"J'y étais"… C'est ce que pourront dire les quinze professeurs de FLE-FLS présents à la manifestation des précaires organisée par le "Mayday", le 1er mai 2006 à Paris. Une manifestation de prof de FLE-FLS, il faut bien l'avouer, c'est chose rare… de quoi susciter l'intérêt des badauds et des journalistes !
Lundi 1er mai 2006, 16h30, vous ne pouviez pas nous rater en sortant du métro à la station Blanche :
C'est ce que nous avions inscrit sur nos pancartes et nos T-shirt. D'un côté la question, de l'autre la réponse…ingénieux, n'est-ce pas ? Mais même ainsi, nul ne nous aurait remarqués si nous n'avions eu cette superbe banderole sur laquelle on pouvait lire nos revendications : reconnaissance, amélioration du statut, etc.… du coup même les journalistes sont venus nous voir : LCI, RFI, Libération….ils y sont tous allés de leurs petites questions : et vas-y que je te filme, que je te photographie, que je note tes coordonnées… comme quoi parfois il n'est pas nécessaire d'être nombreux pour faire parler de soi !
Tout cela n'était bien entendu qu'un début. Inutile de dire que lorsque le cortège s'est mis en marche (à 18h30, ça faisait quand même deux heures qu'on attendait…) nous nous sommes fait entendre. Non seulement nous avions apporté des sifflets et des crécelles, mais nous avions improvisé de superbes slogans :
"F.L.E : Français Langue Étrangère" (sobre et efficace !),
"Le français, c'est vital : on veut un contrat normal",
"Oh, le FLE, Oh le FLE, n'est pas reconnu." (sur l'air de "Mamy Blue") etc.…
Au fil de la manif, des gens sont venus nous voir, discuter avec nous, nous encourager, poser des questions… et soudain enfin nous avions l'impression d'exister, d'être reconnus, de ne plus être des fantômes (ce en quoi nous voulions nous déguiser au départ). Expérience riche donc, non seulement d'un point de vue personnel pour ceux qui étaient présents ; mais aussi parce qu'elle a permis de faire un peu parler de nous. Bon, évidemment le lendemain on ne faisait pas la une des journaux, mais si 15 personnes ont réussi à se faire entendre, imaginez ce que ce serait si elles étaient 100, 1000, 10 000…
A quand un grand rassemblement national des profs de FLE-FLS devant le ministère de l'Éducation nationale ou le ministère des Affaires étrangères ?