Sous le haut patronage de
Monsieur Jacques CHIRAC
Président de la République française
et
sous la présidence de
Monsieur Abdou DIOUF
Secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie


XIème congrès de la Fédération internationale des professeurs de français
77ème congrès de l'American Association of Teachers of French


Le français : le défi de la diversité

Congrès mondial des professeurs de français

F.I.P.F et A.A.T.F. Atlanta 2004

Chers collègues,

En tant que co-présidents du Comité thématique c’est un grand plaisir de vous souhaiter la bienvenue au grand congrès mondial des professeurs de français organisé par L’American Association of Teachers of French (AATF) et la Fédération internationale des professeurs de français (FIPF). Ce n’est que la deuxième fois que la FIPF se réunit aux Etats-Unis et le thème du congrès, "Le défi de la diversité", retrouve tout son sens et un aspect particulièrement positif dans la ville d’Atlanta qu’on considère comme la capitale du sud des Etats-Unis. Atlanta accueille un vaste échantillon d’ethnies très variées qui contribuent à la richesse culturelle de cette ville où est né Martin Luther King (Prix Nobel de la paix en 1964), elle est un microcosme qui sert de symbole à la diversité présente d’un côté à l’autre des Etats-Unis.

Vous qui venez de 100 pays différents, complétez et enrichissez cette diversité et valorisez la par votre présence au sein de cette population dynamique d’Atlanta. Nous vous encourageons à saisir cette occasion pour rencontrer des professeurs de français qui viennent de tous les coins du monde vous rencontrer à leur tour. Ce n’est pas le moment de rester uniquement au sein de nos noyaux déjà bien établis. Au contraire, il faut faire l’effort de nous présenter de vive voix à d’autres gens de couleur et de langues différentes afin de briser les barrières qui pourraient nous séparer. Et pour faciliter cette nouvelle ouverture il faut, bien sûr, nous servir d’une langue qui nous lie et unit professionnellement et personnellement si nous le voulons, le français.

En plus de ces rencontres humaines si riches de possibilités nous vous incitons à visiter la maison natale de Martin Luther King et le Martin Luther King Center for Peace Studies qui se dévoue à trouver des réponses non-violentes aux problèmes qui empoisonnent notre planète.

Au plaisir de vous rencontrer lors des multiples sessions sur la diversité linguistique, pédagogique et didactique et politique ou lors de moments de détente, nous vous souhaitons un congrès bien réussi.

Christopher P. Pinet  -  Alain Braun


Voir aussi sur le site officiel : http://www.2004atlanta.org/congres/programmedefinitif.htm


Dimanche 18 juillet

Lundi 19 juillet

Remise des prix du concours de TV5 et du concours Tour du Monde de la Francophonie par M. Abdou Diouf, secrétaire général de l’O.I.F.

  • 13h45 - 15h15 Conférences inaugurales

Hélène Carrère d’Encausse

Une conférence originale en relation avec la thématique du congrès

Andreï Makine

" Le français et les défis du nouvel humanisme"

Uniformisation culturelle, pensée unique, "privatisation du monde"… des réalités qui imposent aujourd’hui une vision impitoyablement mutilante de l’humain.

Cette globalisation-là, en fait un totalitarisme qui ne dit pas son nom, provoque des spasmes identitaires, des réactions extrémistes. Il est vital d’opposer à ces tendances, pareillement inacceptables, une nouvelle lecture du monde, un nouvel humanisme.

Le français, une langue historiquement forgée dans un intense bouillonnement intellectuel et une prodigieuse richesse de confluences artistiques, doit devenir l’expression de ce renouveau.

Le rôle de tous les acteurs de la francophonie (enseignants, gens de lettres, artistes, professionnels des médias…) acquièrent, dans cette perspective, une importance primordiale.

  • 20h00 – Soirée d’ouverture Concert Zachary Richard

Mardi 20 juillet

Diversité des politiques linguistiques

08h00 - 08h45

Bernard Cerquiglini (France),  Délégué général à la langue française

La francophonie plurilingue : un défi pour le monolinguisme français ? 

Le plurilinguisme interne est au coeur de la réalité francophone. Externe, il en anime le projet politique. Or la France a depuis longtemps fondé la politique de sa langue sur un monolinguisme fictionnel et sacralisé. Il convient d'en comprendre les raisons, d'en parcourir l'histoire, d'en évaluer les effets. Une nouvelle politique de la langue se dessine ; elle entend articuler unité et diversité, penser la variante, favoriser l'innovation. Changement profond, et difficile ; mais cette politique adhère avec courage à l'ambition francophone.

Jean-Marie Klinkenberg (Communauté française de Belgique), Professeur à l’Université de Liège, vice-président du Conseil de la langue française, membre du comité scientifique du réseau " Sociolinguistique et dynamique des langues " de l’AUF

La diversité linguistique : un programme ou un dogme ?
Assurer la diversité culturelle et l'opposer à la monoculture linguistique est une des tâches que s'assigne aujourd'hui la Francophonie. Mais il arrive que la locution diversité culturelle soit aujourd'hui plus qu'un programme : un slogan, voire un dogme.
Pourquoi la Francophonie en est-elle arrivée à ce programme ? Pourquoi y être fidèle ? Et surtout comment l'appliquer ?

Jean Tabi Manga (Cameroun) sous réserve

Rodrigue Landry ( Canada)

Comment l'éducation peut-elle favoriser la vitalité d'une communauté ethnolinguistique minoritaire?

Il est démontré comment l'éducation peut être la pierre angulaire de l'épanouissement d'une communauté ethnolinguistique minoritaire. Les principes expliqués s'appliquent à toute minorité linguistique mais seront illustrés à partir de la situation des francophones minoritaires du Canada et des États-Unis. La problématique discutée englobe des éléments politiques, communautaires, éducationnels, pédagogiques et individuels.

09h00 - 10h00

Conférence plénière :

Guy DUMAS (Québec), Sous Ministre associé responsable de l'application de la politique linguistique,

La mondialisation et la diversité linguistique : le nécessaire dialogue

La mondialisation des marchés, outre les enjeux économiques, financiers, institutionnels et juridiques qu’elle génère, soulève d'importants enjeux culturels et linguistiques. Ceux-ci ont un impact sur les pratiques linguistiques tant des individus que des organisations, dans la mesure où la mondialisation touche directement la langue des travailleurs et des consommateurs. En effet, lorsqu’un État, engagé dans un processus d’intégration économique, subit des pressions pour utiliser et adopter un standard linguistique unique, cette situation a forcément des répercussions sur la langue de sa population. Afin de maîtriser la mondialisation, il importe que les États défendent, solidairement, le principe de la diversité linguistique. Cela afin de préserver leur capacité de mettre en œuvre des politiques linguistiques adaptées à leur situation socio-politique particulière, notamment dans les domaines de l’enseignement, du travail, du commerce et des affaires, qui sont au coeur de la problématique de l’ouverture des marchés.

Table ronde A. Le rôle des associations dans la politique linguistique

La politique linguistique devrait être au centre des préoccupations de tout citoyen, plus encore pour un enseignant de français. En quoi les associations de professeurs de français peuvent-elles jouer un rôle constructif dans le domaine. Y a-t-il à ce jour des expériences efficaces qui peuvent servir de bonnes pratiques transférables ?

Présidents des commissions de la FIPF: Bruno Dufour - CFLM, Félix Bikoï – APFA-OI, Janina Zielinska - CECO, Raymond Gevaert- CEO, Ingrid Diaz – COPALC, Louise Savoie - CAN, Nguyen Xuan Tu Huyen – CAP, Mohamed Miled CMA.

