n° 32 - octobre 1999

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Association de didactique du français langue étrangère - 101, boulevard Raspail, F-75006 Paris. Téléphone et fax : 33 (0)1 45 44 16 89


Les Rencontres de septembre sur diverses innovations en formation ont connu, comme à l'accoutumée, un bon succès. C'est la preuve qu'aucun(e) d'entre nous n'ignore plus que la formation constitue aujourd'hui un enjeu décisif pour lequel les solutions proposées restent non pleinement adéquates, malgré d'heureuses initiatives qui se prennent ici ou là, sur le terrain.

Les journées ont été ouvertes par René La Borderie, dont la richesse des propos tient à leur léger décalage par rapport à nos préoccupations directes. Italianiste d'origine, il exerce désormais sa réflexion, de manière plus globalisante, en Sciences de l'Éducation. Une sorte de synthèse de ce que nous devrions devenir en somme. Ce fut, sans surprise, un succès.

Les ateliers et les tables rondes qui ont suivi, comme les interventions plus formelles, ont, comme il est à la fois souhaitable et inévitable, mélangé les soucis pratiques et les interrogations plus abstraites. Les dialogues avec la salle ont été, de ce fait, d'une richesse et d'une diversité qui témoignent de l'urgence des questions de formation parmi nous. Il faudra y revenir.

Nous tenons à remercier tout particulièrement Philippe Normand qui nous a rejoints en juin et a su mener à bien ces Rencontres.

N'oubliez pas le rendez-vous du 15 novembre des Lundis de l'Asdifle à Boulogne-sur-mer.

En attendant, comme toujours, vos suggestions et vos souhaits, recevez toutes nos amicales pensées

Marie-José Barbot
présidente de
l'asdifle


À l'Alliance Française de Paris

Nos Rencontres procèdent d'une double démarche : répondre à une attente du moment d'où un intitulé thématique ancré dans l'actualité : inciter à partir d'un premier échange simple non systématiquement formalisé à engager le dialogue, voire à construire ensemble.

Nos XXIVes Rencontres ont-elles, dans cet esprit, apporté des éléments de réponse ? Qu'avons-nous entendu qui ouvrirait de "nouvelles voies pour la formation" nous permettrait de repartir avec des certitudes fortes et l'envie d'ouvrir de nouveaux chantiers consensuels ?

Dans leur diversité, plusieurs des propositions présentent des éléments de convergence. De fait, en adaptant à la formation l'analyse que Michel Serres fait du réel, on peut ressentir, au terme de ces Rencontres l'impression que "la formation n'est pas rationnelle, que la formation est intelligente et rationnelle par plaques".

C'est en passant en revue ces "plaques" que l'on peut faire un premier compte rendu de ces journées.


Les Rencontres des 10 et 11 septembre 1999

Au travers des neuf interventions, les situations présentées et les lieux de formation appartiennent à une large palette (l'université dans son lien avec l'entreprise, l'université comme laboratoire de recherche ; des centres d'enseignement et de formation ; des media ; l'institution scolaire). De ce concert, disparate, ressortent le refus de tout discours normatif ou fermé et la volonté de stimuler un débat par la confrontation d'expériences et le croisement de perceptions ou d'intuitions à valider. Il s'agit certainement de la "plaque" centrale, celle qui affiche, avec clarté, que l'ensemble de la communauté est en recherche de "nouvelles voies".

Le propre de tout mouvement réside dans le foisonnement. Les démarches novatrices se caractérisent par un certain nombre de tensions qui seraient comme la seconde "plaque" autour de laquelle se reconstruit le champ de la formation.

Les formations ouvertes et à distance, régénérées parles technologies de la communication, les mettent particulièrement bien en évidence. Il ne s'agit plus désormais de recourir aux artifices de la technique pour remédier aux difficultés qu'engendrerait la distance, mais bien plutôt d'intégrer la distance comme constante de toute action de formation. Il en ressort des oppositions binaires dont la résolution balise de nouvelles voies, tant dans les rapports sociaux que dans la mise en oeuvre de dispositifs de formation.

