Abdou ElimamLA FIPF A L’HEURE DES CHANGEMENTS QUALITATIFS :
UN HOMME NEUF POUR FAIRE DU NEUF

Abdou Elimam aelimamfr@yahoo.fr

Et pour échanger, voyez aussi le blog sur… http://blog.asdifle.org  (la rubrique FIPF)


Abdou Elimam, pour la présidence de la FIPF : Mes axes d’ancrage, d’engagement et d’action

Le développement de la FIPF dans le monde qui est le nôtre nécessite le passage à une phase de consolidation et de pérennisation de sa notoriété ; voilà pourquoi il serait bon qu’un homme neuf, tout à la fois venu de la base et engagé, puisse introduire dans notre organisation les changements

  • qualitatifs

  • organisationnels

  • intellectuels

  • relationnels

  • indispensables aujourd’hui.

    Mon expérience dans la formation (initiale et continue, en France et hors de France, et ma sensibilité au monde de l’entreprise, d’une part ; mon ancrage solide dans le monde associatif, de l’autre, m’incitent à solliciter votre confiance pour éviter que notre institution soit otage de résistances contre-productives. Je veux apporter un regard rafraîchi sur l’avenir de la FIPF, c’est notre avenir, c’est le vôtre.

    Je partage avec la communauté des enseignants de/en français, de par le monde, des préoccupations souvent communes. Et il se trouve qu’en dehors des pays francophones natifs, les besoins en français touchent majoritairement les locuteurs-usagers des filières non littéraires . La prise en compte d’une telle réalité exigera de nous des démarches innovantes pour mieux répondre aux véritables besoins ; précisément en prenant appui sur l’aide des littéraires..

    C’est avec la force vive qu’est la francophonie non native que la francophonie native trouvera à se dynamiser pour demeurer la source intarissable de la langue français aux riches variétés culturelles qui nous réunit.

    Qui suis-je ?

    Je suis enseignant-chercheur à Oran et à Rouen, j’appartiens au monde associatif de manière assidue depuis près de trente ans, dans des associations caritatives et professionnelles. Certaines d’ampleur locale ou nationale (ex. Association pour un centre adapté au spectre AUTISTIQUE (Premier Vice-Président, siège à Oran), d’autres d’ampleur internationale. Parmi ces dernières, mentionnons LINGUAPAX (membre du comité directeur, siège à Barcelone), émanation de l’UNESCO ; la Société Internationale de Linguistique Maltaise (membre fondateur, siège à Brême, Allemagne). Et bien sûr, l’association qui promeut ma candidature, l’ASDIFLE, association de Didactique du Français Langue Etrangère (fondée par le Pr Louis Porcher, siège à Paris), et celle dont j’ambitionne de défendre les couleurs, un mandat durant, la FIPF.

    En tant que natif du Maghreb ayant eu le français pour langue première j’ai réalisé à quel point le bilinguisme constitue une valeur durable et émancipatrice. A la fois francophone de la première heure et culturellement réceptif au monde arabe et à l’Afrique, c’est dans un état d’esprit de « langues collaboratives » que j’entrevois un élargissement de la sphère de sympathie du français.

    Il est clair qu’une langue seconde ou étrangère qui profite aux langues maternelles ne peut être que la bienvenue. Se mettre au service du français de par le monde, c’est faire preuve d’une vigilance sans relâche pour favoriser une émulation naturelle et une véritable coordination dialoguée entre le français et les langues maternelles.

    Ma vie professionnelle m’a permis de mieux saisir les implications amont et aval des situations de coopération, puisque j’ai été aussi attaché linguistique. A ce titre, j’ai apprécié et j’ai relativisé les modes de réception ainsi que les retombées effectives des opérations d’aide. Cela m’a permis d’enrichir ma compréhension des cultures et des langues.

    Quant à mon parcours professionnel, il m’a amené à être à la fois proche de l’entreprise (formation continue pour adultes) et profondément ancré dans la vie universitaire. C’est de la combinaison des deux « mondes » que s’est imposée à moi cette évidence que je vous livre : en l’absence de véritables référentiels de compétences, les formations s’exposent au risque d’un gâchis. En lieu et place de « réponses » universelles aux besoins en français langue non maternelle, il serait donc judicieux de mettre en place des méthodologies opportunes d’analyse des besoins. Les méthodologies du FLE-S ne sauraient s’exporter sans prendre en considération les conditions locales de leur implantation.

    Ce que je voudrais faire :

    - consolider et étendre l’image de notoriété de la FIPF ;

    - consolider et développer le réseau associatif.

    Au fil des ans, la FIPF a acquis ses titres de noblesse grâce aux efforts continus de tous ceux qui, jusque là, ont présidé à sa destinée, je leur rends hommage. Le prochain mandat prend donc appui sur ce potentiel effectif ; c’est dire toute sa portée stratégique.

    Il s’agira pour moi d’assumer une présidence qui, à la fois, s’assure de l’application des orientations retenues par le congrès, et, de plus, développe la vie associative. Comment y parvenir sinon en veillant à ce que la notoriété ainsi que les modes de gouvernance de la FIPF soient mis à profit afin de donner encore plus de pertinence aux actions menées au service des adhérents ? De la sorte, des réponses, encore plus proches des préoccupations locales et immédiates, pourront être apportées, de manière encore plus professionnelle, à ceux qui demeurent la raison d’être de notre association : VOUS, les associations, VOUS, les professeurs de français, mes collègues de par le monde.

    La mise en application des orientations du congrès devra inévitablement puiser dans deux types de ressources :

    1 - des ressources financières et matérielles.

