La lettre de l'ASDIFLE
 
Numéro 8 -
Décembre 2008


Appel à contributions :

Les Langues Modernes n° 4/2009 : "Concevoir un manuel de langue"

vendredi 19 septembre 2008 par Bernard DELAHOUSSE


Thème : Concevoir un manuel de langue

Coordinatrice  : Annie SEMAL-LEBLEU

Dates à retenir :

Contacts :
- Annie SEMAL-LEBLEU
- Copie aux rédacteurs en chef des Langues Modernes : Bernard Delahousse et Marie-Pascale Hamez.


Orientation du numéro

Écrire un manuel de langue est une gageure, un pari sur la complexité. La langue apparaît tout d’abord comme une structure fermée dans laquelle l’auteur doit s’immiscer pour permettre aux élèves leurs premiers pas d’apprentissage. Concomitamment elle est aussi un système ouvert sur les autres langues et les autres cultures, sur l’histoire et sur l’avenir. L’ouvrage s’adresse par ailleurs tant aux élèves qu’aux professeurs, faisant ainsi autant œuvre d’enseignement initial et d’éducation que de formation continue.

Il convient de se conformer aux programmes en vigueur, programmes de langues certes, mais aussi programmes transversaux qui colorent l’ensemble des disciplines, textes d’orientation généraux comme, actuellement en France, le Socle commun de connaissances et de compétences ou le Cadre européen de référence pour les langues. Parallèlement, les auteurs se doivent toutefois de prendre en compte la réalité des classes et de permettre ainsi aux professeurs de ne pas rompre brutalement et radicalement avec leurs pratiques antérieures, mais de les faire évoluer tout en s’appuyant sur leurs réussites pédagogiques.

La conception des manuels de langues n’est pas sans échapper à la mode et à la norme. Faut-il donner la priorité aux actes les plus courants de la vie, au risque que la routine et l’ennui se profilent au fil des années scolaires ? Faut-il prendre appui sur les éléments culturels et civilisationnels dès le début de l’apprentissage ? Que met-on sous le terme culture ? Doit-on, selon la métaphore de l’immeuble à construire, se conformer à une progression grammaticale rigoureuse au risque de fabriquer une langue artificielle, l’interlangue adéquate ? Peut-on se contraindre à l’usage exclusif de textes authentiques, mettant d’emblée les élèves au contact de la langue dans sa complexité ? Comment prendre en compte les apports de la révolution technologique et du e-learning ? Quelles évolutions nécessaires pour favoriser et accompagner l’apprentissage autonome ? Comment faire en sorte que les différentes activités langagières s’articulent élégamment et qu’elles mènent à des tâches réellement authentiques alors que l’on se trouve dans un cadre scolaire ?

Dans ce contexte multiréférentiel, les manuels diffèrent selon les époques, selon les langues, selon les pays de conception. Quels sont les paramètres qui orientent les choix effectués par les auteurs et par les éditeurs : éducation, intelligence, simplicité, authenticité, joliesse, attractivité, motivation, mode d’accès à la connaissance, adaptation à la demande, conformité aux exigences institutionnelles, lisibilité, adéquation aux études de marketing, aux résultats des enquêtes de santé publique, à la révolution technologique en marche ? L’État peut-il, au-delà des orientations données par les programmes, imposer ou privilégier tel ouvrage qui serait plus conforme à ses attentes ?

Un manuel de langues n’est, de plus, pas l’affaire des seuls auteurs, mais est en lien avec le monde de l’édition et de la finance. C’est d’abord une équipe de professionnels aux fonctions multiples qui travaillent et qui croisent leurs sujétions et leurs suggestions : éditeur, maquettiste, imprimeur, informaticien, iconographe, lexicographe, preneur de son… C’est aussi un produit commercial engagé par de grands groupes financiers qui exigent des résultats chiffrés. C’est enfin un outil de travail en classe et à la maison qui doit plaire aux élèves et satisfaire tant les parents que les divers lobbies du monde éducatif.

C’est à ces multiples questionnements et croisements que s’attachera ce numéro qui articule recherche et pratiques. L’appel à contribution s’adresse à tous ceux qui sont, ou ont été, concernés par la conception de manuels de langue : professeurs et usagers, parents, auteurs, éditeurs, enseignants-chercheurs. Ce numéro privilégiera des perspectives diverses.


Politique éditoriale

Le lectorat  : la revue Les Langues Modernes est une publication « généraliste » pour un vaste public de spécialistes de langues : enseignants du primaire et du secondaire, universitaires et chercheurs en didactique, linguistique, civilisation, littérature… et ce dans toutes les langues. Les auteurs tiendront compte de la spécificité et de la diversité de ce lectorat, tant dans le contenu que dans la forme de leur article, qui doit être « accessible » au plus grand nombre.

Le format  : la revue Les Langues Modernes accepte deux types de contribution :

- des articles courts, tels que des comptes-rendus d’expérience, des témoignages ou points de vue, etc. qui ne dépasseront pas 15 000 signes.
- des articles longs, traitant de questions plus théoriques ou générales, qui ne dépasseront pas 25 000 signes.

La procédure  : dans un premier temps, les auteurs soumettront leur projet d’article (texte d’une page maximum) au coordinateur et aux rédacteurs en chef, pour validation du projet. Puis, après avoir rédigé l’article en fonction des commentaires et suggestions qui leur seront faits, ils leur enverront une version électronique (fichier au format .doc) en vue de l’examen par le Comité de lecture de la revue. Enfin, après corrections et modifications éventuelles de leur texte, ils adresseront aux mêmes la version finale par voie électronique (formats .doc + .pdf). Parallèlement, ils enverront une version papier (impression laser) au seul rédacteur en chef [1]

L’article  : il doit être inédit et précédé d’un résumé en français et de mots-clés. Des consignes éditoriales détaillées et une feuille de style seront fournies aux auteurs par les rédacteurs en chef lors de la phase de rédaction de l’article. Elles sont également disponibles sur le site APLV-Langues Modernes .

La publication  : tout article accepté par le Comité de lecture des Langues Modernes peut être publié soit dans la revue soit en ligne sur le site sus-mentionné (dans ce cas, la taille de l’article n’est pas limitée), auquel cas le titre et l’auteur sont signalés dans le sommaire du numéro et le titre apparaît en couverture.


[1] Bernard Delahousse,
rédacteur en chef des Langues Modernes
6 allée des Violettes 59147 CHEMY