Modérateur : Dario Pagel, Président de la FIPF

Table ronde B. Langue française, culture et mondialisation

Modérateur : Abraham Bengio , Délégation générale à la langue française et aux langues de France

LANGUE FRANÇAISE, CULTURE ET MONDIALISATION

        La langue et la culture françaises doivent-elles avoir peur de la mondialisation ?
        Répondre par la négative serait faire preuve de naïveté : la marchandisation générale de la culture, les forces en apparence irrésistibles qui nous entraînent vers un régime monolingue universel ne sont pas des menaces imaginaires...
        Mais se contenter de répondre par l'affirmative serait faire peu de cas de toutes les opportunités que la mondialisation fait naître : les richesses et les virtualités sans limites de la Toile d'araignée mondiale, la Francophonie et son combat pour la diversité culturelle et linguistique…

        Et si la réponse était tout simplement dialectique ? Il nous appartient peut-être en effet de retourner les armes de la mondialisation contre elle-même... ou plutôt contre ses abus. Notre réflexion se nourrira de témoignages venus d'Argentine, de Belgique, du Congo, de France, du Québec et du  Sénégal.

Xavier North (France-Ministère des Affaires étrangères Directeur de la coopération culturelle et du français),

Si la diffusion de la langue française constitue une des priorités de sa diplomatie culturelle, la France n'a pas "une" politique mais "des" politiques de promotion du français. Dans un contexte international marqué par les processus d'intégration régionale et la  mondialisation des échanges, le choix a été fait de décliner des stratégies de coopération linguistique en fonction de problématiques propres à chacune des grandes aires culturelles et linguistiques (plan d'action pour le français dans l'Union Européenne, plan d'action pour le français dans le monde arabe, plan de relance du français en Amérique latine et élaboration de réflexions prospectives sur le français en Asie et sur le français dans le monde anglo-saxon).
En effet, si la promotion d'une langue de communication internationale reste un objectif  "global", c'est grâce à la diversification des politiques que peuvent être prises en compte les motivations des publics sur des marchés linguistiques très concurrentiels. Ce faisant, les pouvoirs publics parient sur le passage d'une logique de l'offre à celle d'une réponse adaptée à de nouvelles "demandes" de français, qui s'expriment partout dans le monde.

Aminata Sow Fall (Sénégal),

Gérard AZOULAY (France)

Prière de ne pas oublier la science !

Depuis plus d’un demi siècle, l’Espace et les activités spatiales enrichissent et modifient nos savoirs et nos représentations et imprègnent autant notre histoire que notre imaginaire. Dégagés d’une pure approche lexicographique ainsi que des stricts processus de vulgarisation des connaissances, le langage et les mots témoignent soudain de l’ampleur et de la richesse de cette contamination. Depuis plusieurs années, l’Observatoire de l’Espace du Centre National d’Etudes Spatiales construit des passerelles entre les disciplines et les communautés pour permettre à chacun de s’approprier cette part insécable de la culture.

Cette action ne peut se pérenniser que si elle éveille des résonances qui en retour la légitimeront. Elle cherche donc à s’appuyer à terme sur la constitution d’un réseau international de correspondants qui seraient susceptibles de relayer ou de dupliquer cette démarche dans leurs pays, auprès de leurs institutions, afin d’en élargir l’horizon géographique et culturel.

Marie-Louise Moreau (Communauté française de Belgique), Université de Mons-Hainaut

La norme des francophones : singulière ou plurielle ?

Beaucoup de francophones paraissent vivre la question de la norme sur un mode schizoïde : à certains moments, ils valorisent l'usage de France (conçu au singulier), à d'autres, ils prennent des distances par rapport à cette variété, jugée alors prétentieuse, froide, etc. Leurs positions varient notamment selon qu'ils tiennent un discours épilinguistique sur les différentes variétés, dans l'abstrait, ou qu'ils ont à se prononcer sur des échantillons de parole produits par des locuteurs effectifs. Selon toute vraisemblance, dans le premier cas, ils reproduisent un certain discours, induit notamment par les ouvrages de référence et  l'école; dans le second, leur réaction est sans doute la résultante de ces mécanismes socio-psychologiques qui fondent la cohésion des groupes et l'identité sociale des individus.

L'exposé présentera diverses recherches expérimentales, en prenant en compte les situations de la francophonie tant du Nord que du Sud.

Michel Gueldry (U.S.A)

Comment la culture française s’adapte malgré tout à la mondialisation culturelle

Face à la mondialisation, trois mouvements redéfinissent la culture française contemporaine:les sous-cultures sociologiques s’affirment, des valeurs humanistes post-‘soixanthuitardes’ contestent le Gaullisme, et la société civile définit plus qu’avant la "francité".  Ce libéralisme social-normatif comprend le multiculturalisme, le pluralisme religieux, l’affirmation des sexualités et l’américanisation de la culture.  Ce métissage crée des résistances diverses qui perpétuent l’ambivalence envers les USA.

André-Patient Bokiba (Congo),

Pour une didactique des littératures francophones

Ayant pris part à deux colloques de la FIPF, j’ai été frappé par une tendance touristique du discours sur l’enseignement de la littérature : des collègues français, apparemment ignorants du fait francophone, se cantonnent dans une célébration des lettres françaises devant des collègues étrangers venus à Sèvres comme à un pèlerinage et non comme à un espace d’ouverture et d’échange avec d’autres francophones du monde.

L’enseignement/apprentissage de la littérature se situe au croisement de :

  1. La maîtrise d’une langue, comme vecteur premier de la création de l’auteur ;
  2. La maîtrise des outils critiques de tout discours sur le littéraire ;
  3. La maîtrise des codes culturels, en tant éléments d’une problématique référentielle ;
  4. La conscience des enjeux de l’intertextuel et de l’interculturel comme base d’ouverture à l’Autre et d’inscription à l’espace francophone et planétaire.

En considérant la langue et la littérature françaises, comme base de la culture littéraire, on peut retenir, en ce qui concerne le domaine francophone, que :

  1. le domaine littéraire francophone transcende le stade des classiques de la négritude.
  2. les programmes et les collègues français fassent l’effort d’accueillir sans frilosité ni complexe obsidional des œuvres francophones qui font, elles aussi, le rayonnement de la langue française.
  3. l’on reconsidère la suspicion ou l’ostracisme dont sont frappées les œuvres traduites en français : du point de vue intertextuel et interculturel, certaines œuvres sud-américaines traduites en français peuvent avantageusement permettre une exploitation comparatiste transversale avec des œuvres africaines d’expression française.

Dans l’espace littéraire mondial, les littératures francophones sont le produit d’une rencontre des cultures et des langues qui ne sont pas originaires d’un même espace ou d’une même histoire. Cette réflexion propose une approche didactique des littératures francophones qui, tout en reconnaissant à la langue et la littérature françaises, exploite les possibilités d’une intertextualité et d’une interculturalité transversales.

Delia Gomez Rubio (Argentine) sous réserve

Simon Langlois (Québec)

La mondialisation au service du français

Grande langue internationale par son histoire, son nombre de locuteurs et ses productions culturelles et artistiques, le français peut profiter de la mondialisation pour faire valoir la diversité du fait français dans le monde francophone qui a longtemps été dominé par la norme fixée à Paris et par les produits de l’Hexagone. A l’instar de ce qui s’est passé pour l’anglais dont la diversité est reconnue dans les dictionnaires nationaux des pays de langue anglaise, les parlers francophones seront mieux connus et reconnus grâce à ce nouveau contexte mondial et au développement des technologies de la communication. La toile qui se tisse sera multilingue et le français y tiendra une bonne place. On peut être optimiste de ce point de vue. Reste que le défi principal est de développer la présence du français à l’échelle planétaire quel que soit son statut. La reconnaissance collective des parlers francophones est sans conteste un progrès collectif ayant des effets sur le plan individuel mais permettant d’assurer au français sa place internationale.

