La Lettre de l’ASDIFLE
N° 11 - juin 2011
Vous vous asseyez et vous attendez.
Après la ceinture, le rétro et la clé
On vous dira : « débrayez ! »
Oui, pardon, vous voulez ?
Votre pied gauche, s’il vous plait, débrayez !
Je le regarde ce pied
Il est à gauche, c’est vrai.
Apprenant, pour débrayer, il faut appuyer !
Ah bon ?
Appuyons.
Et maintenant accélérez et embrayez !
Tiens, je croyais que c’était « débrayer »
Ces préfixes, ça va, ça vient, je le sais
Je suis prof de français…
À l’ASDIFLE, on connaît.
(Au fait, vous avez payé ?)
Vous dormez Apprenant? Embrayez !
Tiens ! Encore ? Mais il est fou ?
Monsieur, décidez-vous
Il faudrait savoir ce que vous voulez
« débrayer » ou « embrayer » ?
Ces mots, voyez-vous,
Ne me disent rien du tout.
Il gémit, ratatiné
« DÉbrayer », c’est appuyez le pied
« EMbrayez », c’est retirer le pied.
Merci Monsieur, fallait le dire plus tôt.
C’est pas du gâteau…
Voyons voir, je débraye, j’embraye, je mélange tout….
Mais, Monsieur, pourquoi on n’entend plus le moteur ?
Apprenant, vous avez calé !
C’est une voiture, pas un tracteur !
Une fois pour toutes, Monsieur
Dites-moi de brayer.
« Brayer », c’est parfait :
Sans préfixe, on se comprend mieux.
Vive le FLE.
Régine DAUTRY-NORGUET