Se former seul, mais bénéficier d'un accompagnement sous forme de "guidance" et de conseil. Garder ses distances mais pouvoir, à la demande, être relié à d'autres apprenants auxquels donner rendez-vous à une heure précise pour travailler de concert. Se vouloir libre d'organiser son apprentissage, mais suivre, à sa guise, des figures imposées, respecter des protocoles qui permettent d'accéder à des services et des banques de données, apprécier l'existence de matrices fermées pour des tâches de production et se jouer, comme à plaisir, d'un maillage plus ou moins serré.

La troisième "plaque", sans être nouvelle à proprement parler, se définirait davantage par une polarisation différente. Elle serait celle d'une exigence plus marquée à prendre en compte l'environnement socio-économique et l'évolution du marché du travail. Les besoins des entreprises se modifient. Pouvoir assurer la qualité d'une relation entre partenaires de pays différents, savoir jouer, dans des services, un rôle d'agents de médiation, se préparer comme enseignants à être" des passeurs entre cultures" exigent des formations qui aillent au-delà du linguistique pour prendre en compte la personne. Ces nouvelles voies empruntent à la devise socratique du "connais-toi toi-même". Elles jouent de l'effet miroir, renvoyant à l'enseignant en formation l'image de soi-même, l'invitant à aller plus loin dans la connaissance de ses propres performances. Elles focalisent l'attention moins sur le message que sur l'effet qu'il doit produire sur son interlocuteur d'où, par exemple, l'intégration de stratégies prosodiques dans une formation de formateurs (prendre conscience de l'impact que sa voix peut avoir sur l'autre) ou bien un travail sur le corps (voix, regard, mimique, gestuelle) comme moyen d'optimiser ses compétences sur le plan communicatif

Cette troisième "plaque" est celle qui donne sens au mouvement en cours. Elle trace les voies nouvelles d'une formation d'enseignants dont la rationalité est autour de la personne. Elle contient en elle ce qu'il y a de commun dans les approches exposées au cours de ces Rencontres, d'une part une formation construite à partir du futur métier d'enseignant, de tuteur, de télétuteur tel qu'il se reconstruit présentement (avec la multiplicité des fonctions et interrelations qu'exigent des métiers à facettes multiples), d'autre part une formation qui donne à chaque futur enseignant les moyens de savoir évoluer par lui-même.

Michel Massacret


"Les réseaux européens
en didactique des langues et des cultures"

Les Lundis de l'ASDIFLE ont pour objectif de vous tenir régulièrement informés de l'évolution des institutions qui constituent l'univers professionnel des enseignants de FLE. Cette année nous adoptons un axe de présentation qui met l'accent sur des réseaux qui se sont constitués dans une perspective européenne.

Parfois produits d'une institution, parfois liens entre institutions, les réseaux maillent un espace professionnel, parient sur une visibilité accrue en affichant une carte collective. Ils constituent, autour d'un projet commun, un espace de dimension difficilement mesurable et flexible pour servir la mobilité et pour pallier la distance géographique. Quand les réseaux sont transfrontaliers, ils sont soumis à l'économie particulière des relations internationales : leurs membres, représentants de la communauté nationale à laquelle ils appartiennent, doivent aussi accepter la réciprocité des intérêts, investir dans l'explicitation de conventions mal comprises, réguler des conflits, modifier une perception classique de l'opérationnel qui doit inclure l'analyse des modalités de la communication transnationale dans le calcul de la performance.