Table ronde C Le français dans le dialogue des cultures en vue d'enrichir la personnalité des apprenants

Cette table ronde regroupera des experts qui examineront la façon dont le français est vécu et enseigné à travers le monde. Si le continent américain est représentatif des enjeux linguistiques de la planète parce que s'y côtoient des langues à statut international, il n'en demeure pas moins que dans d'autres régions de la terre, elle entretient avec les langues nationales ( L1 ) des rapports tantôt harmonieux et tantôt conflictuels. L'enseignement de cette langue ne doit pas déboucher sur une aliénation des apprenants, mais plutôt contribuer à leur épanouissement.

Pierre Dumont (France, membre du réseau "Sociolinguistique et dynamique des langues" de l’AUF),

En 2003, au Gabon, à Libreville se sont tenus les Etats Généraux de l’enseignement du français en Afrique. Ce continent est essentiel pour la Francophonie et les débats menés à Libreville furent très fructueux. Il s’agira de faire le point sur les recommandations exprimées lors de ces États généraux, au nombre de 181

Rose Gasibirege (Rwanda, membre du réseau "Littératures d’enfance" de l’AUF),

En tant que système d'expression et de communication,donc de contact entre les humains, la langue française requiert le respect dans le nécessaire dialogue des cultures du monde-village d'aujourd'hui. En soi, le Français constitue un patrimoine mondial qui favorise les avantages du cosmopolitisme:l'enrichissement, l'ouverture sur l'autre et par conséquent son acceptation. Le français est de ce fait le creuset par lequel passe les valeurs universelles de tolérance, de convivialité, d'humanité simplement. Langue d'enseignement dans plusieurs régions du globe, le français est un outil de démocratisation du savoir. Sa préservation est aujourd'hui rendue possible par l'adoption d'une pédagogie nouvelle qui s'appuie sur les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication. Le caractère démocratique associé à ces dernières permet la diversification entre autres, des connaissances mais aussi des apprenants. Cette accessibilité à un large public favorise la formation de l'esprit critique auprès d'un grand nombre de locuteurs; motivés par la plongée dans des textes fondateurs puisés dans des civilisations différentes. Il va sans dire, que l'esthétisme inhérent à sa nature et l'érudition qui est attachée à la langue française, autorisent la prise en compte d'une thématique d'actualité: le concept de genre (gender), la gestion des conflits, l'unité, la réconciliation, la solidarité; thèmes par lesquels passe nécessairement le développement des populations, et qui dans la plupart des coins du monde en général et de l'Afrique en particulier, exigent un approfondissement théorique.

Denise Lussier (Québec),

Redéfinir la compétence de communication

En enseignement des langues, les apprenants développent de nouvelles représentations culturelles qu’ìls confrontent avec celles de leur propre culture. Celles-ci peuvent être positives et générer une ouverture vers les autres cultures ou négatives et susciter des attitudes qui peuvent mener au rejet de l’Autre. Aussi, il importe de redéfinir la compétence de communication pour intégrer le développement d’une compétence de communication interculturelle. Il s’agit de préparer les apprenants à détecter dans les discours et les interactions les éléments culturels de nature superficielle et de rechercher les éléments susceptibles de favoriser les contacts avec l’altérité et l’empathie envers les autres cultures.

Samir Hoyek (Liban),

Le texte officiel du programme libanais charge la langue française d’une double mission : permettre l’apprentissage des disciplines scientifiques et contribuer à la formation du citoyen autonome en favorisant son ouverture culturelle. Cependant, du fait des multiples déterminismes socio-économiques et idéologiques qui pèsent sur son apprentissage, cette langue acquiert aux yeux des apprenants une double valeur. N’étant pas une langue de communication sociale mais la langue des apprentissages notamment scientifiques et de l’ouverture culturelle, le français représente à leurs yeux un moyen plus ou moins disponible de changer son destin. En revanche, pour ceux qui réussissent (ou ont réussi) leurs études, le français devient le signe manifeste de leur supériorité alors que pour les autres, il devient le symbole de l’injustice et de la ségrégation socio-économique.

G. Zarate

L’enseignant, médiateur culturel en contexte plurilingue

S’interrogeant sur l’enseignement en situation de pluralité culturelle et linguistique, cette intervention se donne pour objet de clarifier le rôle social de l’enseignant de langue dans ce contexte, quand il n’est plus seulement le représentant d’une langue donnée, l’ambassadeur des valeurs nationales qui sont attachées à cette langue, le défenseur des intérêts qui lient le pays où il travaille et celui dont il enseigne la langue.

En s’appuyant sur des travaux de terrain recueillis en contexte européen (Lévy D., Zarate G. La médiation et la didactique des langues et des cultures, Le Français dans le Monde, janvier 2003 ; Projet La médiation culturelle en didactique des langues, Centre Européen des Langues Vivantes, Conseil de l’Europe, 2000-2003), on s’attachera à montrer

-   comment les notions d’acteur social, de capital plurilingue et pluriculturel, de xénophilie / xénophobie, de transférabilité des compétences d’un contexte à un autre amènent à mettre en question la relation " une langue / une culture ", la neutralité de l’enseignant et modifie le regard porté sur les objectifs et les documents scolaires,

-   comment la perspective plurilingue et pluriculturelle peut orienter des choix de formation diplômante (Maîtrise FLE dans une perspective plurilingue et pluriculturelle, proposée par l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales, Paris).

Moussa Daff (Sénégal), Frieda Ekotto  (USA),  sous réserve

Modérateur : Matateyou Emmanuel, Cameroun, membre du réseau " Littératures d’enfance " de l’AUF

Le français, une langue porteuse d'identités culturelles différenciées.

Dans cette communication nous examinerons les difficultés rencontrées par les apprenants africains dans l'apprentissage du FLE à travers les comportements verbaux et non verbaux. Les manques que nous avons décelés chez eux à travers une enquête de terrain (au Cameroun) nous ont amené à réfléchir sur les stratégies que nous devons nous fixer en tant que praticiens. Quid des objectifs et contenus de l'enseignement/apprentissage de cette langue/culture qui doit contribuer comme toutes les autres disciplines au développement du raisonnement logique, à l'accroissement de l'autonomie de l'apprenant et surtout à la construction de son identité? Si l'esprit d'ouverture requiert une remise en question permanente de sa propre représentation mentale par rapport à celle d'autrui, il invite cependant à relativiser l'autre par une dialectique de l'approche interculturelle qui à terme réduit les préjugés et promeut la tolérance.

Table ronde D la radio : informations et ressource pédagogique, avec RFI - LE MONDE EN FRANÇAIS

La radio, média d’accompagnement par excellence, média portatif, qui trône au salon, se glisse dans le creux de l’oreille, anime la voiture ou l’autobus… la radio parle à tout le monde en général et à chacun en particulier. Mais qu’est-ce que ça signifie " la radio parle " ? C’est toute la langue qui parle à travers elle, avec ses accents, ses familiarités, ses histoires, ses coquetteries diverses… Ce sont toutes les facettes de la francophonie qui se font entendre tour à tour, du député québécois au potier nigérien, du poète libanais au routier parisien… Ce bruissement de la langue qui raconte inlassablement le monde en mouvement est l’outil le plus complet et le plus imprévisible qu’on puisse rêver pour apprendre le français… non pas un français éteint ou académique, mais celui qui porte une musique, une logique, des valeurs intimement liées à cette langue.

Bernard Cerquiglini : Délégué général à la langue française et aux langues de France.

La radio, fenêtre de la diversité des langages.

Le français est une langue fondamentalement écrite (sa syntaxe reçut une codification stricte à l'époque classique), que l'on prononce diversement. Les accents, les intonations, les formes diverses de l'éloquence (populaire ou savante) expriment sa variété diatopique (la riche  francopolyphonie)  et diachronique (la parlure évolue rapidement). La radio  donne à entendre cette diversité, et la conserve ; elle a vocation à servir de base à un grand Corpus de Français oral (à fins pédagogique, scientifique ou industrielle), à la constitution duquel la Délégation générale à la langue française et aux langues de France s'emploie activement.

Philippe Sainteny : Rédacteur en chef de RFI

RFI : reflet et mémoire de la diversité en francophonie. Les missions de RFI.