    2 - des ressources managériales et humaines.

    Or pour pérenniser ses ressources essentielles, la FIPF aura intérêt à professionnaliser ses démarches et approfondir le dialogue entre ses membres et avec eux. Comment ?

    La FIPF s’est forgée une image et une notoriété qui la positionnent dans le monde de la diffusion du français. On sait également que cela est le fruit du travail de toutes les équipes qui, jusqu’ici, en ont eu la charge. Il s’agit alors de préserver et d’amplifier cette image de notoriété de la FIPF. Cela passe par des actions événementielles opportunes, ainsi que par une visibilité accrue.

    C’est de la sorte que son statut de partenaire incontournable finira par peser dans ses actions et ses sources de financement. Nous sommes donc bien à la veille d’un passage qualitatif qui suppose que la FIPF gère ses rapports avec ses partenaires sous de nouvelles modalités. Voici ce que nous proposons.

    Avec le Bureau, les Vice-présidents, et les Commissions, notre programme s’articule autoru de quatre orientations majeures :

    I. Prendre appui sur l’image de notoriété de la FIPF pour apporter des réponses précises et adaptées aux demandes des associations locales membres. Comment ?

  • 1. En accompagnant, en soutenant et en impulsant les associations locales membres. Les associations locales membres doivent sentir une présence et une attention manifestes ; voire un encouragement pour une plus grande implication de leur part dans les événements où la FIPF est partie prenante.
  • 2. En accompagnant et en soutenant les enseignants de ou en langue française :
  • à un niveau universitaire et de recherche visant aussi bien les filières littéraires et didactiques que les filières où le français est langue d’enseignement ;
  • au niveau secondaire, voire primaire en cas d’enseignement du français précoce ;
  • au niveau de la formation continue pour adultes (dont les enseignants).
  • 3. En accordant une attention soutenue aux enseignants isolés géographiquement et/ou institutionnellement.
  • 4. En réalisant une réelle cartographie des besoins, plus particulièrement en FLE.
  • II. Tenir compte des faibles moyens de certains membres pour ajuster leurs interventions pédagogiques : des besoins techniques particuliers peuvent être utiles à d’autres associations ; donc nous veillerons à régionaliser les actions d’aide et à favoriser la mutualisation des ressources, notamment pédagogiques.

    Et pour être plus forts ensemble, accroître le nombre d’associations adhérentes par des campagnes d’information et de sensibilisation. Nous nous fixons l’objectif de passer de 180 à 220 associations ; soit une augmentation de 20%.

    III. Développer parmi les associations membres les capacités de gestion de projets et de collaborations impliquant les structures administratives locales. Comment ?

  • a. Prévoir, à côté des formations des « Présidents d’association » organisées chaque année par la FIPF, des formations à la « gestion de projets », voire à la « gestion comptable » ainsi qu’aux démarches de « réponse aux

  • b. appels d’offres internationaux ».

  • c. Encourager et accompagner les associations en vue d’établir un lien permanent avec les autorité locales (direction d’établissements, représentants de ministères, etc.). Tout le monde serait gagnant, aussi bien le français que l’association et ses membres.

  • d. Donner leur place aux associations de français langue étrangère de par le monde, en accordant une attention particulière à la communication locale : des formations à distance pourront être mises sur pied pour aider à concevoir et gérer des publications de portée locale voire régionale.

  • e. Rendre plus accessibles les publications, comme « Le Français dans le Monde », dont les prix demeurent prohibitifs pour la majorité de nos membres : une négociation avec les éditeurs permettraient de conserver les « suites de tirage » et de faire imprimer les numéros localement – ce qui alignerait leur prix sur ceux du marché local.

  • f. Développer le site WEB afin d’en faire un outil plus interactif et, surtout, plus proche des préoccupations locales et des associations.

  • g. Envisager des événements sur le site tels que conférences, interviews, etc. téléchargeables : ce serait une aide en formation continue comme en formation universitaire des futurs enseignants. Il faut en effet penser à la relève !

  • IV. Mettre en place une « démarche qualité » en vue d’une certification ISO ; non pas en qualité d’organisme de formation, mais plutôt en tant qu’association ayant des services à rendre à ses adhérents. L’intérêt d’une telle démarche réside dans les efforts que cela exigerait de nous en terme d’écriture de nos procédures et de transparence. Un tel acquis serait alors reproductible à la demande dans chacune des associations.

    En bref, je souhaite… (synthèse des engagements)

  • 1. Mieux cerner les besoins locaux et adapter les formes d’aide et d’intervention utiles aux enseignants ;

  • 2. Aider à faire intégrer, par les enseignants concernés, l’impact du français sur l’avenir des apprenants (métiers, carrières, etc.) ;

  • 3. Augmenter de 20% le nombre d’adhérents en proposant un vrai service d’aide, d’action, de conseil, en particulier pour les enseignants éloignés, isolés, ou dont l’association est en péril ;

  • 4. Faire avancer la réflexion sur les retombées didactiques du français langue première (ou FLM, français langue maternelle) et du FLE (français langue étrangère) ;

  • 5. Engager un processus de labellisation de notre association, en coordination avec toutes les associations partenaires ;

  • 6. Élaborer une cartographie, aussi large que possible, des besoins en français ;

  • 7. Développer, par la formation, nos capacités d’intervention et de gestion, et aussi de formation continue ;

  • 8. Permettre à tous l’accès au « Français dans le Monde » ;

  • 9. Faire évoluer le site WEB pour le rendre plus proche des préoccupations locales ;

  • 10. Et me faire élire pour réaliser mes engagements !