L’enseignement du français avait disparu depuis quinze ans des programmes d’enseignement des langues de l’enseignement secondaire colombien. On le comprend bien sûr, il faut que tous les jeunes sachent un peu d’anglais pour courir derrière la mondialisation et essayer de ne pas se faire piétiner. Mais que devenait la langue recours, langue du cœur et de la liberté, cette langue latine sœur qu’est le français pour les latino-américains ? Elle persévérait dans son être grâce à la constance des professeurs et des étudiants, ce dont le Congrès 2009 de l’association des professeurs de français de Colombie a donné un bel exemple.
Les 11 et 12 décembre 2009, l’amphithéâtre Felix (« heureux » en latin, ce qui nous a donné la félicité, la felicidad, et bien entendu feliz) de l’université Jeveriana de Bogota, a vu se réunir au moins deux cents professeurs de français, et là, le représentant de la ministre de l’éducation a annoncé le retour du français dans le secondaire colombien, à la grande satisfaction de tous les professeurs. Cela n’aurait pas été possible sans l’action de l’association et sa présidente, Liliana Gonzalez, avec l’appui d’un attaché linguistique dynamique, Adelino Braz, que les Colombiens ont d’ores et déjà adopté en tant qu’Adelino tout court, et des étudiants, des enseignants du secondaire et du supérieur, et des Alliances françaises. L’Asdifle a participé à ce Congrès et a émis des propositions sur l’insertion du français dans ce monde hispanophone plurilingue qu’est l’Amérique latine : pourquoi ne pas tenir compte de ce fait dans l’élaboration des nouveaux manuels scolaires et dans la formation des enseignants à venir ? la coopération entre associations devrait se révéler décisive.