58 journaux d'information,48 magazines liés à l'actualité,24 heures sur 24 RFI s'adresse chaque jour à des millions d'auditeurs. Ce français "authentique",celui des journalistes et producteurs,un puissant dispositif de techniques adaptées(relais FM,,câblo-opérateurs,ondes courtes et moyennes,radios partenaires) en permet la diffusion sur les cinq continents. Par le simple fait de pouvoir la faire entendre de façon toujours plus efficace, RFI peut se présenter,sans excès de prétention, comme l'un des vecteurs importants de notre langue dans le monde. Et cela d'autant plus qu'en complément de son action la plus visible, le programme en continu, la radio internationale a développé de manière soutenue, de multiples activités sur la langue française. Pour les auditeurs francophones confirmés, émissions d'approfondissement; pour les autres,modules d'apprentissage ou de perfectionnement, diffusés avec succès par les 19 rédactions en langues étrangères, RFI entend jouer son rôle dans le beau "combat" de l'enseignement du français langue étrangère. Avec modestie et enthousiasme.

Ainsi,faire entendre ,le plus largement possible,la langue française. Permettre à ses auditeurs de la mieux maîtriser. Etre le miroir et le porte-voix de la diversité francophone, voilà bien la triple mission fièrement assurée par les équipes de Radio France Internationale.

Martine Defontaine : Secrétaire générale de la FIPF

Un slogan : "Le monde en français", convergences de deux réseaux internationaux, pédagogiques et médiatiques. Avec la même extension géographique, ou presque, et la même diversité des publics , et surtout la même volonté d’être utile aussi bien à l’instituteur africain isolé au bout de 200 km de pistes qu’à l’universitaire parisien.

La FIPF et RFI sont faits pour s’entendre et les associations de professeurs sont l’expression du français vécu localement de la même manière les clubs RFI. L’utilisation de la radio en classe se justifie de deux manières : pour parler une langue, il faut d’abord l’entendre et pour traiter les apprenants avec respect, il faut leur apporter un vrai contenu, et également de vrais sujets de réflexion. Quand la radio dépasse le cadre national, elle forme des citoyens du monde.

Lidwien van Dixhoorn : Service langue française de RFI

Le Prix " RFI le monde en français " : annonce des résultats du concours de fiches pédagogiques.

La radio dans la classe : pour quoi faire ? Le " Prix RFI le monde en français " un concours ouvert aux professeurs de français du monde entier, invitait à proposer une exploitation des ressources sonores de RFI en classe de français. La palette des propositions reçues, issues de plus de trente pays du monde, est riche en couleurs et en sons. Petite sélection des approches proposées avec les fiches pédagogiques des lauréats.

Françoise Ploquin : Rédactrice en chef du Français dans le monde

Approche des médias francophones au service des professeurs.

Savoir motiver les élèves est un des défis les plus importants à relever pour le professeur de français. Si l’étude des manuels assure une rigueur méthodologique à la classe, le contact avec l’actualité est, pour les jeunes, un déclencheur qui facilite l’apprentissage linguistique. Les médias télé et radio sont indispensables dans cette perspective à condition de savoir les exploiter de façon variée et astucieuse…

Modérateur : Yvan Amar, producteur radio (RFI).

A.P.F.A.

" Quelle pédagogie pour l’enseignement du français dans le contexte multilingue en Afrique? "

Peter Inampasa (Swaziland), Nola Bienvenu (Cameroun), Jorge Banze (Mozambique), Younis El Amin (Soudan), Agnela Lucas (Seychelles)

Modérateur : Félix Bikoi (Cameroun)

C.A.N.

" La C.A.N., F.L.S. et F.L.E. en Amérique du Nord "

La CAN, la Commission Amérique du Nord de la FIPF, entreprend des projets qui visent l’amélioration des conditions d’enseignement du français langue seconde ou langue étrangère en Amérique du Nord. L’objet de cette intervention, dans le cadre de la Table ronde, est de faire connaître la CAN, de présenter ses projets et d’inviter les participants à y participer ou s’y associer.

Marcel Danan (Québec), Anne-Marie Boucher (Québec), Loretta Hyratt (Québec) et Marilyn Lambert- Drache.

Modérateur : Louise Savoie (Québec)

C.A.P.

" Quels moyens pour la création d’une synergie dans la région dans le but d’imprimer une dynamique francophone en Asie-Pacifique? "

Animation de la Présidence de la Commission Asie-Pacifique sur la possibilité des échanges en Asie-Pacifique sur les problèmes de l’enseignement du français dans la région (sur les propositions suivantes : stages de formation, séminaires de recherche en didactique du FLE existant au Viet Nam, Laos, Cambodge à développer et à ouvrir aux autres pays de la région. Ce sera aussi le moment de réfléchir a la subdivision possible de la région en sous-régions regroupant les pays partageant les spécificités de la situation d'enseignement-apprentissage du FLE. Tout comme à la création d'une synergie francophone dans la région.


Mme Shirley Bain (Nouvelle-Zelande),Mme Peiwha Chi Lee (Taiwan), Mme Choi Kim Yok (Malaisie), M. Dadang Sunendar (Indonesie), Mme Tran thi Mai Yen (Viet Nam)

Modératrice : Nguyen Xuan Tu Huyen (Vietnam)

C.E.C.O.

" Promouvoir la langue et les cultures francophones dans un contexte plurilingue et pluriculturel : défis, stratégies, solutions. "

Le défi qui s’offre aux associations de la région est la promotion de la langue et des cultures francophones dans un contexte peu favorable. En effet, dans les pays de l’Europe Centrale et Orientale, après l’anglais, l’allemand et le russe font souvent figure de la seconde langue enseignée dans les établissements scolaires. Dès lors, comment renforcer la position de la langue française en utilisant les ressources spécifiques des associations ?

La table ronde regroupera les représentants des associations de différents pays de la CECO qui présenteront les actions de promotion de la langue et des cultures francophones menées par leurs membres : animation de l’espace, destiné à l’association, du site internet commun de la Commission, coopération avec les autorités locales et avec les partenaires francophones, organisation des événements francophones, des concours et des formations.

Les participants seront invités à partager leurs expériences et à proposer des actions emblématiques et pertinentes.

Gueorgi Jetchev (Bulgarie), Renata Kowalska-Klimek (Pologne), Anna Kroutchinina (Russie), Dan Ion Nasta (Roumanie), Tatiana Svatkova (Ukraine)

Modératrice : Janina Zielinska (Pologne)

C.E.O.

Les politiques d'enseignement du français en Europe de l'Ouest: problématique, défi et réponses possibles ".

L’Europe se trouve confrontée au problème de sa construction économique, politique, sociale et culturelle. Les directives des institutions européennes en matière linguistique ne sont pas toujours en accord avec les mesures politiques des états membres. Analyser les différents problèmes socio-linguistiques des pays et définir un modèle d’enseignement qui tienne compte de l’importance de l’union et de la diversité linguistique et culturelle de l’Europe doit être un axe fondamental de la réflexion des associations européennes de professeurs de Français.

Le modèle restrictif d’une seule langue étrangère peut produire des effets pernicieux dans l’enseignement. D’autres modèles, plus flexibles et variés, peuvent revitaliser l’apprentissage de langues étrangères et le rendre plus efficace.

Julian Serrano (Espagne), Margit Pennanen (Finlande),Chantal Wetstraete (Pays-Bas), Nikki Papa (Chypre), Urs Tschopp (Suisse), Christine Krainz( Autriche), Maria de Jesus Felipa (Portugal)

Modérateur : Raymond Gevaert (Belgique)

C.F.L.M.

" Le bilinguisme ou le plurilinguisme constitue un apport culturel essentiel à la vitalité de la langue française: quelles sont les conditions et les balises dont s'est doté votre pays pour qu'il en soit ainsi. Sont-elles suffisantes? Des améliorations ou des politiques seraient-elles souhaitables?