II n'est pas facile de rendre compte de l'activité d'un réseau. Qui est le mieux placé pour décrire la diversité des positions qui y sont possibles ? Parmi les invités de l'ASDIFLE, le Lancaster Consortium qui réunit les universités britanniques soucieuses d'évaluer la qualité du séjour à l'étranger que leurs étudiants effectuent dans le cadre d'un cursus obligatoire. Contrairement aux usages les plus répandus, cette recherche n'est pas limitée à la mesure des flux d'étudiants ou de la qualité de l'hébergement mais appréhende le séjour à l'étranger comme une expérience globale de formation à la mobilité internationale, qui inclut l'avant et l'après du séjour.

L'Office Franco-Allemand pour la jeunesse occupe dans le domaine des échanges une place de vétéran. Depuis les années 60, il dédramatise la frontière. À la différence de l'institution scolaire qui célèbre la paix, l'OFAJ développe une pédagogie du séjour qui n'occulte pas les risques du conflit interculturel. Le partage de la langue de l'autre n'est pas le requis systématique à sa compréhension. L'OFAJ s'est désormais ouvert aux échanges trilatéraux.

Le CRAPEL, qui s'est créé sur des finalités liées à l'enseignement de l'anglais, a développé des recherches et un savoir-faire en formation liés à l'auto-apprentissage qui bénéficient d'une audience internationale. En mai 99, le CRAPEL a organisé un colloque sur la Didactique des langues en Europe au seuil du Troisième millénaire ; des réponses, des questions. La rencontre entre l'ASDIFLE et le CRAPEL est l'occasion de faire le bilan de ces journées et de découvrir le réseau européen sur l'innovation en didactique des langues dont le CRAPEL est à l'origine.

À la différence des deux réseaux précédents, le DoRiF (Centro di Documentazione e di Ricerca per la Didattica della lingua francese nell' universita italiana) fonctionne sur une base mono-nationale et regroupe ceux qui s'attachent aux fondements de la didactique du français en Italie. Créé en 1983, le DoRiF conduit des recherches, mène une politique de colloques et de publications, rassemble linguistes et non linguistes, futurs enseignants et non spécialistes de langue. Une association "soeur" de l'ASDIFLE, avec laquelle le contact s'impose désormais, à l'heure de l'Europe.

Geneviève Zarate


Les Lundis de l'année 1999 - 2000

13 décembre 1999

"Les réseaux de l'Office Franco-Allemand pour la Jeunesse, une tradition d'échanges" par M. Dupas, chef adjoint du Bureau de formation à la recherche de l'OFAJ.

A l'auditorium de l'Alliance française, Boulevard Raspail.

Mars 2000

Présentation du Centre de Recherches et d 'Applications pédagogiques (CRAPEL) et du réseau RIIL (Réseau pour l'Introduction de l'Innovation en Langues).

A l'Université de Nancy II.

17 avril ou 15 mai 2000

Présentation du DoRiF en collaboration avec l'Université de Macerata (Italie)

Fin juin 2000

Présentation d'une thèse dans le domaine du FLE

A l'Alliance française, Boulevard Raspail.


Colloques

Jeudi 25 novembre 1999 : douzième journée du français des affaires.

Journée organisée par Actions pour Promouvoir le Français des Affaires (AFPA) au centre de conférences Pierre Mendès France 139, rue de Bercy (75012 Paris).

AFPA - Le mot d'or - 278, rue de Sandillon 45590 Saint-Cyr-en-Val - Tél. / Fax : + 33 (0)2 38 76 24 05 Mél. : Afpa.Le.Mot.d-or@wanadoo.fr

23-25 mars 2000 : Les environnements virtuels et apprentissage des langues.

Colloque de l'université de technologie de Compiègne dans le cadre du thème : "Usage des nouvelles technologies dans l'enseignement des langues".

Responsable du comité d'organisation : Abdi Kazeroni. Pour plus de détails :

http://www.utc.fr/untele
Mél.:
langues@utc.fr


Parutions

ABDALLAH-PRETCEILLE Martine. L'éducation interculturelle. Que sais-je ?, PUF, Paris, 1999.

