journées d'études organisées à Paris les 13 et 14 novembre 2008
L’ADEB (Association pour le Développement de l’Enseignement Bi-/plurilingue) et l’équipe de recherche DYNADIV (EA 4246 : Dynamique et enjeux de la diversité : langues, culture, formation) de l’Université de Tours ont organisé à la fin août 2007, avec le concours du ministère des Affaires étrangères et européennes et celui de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, un séminaire international relatif à l’éducation plurilingue en contexte d’enseignement primaire.
L’ambition initiale de la rencontre était, en premier lieu, d’identifier et observer ce qui se passe au niveau de l’enseignement primaire, avec prise en compte particulière de l’enseignement des/en langues régionales, de l’éveil aux langues, de l’introduction d’une langue étrangère, de l’intercompréhension des langues romanes, de formes diverses d’enseignement bilingue pouvant aller jusqu’à l’immersion. Il s’agissait :
de dégager, s’ils existent, des principes communs à ces différentes formes
de pluralité des langues dans l’école, dès lors que l’on s’inscrit dans l’économie
d’un curriculum scolaire plurilingue (curriculum se prolongeant bien entendu au-delà
du primaire) ;
de travailler donc à un décloisonnement et à une circulation entre des courants
distincts de réflexion, des initiatives diversifiées, des contextes innovateurs
mais trop souvent isolés les uns par rapport aux autres et marginalisés à l’intérieur
des systèmes éducatifs ; d’aborder de front les interrogations relatives aux rapports entre, d’une
part, enseignement-apprentissage de la langue nationale, langue dominante de l’instruction
et vecteur majeur de construction des savoirs scolaires, et, d’autre part, présence
ou introduction dans l’école d’autres langues et/ou d’autres formes d’ouverture
aux langues et aux cultures. En somme, il s’agissait d’examiner les diverses
démarches qui, au niveau de l’enseignement primaire, peuvent contribuer à l’amorce
réaliste d’une éducation plurilingue articulée au développement de la langue commune
et majeure de scolarisation. Ceci en tenant compte des expériences plurielles de
traitement de la pluralité des langues qui peuvent avoir droit de cité dans l’école.
L’objectif était ainsi, dans le respect de la
diversité des contextes et des approches méthodologiques mais dans une perspective
de réflexion transversale, de parvenir à un document qui rassemble des principes
généraux communs, des exemples de variation dans les scénarios curriculaires, tout
en proposant des éléments de ce que pourrait être un socle minimal de compétences
plurilingues (savoirs, savoir faire, attitudes et dispositions) en fin de scolarité
élémentaire. Le document
Propositions pour une éducation au plurilinguisme en
contexte scolaire, niveau primaire résulte
de ce séminaire. Il a un caractère de texte d’autant plus provisoire que, dans le
temps du séminaire, il n’a pas été possible de traiter des différents aspects du
programme initial. Du coup et comme tel, il constitue une base d’échange possible
avec d’autres instances et collègues concernés par ces mêmes questions.
Nous envisageons donc de donner une suite aux
Journées de Tours 2007 pour continuer à avancer dans notre réflexion, bénéficier
de l’expérience et des analyses d’autres collègues, voire faire un bout de chemin
ensemble sur telle ou telle des questions abordées. C’est à cette fin que nous avons songé à une rencontre
avec des responsables d’associations-sœurs et/ou de revues du domaine ainsi qu’avec
quelques autres invités, en leur proposant de réagir, de leur point de vue, à ce
document provisoire et de faire état de leurs propres orientations dans le domaine
auquel nous nous sommes intéressés. Il nous est apparu en effet que la question de
la variation et du contact entre les langues en contexte d’enseignement primaire
retenait l’attention de collègues spécialistes du français d’une part, des langues
étrangères ou régionales d’autre part, comme en attestent, entre autres, des numéros
plus ou moins récents de revues professionnelles telles que Les langues modernes
(revue de l’Association des professeurs de langues vivantes)
Nous prévoyons donc des journée d’échanges avec ces représentants d’associations les jeudi 13 et vendredi 14 novembre, à Paris, et nous souhaiterions savoir si, au titre de votre association ou en raison de l’intérêt personnel que vous portez aux questions qui nous retiennent, vous seriez prêt(e) à participer à une telle rencontre.
Finalement, et pour nous résumer :
La visée générale de cette journée est, en relation et en réaction au document « pré-texte » que nous avons élaboré (Propositions pour une éducation au plurilinguisme en contexte scolaire, niveau primaire) d’entendre les avis et les options de chacune des associations présentes, d’enregistrer aussi bien des divergences que des proximités, d’ouvrir quelques pistes de réflexion pour l’avenir, voire de dégager des possibilités d’initiatives communes.
L’école primaire est au centre de débats très actuels et d’enjeux majeurs pour l’éducation langagière. Ainsi, les nouveaux programmes de l’école primaire en France prescrivent un renforcement de l’apprentissage de la langue française et en même temps une obligation d’apprentissage de langue étrangère ou régionale dès les petites classes. C’est donc aussi dans ce contexte plus large (et qui ne se limite pas à la scène française) que s’inscrit notre démarche de contact, d’échange et d’éventuelle concertation entre des associations directement concernées.
Première partie : le 13 novembre 2008 de 15 à 18 h 30 au Centre de ressources éducatives du Service culturel de l'Ambassade d'Espagne à Paris
Deuxième partie : le 14 novembre 2008 de 9 h 30 à 17 h 30 à l'
IUFM de Paris, site Molitor« À l’école primaire, dès le cours préparatoire, quelles relations entre l’enseignement / apprentissage de la langue majeure de scolarisation et l’enseignement / apprentissage des autres langues » (langues régionales et /ou langues étrangères et langues de la migration)
On n’épuisera naturellement pas le sujet. Loin de là. Nous aurions toutefois atteint notre objectif si une telle réunion (une première du genre ?) nous permettait, à propos de cet objet « chaud », d’établir des contacts et, déjà, de dégager des points de convergence, peut-être d’envisager des suites à la rencontre.
Veronique Castellotti, Professeure, Université de Tours
veronique.castellotti@univ-tours.fr
Daniel Coste, Professeur émérite, ENS, Lyon
dlcoste2@wanadoo.fr
Jean Duverger, Président de l’ADEB
jean.duverger@wanadoo.fr