Alain Braun (Communauté française de Belgique,),

La Belgique possède trois langues officielles : le français, le néerlandais et l’allemand. S’y côtoient aussi nombre de langues issues de l’immigration. Ce plurilinguisme officiel ou de fait n’a pourtant pas été au centre des préoccupations, si ce ne sont des querelles linguistiques stériles. Aujourd’hui, se profilent des attitudes plus constructives et mieux réfléchies qui aboutissent à des changements concrets, hélas, encore trop timides. Nous tenterons de présenter la situation à jour.

Aurélien Boivin ( Québec),

S’il faut applaudir au bilinguisme, voire au plurilinguisme des individus, il faut se méfier du bilinguisme étatique. Car, dans une société bilingue, une langue, la plus faible économiquement et socialement, s’efface souvent rapidement au contact de l’autre, la plus forte. Le Québec l’a bien compris en se dotant, en 1977, d’une Chartre de la langue française et d’un loi, la Loi 101, pour défendre les intérêts des francophones majoritaires sur son territoire dans un continent nord-américain à forte majorité anglophone, où ils sont menacés, mais importants par leur différence tant à la fois au niveau de la langue que de la culture. J’insisterai sur l’importance, pour les Québécois et les Québécoises, de s’ouvrir au monde et de favoriser le dialogue des cultures, et aussi sur la nécessité pour l’État du Québec de défendre cette même diversité en multipliant les actions pour soutenir et préserver la langue française, tout en mettant tout en œuvre pour assurer un enseignement de qualité et du français, sa langue maternelle, mais aussi les autres langues qui permettent à ses ressortissants de communiquer avec les autres peuples et d’entretenir des relations saines et durables.

Jean-Pierre Cuq (France),

On aura entendu, ce jour même la conférence de M. Bernard Cerquiglini, Délégué général à la langue français et aux langues de France, présenter l’histoire et les nouvelles orientations de la politique français en la matière. L’information ayant été donnée par lui es qualité politique et scientifique, il serait donc pour moi inconvenant et un peu ridicule de tenter d’y ajouter.

J’essaierai donc plutôt de donner, à partir d’exemples pris en métropole et dans les DOM-TOM, un éclairage didactique à cette récente prise en compte de l’intérêt que présente l’environnement culturel et linguistique dans lequel elles se vivent la langue et la culture françaises. Je mettrai aussi en évidence certaines améliorations qui semblent indispensables à beaucoup d’enseignants et de didacticiens français dans la prise en compte du plurilinguisme dans la formation initiale des enseignants de français en France et dans une réelle reconnaissance de leurs qualifications en français langue étrangère et seconde pour leur carrière.

Denise St-Jean (Canada)

Le maintien de la langue française dans les provinces et les territoires du Canada est souvent vu comme un acte de courage et d’endurance. Grâce aux mesures scolaires, aux activités culturelles et familiales, elle est aussi langue de travail. Les acquis francophones sont fragiles et ont besoin de mesures gouvernementales pour que la dualité linguistique soit au cœur des programmes, des services, des loisirs offerts à la population canadienne. Je traiterai du vouloir du gouvernement fédéral mais aussi des demi-mesures qui mettent à risque l’avenir de certaines communautés francophones.

Sylvie Ladouceur (Québec)

L’apprentissage des langues est au cœur de tout projet de formation. Afin de contribuer à l’épanouissement du jeune apprenant et ainsi approfondir une deuxième ou une troisième langue, il importe de consolider sa langue première, ici, le français. L’accessibilité aux œuvres complètes dès son plus jeune âge permettra à l’enfant de découvrir le monde. Elles l’amèneront à se connaître, à construire son identité personnelle, sociale et culturelle, à établir un sentiment d’appartenance, à découvrir sa langue.

Le livre s’avère être un outil essentiel au développement de la compétence linguistique et, utilisé comme support didactique dans les classes du primaire, il devient générateur de découvertes multiples. Intégrée dans le quotidien scolaire, la lecture est une ressource inestimable et inépuisable. Les rencontres culture-éducation, populaires dans les écoles québécoises, permettent aux élèves de vivre des ateliers animés par un écrivain. Celui-ci suscite chez l’enfant d’âge primaire l’intérêt d’apprécier les œuvres littéraires qui l’entourent.

Stimulé par tant d’occasions d’exploration de soi et du monde, l’apprenant s’ouvrira aux autres cultures, aux autres langues car le monde sera à sa portée…

Modérateur : Bruno Dufour (Québec)

C.O.P.A.L.C.

" Quelles stratégies d'enseignement dans un continent où le plurilinguisme n’est pas favorisé? "

L' Amérique Latine est un continent où la volonté de travailler pour diversifier et encourager le plurilinguisme est loin d'être acquise. à l'exception de quelques régions ou les langues autochtones , parlées par la majorité des populations jouissent d'un statut privilégie, dans la plupart de nos pays il n'existe pas de politique linguistique cohérente et seule la langue anglaise est favorisée dans le monde de l'enseignement.

Le français. en tant que grande langue internationale, doit se frayer son chemin avec intelligence. C'est pourquoi il est indispensable, en vue de sa survie, de sortir des sentiers battus,de varier les stratégies d'enseignement/apprentissage en fonction des publics, de dynamiser les techniques des cours et d'adapter l'enseignement aux nécessites locales. Tout en gardant son immense contenu culturel dont nous sommes fiers, le français doit viser le monde de l'entreprise, des nouvelles technologies,du tourisme,bref,le monde qui bouge. Dans la table ronde, un groupe de professeurs examinera les enjeux actuels.

Raquel Pirca (Venezuéla),

Quelles stratégies d'enseignement dans un continent où le plurilinguisme n’est pas favorisé?

Le privilège de la richesse linguistique de notre continent, devrait constituer en soi, un atout pour favoriser l’acquisition des langues latines, ce qui permettrait également, de mettre en évidence la richesse culturelle et économique du monde latin.

Néanmoins, la situation géographique joue dans l’imaginaire collectif et dans le système des représentations sociales pour favoriser plutôt l’acquisition de l’anglais. Il faudrait voir alors, comment abattre cette cloison pour enseigner le français langue étrangère dans le cadre de l’intercompréhension des langues romanes.

Marcio Barbosa (Brésil) Le mythe du monolinguisme brésilien et la vie associative

Le Brésil est connu par ses dimensions continentales et par le mythe de son monolinguisme. Considéré comme un des facteurs de l’union territoriale brésilienne, le portugais s’impose sur la presque totalité du pays, en ne laissant que de petites lacunes comblées par les langues des indiens, de quelques groupes afro-brésiliens et d’immigrants européens et asiatiques. Alors, comment pénétrer cette muraille de la langue portugaise pour enseigner des langues étrangères au Brésil? Comment y diffuser le pari du plurilinguisme si, au-delà du mythe d’un monolinguisme national, celui du portugais, s’inscrit le mythe d’un monolinguisme mondial, celui de l’anglais? On exposera notre reflexion sur ces questions en les plaçant au coeur même de la vie associative brésilienne: le travail des 24 Associations de professeurs de français qui se réunissent autour de la FBPF.

 Delia gomez (Argentine), Felino Martinez (Cuba), sous réserve

Modératrice : Ingrid Díaz M.

C.M.A.

" Quelles contributions des associations d’enseignants de français à la mise en place des rénovations pédagogiques dans les systèmes éducatifs ? "

Dans la plupart des pays arabes, des réformes éducatives sont conçues, planifiées et introduites dans les systèmes scolaires en vue d’améliorer la qualité de l’enseignement et en réponse à l’évolution des besoins de ces sociétés. Dans un souci d’harmonisation, une approche pédagogique est en général retenue pour l’ensemble des disciplines et appliquées selon les spécificités de chacune d’entre elles. Elle est accompagnée par des actions de sensibilisation à l’approche nouvelle adoptée, des sessions de formation des enseignants qui la pratiquent et l’appliquent dans leurs classes et l’élaboration d’outils didactiques appropriés.