ALBERT, Christiane (dir.). Francophonies et identités culturelles. Collection Lettres du Sud, Karthala, Paris, 1999.

CASTELLOTTI, Véronique et MOORE, Danièle (coord.). Alternance des langues et construction des savoirs. ENS Editions, Paris, 1999.

CHARDENET, Patrick. De l'activité évaluative à l'acte d'évaluation. L'Harmattan, Paris, 1999.


L'ANNUAIRE

Pour des raisons pratiques, nous avons été dans l'impossibilité de rééditer l'annuaire pendant les deux dernières années. Nous espérons pouvoir réaliser cette tâche dans les mois qui viennent.


LES PERMANENCES

Le bureau de l'association n'a pas les moyens d'assurer des permanences à jour fixe. Toutefois, nous traiterons vos messages (sur répondeur et sur Internet) ainsi que vos télécopies le plus rapidement possible.


ERRATUM

Le comité de rédaction de la Lettre s'excuse auprès de Madame Aline Gohard, dont nous avions mal orthographié le nom dans la Lettre précédente.


Laboratoire de recherches Mutation des Systèmes Educatifs, Muse
Association de didactique du français langue étrangère, Asdifle
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Lundis de l'Asdifle

Les réseaux européens en didactique
des langues et des cultures

15 novembre 1999 : 11 h - 18 h

Centre universitaire, Îlot Saint Louis, salle de visio-conférence
Boulogne-sur-mer

11 h : Présentation de l'Asdifle, Marie-José Barbot, ULCO, Sciences de l'Education, Présidente de l'Asdifle, Véronica Pugibet , Secrétaire Générale et Philippe Normand

Présentation de l'Université du Littoral, Alain Payeur, ULCO, Information et Communication

11 h 30 : "Objets et démarche dans l'analyse de la relation entre langues, identités et représentations de l'étranger", Geneviève Zarate, Sciences de l'Education, ENS Fontenay Saint Cloud

12 h : "Rôle de l'éducation comparée dans les échanges universitaires", Anglais, Imelda Bonel-Elliott, ULCO

12 h15 : déjeuner

14 h : "Si mon miroir m'était conté", Véronica Pugibet, Espagnol, IUFM de Paris

14 h 45 : "Narrations de l'interculturel et retombées pédagogiques", Robert Crawshaw, Université de Lancaster

15 h 30 : "La recherche à l'ULCO", Bruno Béthouart, Histoire, directeur de la Maison de la Recherche

Pause

16 h 15 : "Objectiver l'expérience des maîtrises FLE et PGCE", Barry Jones, Université de Cambridge

16 h 45 : "Un nouveau champ de formation des enseignants", Shirley Lawes, Christ Church, College University of Canterbury

Geneviève Zarate

Association de didactique du
français langue étrangère

101, boulevard Raspail
75006 PARIS

asdifle@club-internet.fr

ULCO
Université du Littoral Côte d'Opale

Salle de visio-conférence
21, rue Saint Louis
62321 BOULOGNE

+33 (0)3 21 99 41 00
Secrétariat FLE : +33 (0)3 21 99 43 90

Trains : Paris : 6 h 46, Boulogne-sur-mer : 9 h 20 ou TGV : 8 h 07, arrivée : 9 h 30 à Calais-Frethun et bus pour Boulogne sur mer (10 mn).
Autoroute : Cergy Pontoise direction Amiens/ Boulogne.

Si vous voulez le dimanche aller en Angleterre : aller-retour 90 F sur le Sea-CAT pour Folkestone, à Bruges : un peu plus d'une heure de voiture.

Comité de rédaction : Sandrine Billaud, Catherine Houssa, Catherine Le Hellaye, Simonne Lieutaud, Louis Porcher.

Comité de publication : Jean Alaymangues, Marie José Barbot, Élisabeth Guimbretière, Michel Massacret

Mise en toile : Alain Schneider