Le colloque vise à dresser un état des lieux des pratiques pédagogiques, méthodologiques, scientifiques et institutionnelles développées par les Centres universitaires d'Études françaises pour étrangers, au cours des dix dernières années.

Depuis les années 90, en effet, l'affirmation marquée d'une politique d'ouverture des universités à l'International a créé une situation nouvelle qui n'est pas sans conséquences sur les objectifs et les pratiques des Centres.

Certes, l'action des Centres s'est de fait toujours développée de conserve avec la politique internationale de l'Université, qu'il s'agisse de l'accueil d'étudiants étrangers dans le cadre des programmes ERASMUS et SOCRATES ou en application d'un accord international de coopération, voire d'une simple convention. Compte tenu cependant de la mondialisation des échanges académiques et de l'internationalisation croissante des cursus, un changement net s'est opéré, l'apprentissage des langues s'articulant désormais à des visées plus spécifiques :

On constatera en premier lieu que ces apprenants cherchent d'abord à s'approprier la langue à des fins de communication sociale et culturelle tout à la fois intégratives et fonctionnelles. Cette exigence implique de la part des Centres la prise en compte, à côté de la fonction enseignante, des fonctions d'accueil, d'accompagnement et d'animation. D'où une première conséquence qui conduit ceux-ci à se muer en véritables pôles de ressources en langues.

Mais la demande de ces générations d'apprenants s'accompagne par ailleurs d'une exigence plus spécifique encore et de surcroît diversifiée : étudiants de formation initiale en mobilité longue ou courte, étudiants de formation continuée en études générales ou de spécialités, les uns et les autres sont demandeurs d'une langue d'étude et de compétences discursives liées aux pratiques académiques (enseignement et recherche) en usage dans les disciplines étudiées. D'où une deuxième conséquence : la nécessité pour les Centres de proposer des formations linguistiques propédeutiques à une intégration à part entière dans des cursus universitaires nationaux "de droit commun".

Troisième conséquence enfin, résultante de ces prémisses : pour valider ces parcours linguistiques, véritables "passerelles pour l'université", à quelles formules d'évaluation recourir ? Comment réaménager et harmoniser les dispositifs traditionnels de certification en usage dans les Centres (D.U. d'Études françaises) ?

En résumé, face à cette demande, comment repenser, repositionner et reformuler l'offre ? Sans que cela constitue une obligation formelle, il serait intéressant, pour la confrontation des points de vue et la richesse des débats, que les contributions articulent analyse des besoins (besoins d'accueil, de formation et de validation des acquis) et réponses pédagogiques et/ou institutionnelles apportées par les Centres. Ces contributions pourront s'inscrire dans l'un des axes suivants :

AXE DIDACTIQUE

L'on s'interrogera ici sur :

• les méthodologies constituées, telles qu'elles sont relayées par les Centres d'études et de formation 
• l'apport du Cadre européen commun de références pour les langues (2000) pour repenser, entre autres, apprentissage, enseignement et évaluation 
• la manière d'appréhender différences et ressemblances entre cultures d'apprentissage 
• l'évolution du rôle de l'enseignant et de ses représentations sur l'acte d'enseigner
• des notions-clés, galvaudées, auxquelles il s'agirait de redonner poids conceptuel et place centrale dans la réflexion, telles que celles de face / figuration, contrat didactique, autonomie / autonomisation, etc.
• les liens entre la classe de langue, l'activité mutimédia et les pratiques d'auto-apprentissage

AXE DE L'INTERCULTURALITÉ

L'on réfléchira sur :

• les exigences d'apprentissage en matière de compétence culturelle
• les dimensions culturelles de l'évaluation et/ou de la certification
• l'articulation entre contributions scientifiques - voir par exemple le n 126 des Études de Linguistique Appliquée (2002) - et pratiques de classe
• les liens entre finalités didactiques d'une éducation interculturelle et situations éducatives
• l'internationalisation des pratiques culturelles

AXE DES POLITIQUES INSTITUTIONNELLES ET DES RELATIONS INTERNATIONALES

L'on abordera ici la "nouvelle donne" à laquelle sont confrontés les Centres universitaires d'Études françaises pour étrangers sous divers angles :

• des contraintes matérielles et budgétaires aux politiques institutionnelles
• des ressources humaines
• de la mise en place d'équipes pluridisciplinaires
• des (modalités institutionnelles des) relations entre Centres et Relations Internationales
• du soutien des programmes de recherche
• de la mobilité européenne, à l'heure des projets d'harmonisation des diplômes universitaires aux niveaux 3-5-8 (ou LMD - Licence, Master, Doctorat)