Dans ce contexte de rénovation pédagogique, l’association des enseignants de français contribue à l’implantation de ce type de rénovation par un travail d’information auprès de ses membres, l’organisation de journées de sensibilisation afin de susciter une meilleure adhésion à ce projet ainsi que la mise en place d’ateliers de formation propres aux nouvelles orientations et par rapport aux différentes activités de la classe de français. Elle constitue ainsi un partenaire important du Ministère de l’éducation pour l’aider à implanter la réforme mais aussi à lui suggérer des régulations possibles.

Participants :

Samir Hoyek (Liban), Sophie Salloum (Liban), Lahcen Nachef (Maroc), Naji Chokri (Maroc), Gharraa Mehanna (Egypte), Amor Séoud (Tunisie), Mustapha Ennaifar, (Tunisie), Mohamed El Mokhtar (Mauritanie)

Modérateur : Mohamed Miled (Tunisie)

En soirée

Animations culturelles

Mercredi 21 juillet

Diversité didactique

Jean-Louis Chiss (France)

La didactique du français entre conceptualisation et contextualisation

Parce qu’elle est indissociablement une discipline de réflexion et d’action, la didactique des langues – et ici spécifiquement la didactique du français – doit concilier les exigences de généralité propre à toute théorie et la prise en compte des spécificités de chaque contexte linguistique, culturel et éducatif. A travers des exemples, l’exposé évoquera quelques directions actuelles de travail en didactique du français : projets de didactique " intégrée " de la langue maternelle et du français langue étrangère aux différents niveaux des systèmes éducatifs, recherches et applications sur l’intercompréhension des langues romanes, orientations propres au " français langue seconde ", éclairages sur le français langue de scolarisation et langue d’enseignement… Ce tour d’horizon permettra de reposer quelques questions " vives " comme celles des représentations des langues en présence, des idéologies linguistiques, de la relation entre les langues et les cultures, des cultures éducatives où s’inscrit l’enseignement/apprentissage du français.

Claude Germain (Québec)

 La diversité des régimes pédagogiques en français langue seconde au Canada

Au Canada, on compte 4 régimes pédagogiques principaux en apprentissage du français langue seconde (FL2) : le français de base, l’immersion, les classes d’accueil (au Québec) et le français intensif. Chacun de ces régimes pédagogiques ( qui comportent tous leurs propres variantes) présente un certain nombre de mérites et de difficultés. En recourant à une distinction entre " précision linguistique " (accuracy) en tant que savoir, " précision linguistique " en tant que savoir-faire et " aisance à communiquer " (fluency), il s’agira de caractériser chacun de ces régimes pédagogiques en fonction du type d’apprentissage privilégié, du point de vue de l’objectif général visé par chacun : la communication.

Adiza Hima , Secrétaire générale de la CONFEMEN

L’enseignement du français dans les écoles bilingues : exemples dans certains pays de l’Afrique subsaharienne francophone

Les auteurs d’une étude publiée récemment, et portant sur l’enseignement des langues nationales au Niger, ont écrit ceci : " Il est des pays où il ne viendrait à personne l’idée de scolariser un enfant exclusivement dans une langue qui lui est totalement étrangère ". Qu’en est-il de cette idée en Afrique subsaharienne francophone ? Il faut reconnaître qu’il appartient souvent aux programmes d’enseignement des langues nationales de prouver leur intérêt et de démontrer leurs résultats. Il est cependant vrai que certaines expériences, parmi les premières, n’ont pas été tout à fait convaincantes. Maintenant que les pratiques et les outils didactiques ont été considérablement améliorés, quelle est la situation ? Quelles conséquences peut-on en tirer pour l’enseignement en/du français ? Les cas des programmes d’enseignement bilingue mis en œuvre au Burkina Faso, au Niger et au Mali serviront d’exemples ici, et on tentera d’en analyser les impacts sur les apprentissages des élèves tels que mesurés par diverses évaluations.

Zheng Lihua, Vice-Doyen de la Faculté des langues et cultures étrangères du Guangdong (Chine)

L’enseignement du français en Chine : traditions et défis

L’enseignement du français en Chine se caractérise par une double absence : absence du bain socioculturel à cause du fait que cet enseignement se déroule en Chine, absence du milieu professionnel, à cause du choix des supports didactiques basés la plupart du temps sur les textes littéraires. Cette double absence constitue un handicap pour l’étudiant chinois qui a choisi le français comme spécialité majeure à l’université et qui comptera sur cette langue dans sa recherche d’un emploi au bout de quatre années d’études universitaires. Cette recherche de l’emploi pose actuellement au jeune diplômé chinois de plus en plus de difficultés dont certaines sont liées directement au mode de l’enseignement : le manque de connaissances socioculturelles de l’étudiant, l’insuffisance de sa compétence interculturelle et l’absence d’une matière solide expliquent souvent la réticence du recruteur représentant l’entreprise. A ces difficultés internes s’ajoutent les effets de la mondialisation : les entreprises, y compris les entreprises françaises implantées en Chine exigent du jeune diplômé un niveau avancé d’anglais considéré comme la langue internationale dans les milieux professionnels. Comment l’université doit-elle faire face à tous ces défis ? L’expérience du département de français de l’université des Etudes étrangères du Guangdong nous montrera que nous ne nous trouvons pas encore tout à fait dans l’impasse.  

SALLY MAGNAN (USA),

Objectifs et enjeux de la diversité pédagogique

Est-il possible d'articuler un programme d'études de français langue étrangère alors que nos méthodes pédagogiques, nos situations d'instruction, nos professeurs et nos apprenants viennent d'horizons si différents ? On peut croire que le plus grand défi de la diversité est, en fait, de répondre à un paradoxe : d'une part, la nécessité d'offrir un enseignement varié pour un public scolaire de plus en plus large qui comprend les apprenants d'aptitudes, de motivation et de styles d'apprentissage différents, et d'autre part, le désir d'établir des programmes nationaux afin de répondre à l'attente que les étudiants acquièrent une maîtrise du français à un haut niveau, aussi proche que possible du bilinguisme. Cette intervention considérerait les objectifs et les enjeux de la diversité pédagogique : les points de vue nationaux de la France et des Etats-Unis, l'organisation particulière de l'instruction dans les lycées et les universités, ainsi que les efforts didactiques dans des buts divers incluant les enjeux culturels, les supports didactiques pour les apprenants et la formation des professeurs et le rôle possible de la technologie. Cette discussion nous mène à la question: la diversité pédagogique, est-ce un obstacle à l'enseignement du français dans le monde ?

Table ronde A L’exploitation de la diversité didactique pour enrichir la personnalité des apprenants

Qui est-ce, en fait, cet "apprenant" abstrait et anonyme dont il s’agit dans les ouvrages didactiques? Que vient faire cet être énigmatique dans nos cours de français?  Selon sa personnalité et ses objectifs, à travers le prisme de sa langue maternelle et de sa propre culture, chaque apprenant s’engage dans une aventure unique.  À nous donc de reconnaître cette diversité, et de faciliter le voyage de découverte linguistique qui implique nécessairement une découverte de soi.

Jean-Pierre Cuq (France),

Sans pousser l’opposition plus loin qu’il ne convient, on représentera ici, si on peut dire, " l’apprenant abstrait des ouvrages de didactique " dont il est question dans la présentation de cette table ronde. C’est en effet la définition théorique de l’apprenant, au même titre que les autres acteurs de la classe, qui constitue de notre point de vue la seule base solide à partir de laquelle peut se " reconnaître ", se comprendre et s’encourager la " diversité " de chacun d’une manière non anecdotique.

A travers l’exemple de l’apprenant, c’est en fait la défense d’une nécessaire étape de conceptualisation en didactique qui sera défendue.

