La Lettre de l’ASDIFLE
N° 11 - juin 2011


Le 11 avril 2011 à l’UPO

11 avril 2011… Peut-être n’avez-vous pas spécialement remarqué cette date…

À l’Université Préfectorale d’Osaka, ou UPO, elle signifiait d’abord reprise des cours avec la rentrée universitaire et puis, à cause des tragiques événements survenus un mois auparavant dans le Nord-Est du Japon, à 14 heures 46, observation d’une minute de silence au début du deuxième cours de l’après-midi, en mémoire de toutes les victimes.

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    Ici, c’est-à-dire dans le Kansaï, pour l’instant, rien ne semble avoir beaucoup changé, hormis la difficulté chronique à trouver des bouteilles d’eau de deux litres dans les magasins. En apparence. Le 11 avril, pour les besoins d’un cours, j’ai interrogé des étudiants sur ce qui les avait marqués dans l’actualité de la semaine écoulée. Pour un, c’était les élections « préfectorales » de la veille, pour tous les autres, le tremblement de terre et ses conséquences…

     Et puis, les cerisiers en fleur sous lesquels viennent piqueniquer des familles des environs : être au service de la population locale par le biais par exemple d’une ouverture du campus à tous est une mission de l’université à égale importance de celle d’assurer une recherche de haut niveau et un enseignement de qualité.

 

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                Sur le campus, dans les allées, des grappes d’étudiants qui font de la publicité pour le club ou le cercle auquel ils appartiennent essayant d’attirer dans leurs filets les première année, qui se reconnaissent à leur manière gauche et hésitante d’occuper l’espace et les bâtiments, guides des cours en main. Après presque deux mois de campus déserté pour cause de vacances de printemps, cette effervescence fait plaisir à voir.

                La saison donne des idées aux uns et aux autres. Cette année, deux étudiantes de quatrième année ont décidé de monter un cercle « le Café français » où tous les étudiants suivant des cours de français pourront se retrouver, le mercredi à l’heure du déjeuner, pour parler de la France, pour rencontrer les étudiants français présents sur le campus, pour faire du français ensemble, ou tout autre chose ! L’initiative est sympathique et totalement soutenue par l’auteure de ces lignes pour une multitude de raisons.

                Si ce cercle s’appelle « le Café français », c’est parce qu’il prend pour modèle une organisation plus conséquente, l’« English Café » qui lui bénéficie depuis plusieurs années de moyens et du soutien des autorités insitutionnelles. L’UPO ne l’est que pour les francophones. En générale, elle est plutôt OPU…

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    Mais l’accent mis sur l’anglais, inévitable dans un établissement qui va fermer sur son campus de Nakamozu ses UFR les plus visiblement « littéraires », les UFR de sciences humaines et sociales et d’économie l’année prochaine pour ne garder quasiment que celles de sciences dures, n’est pas tout, même s’il fait beaucoup pour comprendre comment on est passé d’un système de « deuxième langue obligatoire » à un autre de « langue grands commençants », en choix optionnel, et pas toujours obligatoire, comment à partir du 1er avril 2012, les nouveaux étudiants pourront choisir un menu langue à deux cours comme maintenant… ou à un seul…

    Et puis, il y a les « faux frères » ! Les situations géographique et historique d’abord font que les langues asiatiques chinois et coréen proposées sur le campus, puis l’image économique pour la première, occupent une place de plus en plus grande : cette année, leurs cours de première année ont tout de suite fait le plein d’étudiants alors que ceux d’allemand et de français peinaient un peu, malgré une présentaion lors de la journée d’orientation de début avril. L’image de « grandes langues » continuent à leur coller à la peau, à tort ou à raison… Sur 1 534 étudiants, 925 auront choisi plus ou moins librement de tenter l’aventure d’une nouvelle langue, et 189 celle du français. Mais en deuxième année, où tout est à la carte, ils ne sont plus que 15 % à continuer l’aventure.

    C'est pour toute ces raisons que l’ouverture du « Café français » est une bonne chose. Si les francophones ne sont pas la majorité, ils arrivent quand même à occuper l’espace de l’imaginaire du campus de Nakamozu, avec cette expérience, mais aussi avec celles des échanges avec la France, en particulier avec l’Université de Cergy-Pontoise…

    Mais chut ! On m’a demandé de ne pas vous en parler cette fois-ci !

 

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Marie-Françoise Pungier

Centre de formation en langues

Faculté des sciences et des arts libéraux

Université Préfectorale d’Osaka

大阪府立大学

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