Russes, Arméniens, juifs de différentes nationalités en provenance de pays d’Europe centrale rejoignent la France. Plus de 250 000 enfants étrangers sont ainsi présents dans la France des années 30. Soumis à l’obligation scolaire, ces enfants et adolescents vont être accueillis dans une école qui au nom d’un principe républicain d’indifférenciation des publics scolaires, va cependant devoir engager ou négocier des approches qui, pour certaines populations d’élèves, feront exception par rapport aux normes ordinaires de prise en charge éducative. Une politique d’accompagnement de ces populations sera organisée par un certain nombre d’associations. Si l’accueil des enfants de migrants est aujourd’hui officiellement organisé dans le cadre de l’Éducation nationale française, il n’en était certainement pas de même durant toute cette première partie du XXe siècle. Aussi l’objectif de cette journée, avec la contribution d’un certain nombre de spécialistes de l’histoire des migrations sera-t-il de tracer ce que furent les premières formes d’accueil et de prise en charge de ceux qui sont appelés aujourd’hui enfants de migrants.
Intervenants
La journée dans son déroulement chronologique, ainsi que la fiche d’inscription à remplir sont présentées ici.