Raymond Gevaert (Belgique),

L'accentuation, dans les programmes de FLE en Belgique néerlandophone, de la maîtrise des savoir-faire langagiers et communicatifs implique une diversification des pratiques de classe (e.a. au niveau de la pédagogie de la tâche) mais aussi une remise en question des contenus et de certains modes d'apprentissage. C'est dans cette perspective que des analyses différentielles de corpus oraux et écrits, en interlangue et en langue-cible, ont permis de mieux définir les  besoins grammaticaux des apprenants et de redessiner les approches didactiques.

Suzanne Belzil (Québec)

Les programmes de formation en français, langue seconde, les pratiques pédagogiques et l'apprenant

La mise en place d'un programme par compétences implique des pratiques pédagogiques diversifiées qui soutiennent le développement de l'élève dans toutes les dimensions de sa personne. Dans le Programme de formation de l'école québécoise, l'élève est au centre des préoccupations: on y trouve de nombreux éléments à partir desquels l'enseignant peut construire des interventions pertinentes pour les besoins de chacun. Avec leurs visées d'ordre linguistique, culturel et social, les programmes de français, langue seconde (de base et enrichi) permettent de répondre aux besoins particuliers de chaque élève.

Raymond Garry (France) , Assia Djebar (Algérie), Andrée-Marie Diagne (Sénégal), Felino Martinez (Cuba) –sous réserve

Modératrice : Sharon Shelly, U.S.A.

Table ronde B Les différents points de vue nationaux dans une perspective internationale

Comment dans les différentes régions du monde réagit-on par rapport à la diversité didactique grandissante? Constate-t-on une résistance au changement ? Des obstacles existent-ils qui aboutissent à une représentation différente de cette diversité et à sa mise en œuvre ? Quelles utilisations des éléments de cette diversité existent-elles à travers les différentes régions du monde et à quelles fins ?

Denise Moulun Pasek (Canada)

Comment qualifiera-t-on le 21e siècle? Un siècle qui a apporté avec lui de grandes transformations dans nombreux domaines et ce, dans le monde entier? L’éducation elle aussi est en grande évolution. En effet, un changement de paradigme se produit lentement mais certainement dans la pédagogie en milieu francophone minoritaire au Canada.

Contraire à une pédagogie traditionnelle où l’accent était porté sur la matière, la pédagogie du 21e siècle vise le plein épanouissement de l’apprenant en tant qu’individu. Il est donc crucial que la pédagogie employée dans nos écoles en soit une qui reconnaisse les particularités de l’apprenant tant au niveau de son bagage culturel qu’au niveau de son profil d’apprenant. Explorons les bienfaits et les défis de la mise en œuvre de la différenciation pédagogique en milieu francophone minoritaire au Canada.

Mustapha Ennaifar (Tunisie),

En Tunisie,l'enseignant de français a pendant longtemps été appelé à appliquer des feuilles de route pédagogiques contraignantes contenues dans des guides officiels du maître ou du professeur. Désormais,la mise en oeuvre de l'approche par compétences et de la pédagogie différenciée sont à l'ordre du jour et l'enseignant doit faire preuve d'initiative,de créativité et d'autonomie.Cela exige de sa part un grand effort pour se recycler et de la part des institutions de formation et des formateurs un changement  radical de  leurs méthodes de formation. 

Gabriel Boko (Bénin),

Les freins endogènes à l'apprentissage du français langue étrangère en milieu africain

Au Bénin, la grammaire de la langue n'a pas seulement pour but de donner plus d'esthétique au langage ou de rendre plus aisées la communication et la
transmission de l'information : elle assure et reflète un ordre du monde. Son observance socialise le locuteur et prouve son appartenance à l'organisme social. Inventorier, mesurer le poids de cette  spécificité dans le processus d'apprentissage constituent de plus en plus aujourd'hui une exigence à laquelle l'enseignant du Français Langue Etrangère devra se plier
.

José Carlos Chaves da Cunha (Brésil),

L’ENSEIGNEMENT-APPRENTISSAGE DU FLE: LA DIVERSITÉ DE L’OFFRE DIDACTIQUE AU NORD DU BRÉSIL

Nous partons d'un fait (la diversité de plus en plus grande de l'offre didactique dans le monde), d'une part pour analyser dans quelle mesure cette diversité est effectivement présente AU Nord du Brésil et favorise la diffusion du français; d'autre part, pour chercher À identifier les causes d'éventuelles résistances au changement dans les réseaux scolaires publics et privés de notre région.

un représentant du Ministère de l’Education de la Communauté française de Belgique (nom à définir),

John Anzalone (U.S.A),

Aux USA, le défi de la diversité pour nous autres enseignants du français ne peut se détacher de certaines données de base. Il y a bien entendu le fait que l'espagnol est, dans l'esprit de beaucoup d'américains, la langue de la diversité. Si l'on ajoute encore les effets-pas toujours édifiants-depuis une génération déjà d'un discours politiquement correct et/ou universitaire sur les sens et la portée du mot "diversité", on commence à comprendre que les enjeux de la diversité pour le français passent par un cocktail dont il serait prudent de définir les ingrédients. Dans cette table ronde, à partir d'un état présent de l'impact qu'ont eu la littérature et la culture francophones
aux USA, je tâcherai de démêler les vrais défis pour le français comme langue et véhicule de la diversité

Janina Zielinska (Pologne)

La nécessité de gérer la diversité linguistique des élèves et de développer leur compétence plurilingue demande de la part de l’enseignant de langue l’acquisition de nouveaux savoirs et de nouveaux savoir-faire. Un changement d’attitude par rapport à d’autres langues et d’autres cultures s’impose également. En Pologne, on s’interroge sur les changements nécessaires à apporter dans la formation initiale et continue des enseignants de langue allant dans ce sens. On voit également la nécessité de créer des matériaux complémentaires aux manuels de langue qui permettraient aux élèves l’acquisition des compétences nécessaires pour se mouvoir plus facilement dans un monde plurilingue et pluriculturel.

Tahani Omar (Egypte),sous réserve

Modérateur : Alain Braun, Communauté française de Belgique, Université de Mons-Hainaut

Table ronde C La diversité des supports didactiques

A ce jour, le nombre de supports pouvant être utilisés à des fins didactiques est considérable. Documents papier édités à grande échelle ou publiés à un niveau plus restreint ou encore simplement photocopiés, documents audio-visuels, usage des formats numériques sur support CD ou DVD, recours à l’intranet ou à l’internet en sont des exemples. Comment utiliser cette diversité dans le souci de l’amélioration de la qualité et du rendement de l’enseignement ? Quels apprentissages concevoir ? Dans quels contextes ?

Christian Depover (Communauté française de Belgique- Université de Mons-Hainaut),

La place de la didactique dans la conception et l’intégration d’environnements d’apprentissage multimédia

La présentation de situations d’apprentissage à partir d’un support informatique implique le choix d’un modèle didactique explicite qui définira la nature des interactions pédagogiques qui seront mises en œuvre et les conditions de leur intégration au sein d’un environnement d’apprentissage cohérent. Que la présentation soit supportée à partir d’un CD-ROM ou d’une interaction gérée à distance par l’Internet, l’éventail des possibilités d’interaction sera certes différent mais les choix didactiques resteront prépondérants pour guider les décisions des concepteurs mais aussi des enseignants qui seront amenés à intégrer ces environnements numériques à leurs pratiques

Michèle Magnin (France - U.S.A.),

Nos étudiants ne lisent plus comme nous avons appris à le faire.  Les bibliothèques offrent un spectacle bien différent d’étudiants assis devant des écrans d’ordinateurs et non penchés sur des livres reliés.  Comment le professeur adapte-t-il/elle ses cours pour suivre les avancées de la technologie sans perdre le cap?  Nous examineront diverses façons d’intégrer les multimédias dans un cours de littérature, depuis la préparation du syllabus, jusqu’aux devoirs à faire faire aux étudiants

Christine Alavoine- Kervarrec (France), Christian Marcadet, Bernadette Delchambre ,

Les baladins du dispositif culturel français à l’étrange .La chanson, comme moyen privilégié d’accès à la culture. Opérations " Chanteurs à la carte "

Le dispositif culturel français à l ‘étranger pourrait s’appuyer sur trois exemples de diffusion de la langue / culture française à travers la chanson, comme moyen d’accès privilégié. Les nouveaux baladins collaborent avec les enseignants français et autochtones pour créer des dossiers pédagogiques " sur-mesure ". Une opération très réussie et subventionnée par la MLF, pour être diffusée.

Olivier Dezutter (Québec),

Quelles utilisations didactiques des oeuvres complètes? Échos d'une enquête auprès des enseignants québécois.

Au Québec comme ailleurs (Communauté française de Belgique, Suisse romande, France...) les nouveaux programmes de français pour l'enseignement primaire (2001) et secondaire (2004) réaffirment l'importance du livre et de la littérature dans les classes, tout à la fois en tant qu'instrument de découverte de la langue, élément de construction identitaire et occasion de découverte de soi et du monde.

Dans ce contexte, nous avons mis en place une vaste enquête visant à recueillir les pratiques déclarées des enseignants du dernier cycle du primaire à la fin du secondaire à propos d'une part des circonstances et des modalités de sélection des oeuvres, d'autre part des activités proposées autour des oeuvres lues. Nous présenterons les premiers résultats de cette enquête en essayant de dégager ce qui fait la nature singulière des oeuvres complètes en tant que support didactique et ce qui caractérise leur utilisation dans le contexte scolaire.

Neang Muth (Cambodge) sous réserve

Modérateur : Gervais Mendoze , Cameroun

Table ronde D Quel enseignement du français dans l’espace francophone ? De l’état des lieux aux perspectives : pour un engagement institutionnel renforcé.

Modérateurs : Samir Marzouki et Fabienne Lallement

Moussa Daff (Sénégal), Pierre Dumont (France), Mohamed Miled (Tunisie), Rada Tirvassen, Trinh Van Minh (Vietnam), Janina Zielinska (Pologne)

En soirée

Animations culturelles

Jeudi 22 juillet

Diversité des usages

Loïc Depecker (France)

La néologie du français : de quoi bouleverser les idées reçues

Le français évolue aujourd'hui dans plusieurs directions. Il traîne ici et là divers présupposés sur ce que ce français devrait être. Il n'est évidemment pas ce qu'on voudrait qu'il soit. Il assimile, il calque, il crée, bref, il s'adapte. C'est en considération de ces évolutions du français que les mentalités devraient elles aussi évoluer. L'exercice est d'autant plus difficile quand on se situe dans une problématique
d'aménagement linguistique. Choisir les mots, normaliser des termes, prendre des décisions de politique linguistique doivent se fonder sur une vision de la langue et sur une anticipation de l'avenir. Le meilleur de cet avenir, pour le français, serait qu'il se dise résolument francophone et qu'il se métisse de francophonismes.

Louis-Jean Calvet (France, membre du réseau "Sociolinguistique et dynamique des langues" de l’AUF ),

L’aïoli et l’Académie

Les usages varient, d’un pays à l’autre, d’une région à l’autre (variations diatopiques), d’une classe sociale à l’autre (variations diastratiques), d’une classe d’âge à l’autre (variations diachroniques), mais ce savoir est surtout assumé par la sociolinguistique et n’est pas nécessairement réinvesti dans la pédagogie des langues. Le FLE ou le FLS peuvent ainsi parfois apparaître comme sourds à la variation, linguistiquement durs de la feuille et centralisateurs. En outre, les grands ensembles linguistiques présentent une certaine tendance à lutter contre ces variations, ou à se méfier d’elles, peut-être parce qu’ils se sentent menacés ou déstabilisés par ces mouvements inhérents à la langue qu’ils ont du mal à contrôler. Enfin les acteurs de la diversité, c’est-à-dire les locuteurs, les " propriétaires " de la langue, en jouent de différentes façons, la revendiquant comme marque identitaire par exemple, ou au contraire tentant de la gommer par des stratégies de dissimulation qui peuvent apparaître comme autant de trahisons.

La notion de diversité nous pose ainsi des questions très diverses, qui touchent à la variation linguistique, aux représentations, aux politiques linguistiques et, bien sûr, à la pédagogie des langues. On dressera donc un panorama des postures face à la diversité des usages et des usages de la diversité, allant de l’in vivo (par exemple les schibboleths, un peu anecdotiques dans le cas d’aïoli prononcé à la parisienne ou à la marseillaise , mais qui peuvent parfois être létaux, comme en témoigne un passage de la Bible) à l’in vitro, aux politiques linguistiques, comme celles des diverses Académies mais aussi celles de l’enseignement des langues. Ainsi le FLE s’est, à un moment de son histoire, demandé " quel français enseigner ? ", mais le FLS semble ignorer les formes locales de la langue enseignée, c’est-à-dire précisément la diversité des usages.

Intervenant en juin 1975 dans un colloque sur " Ethnologie et politique au Maghreb ", Pierre Bourdieu proposait de faire une sociologie des sociologues. Il ajoutait que, selon Durkheim, l’inconscient était l’oubli de l’histoire, et concluait : " je pense que l’inconscient d’une discipline, c’est son histoire ; l’inconscient, ce sont les conditions sociales de productions occultées, oubliées". On se demandera donc quel serait l’inconscient de l’enseignement du français langue étrangère et langue seconde que révèle leur rapport à la diversité des usages et aux usages de la diversité.

Denise St-Jean (Canada)

Quel est l’avenir du français langue maternelle au Canada?

L’expérience canadienne en dualité linguistique est le résultat d’un long cheminement tant au Québec qu’au Canada. Depuis l’arrivée des premiers habitants français en terre canadienne, la langue française fut l’expression la plus vive et durable de leur identité personnelle et culturelle.

La cohabitation de deux peuples sur un même territoire a conduit les gouvernements responsables à prendre des mesures dans le but d’assurer la survie de la langue française.

Examinons les défis que pose le maintien de la langue et de la culture française au Canada à partir de 2004. Questionnons comment cette réalité se vit différemment en Atlantique, au Québec, en Ontario et dans les provinces de l’Ouest?

Samir Marzouki (A.I.F.)

" Le français, la diversité aux quatre coins du monde "

Polymorphe et dynamique, la langue française peut réserver des surprises, même à ceux qui la parlent couramment et qui croient bien la connaître, pour peu qu'ils se déplacent hors du lieu où ils vivent habituellement. Parce qu'elle s'est enrichie au contact d'autres langues en se répandant aux quatre coins du monde, la langue française n'a pas cessé de se diversifier. Il est donc naturel que l'on ne parle pas tout à fait de la même manière à Paris, à Liège, à Lausanne, à Moncton, à Dakar ou encore à Pointe-à-Pitre. Plus étonnant, chacun pense que c'est toujours l'autre qui a un " accent " et que c'est toujours l'autre qui emploie des mots ou des expressions insolites, en provoquant parfois quelques amusants quiproquos.

Table ronde A Les revues francophones pour le public enseignant, reflets de la diversité

Les revues pédagogiques, didactiques et culturelles ont-elles une politique éditoriale claire à l’égard de la diversité culturelle ? De quelles balises se sont-elles dotées afin de présenter à la fois la langue et/ou la culture nationale tout en préservant une ouverture aux autres langues et cultures présentes dans le milieu ou chez les lecteurs eux-mêmes? Ces balises sont-elles suffisantes ? Devraient-elles être l’objet d’une actualisation au regard de la thématique de ce congrès mondial ?

Françoise Ploquin (France), Rédactrice en chef du Français dans le monde

À quoi sert la revue Le français dans le monde?

Le français dans le monde est la revue de la FIPF. Elle est composée d'articles écrits par des chroniqueurs réguliers  et d'articles provenant des professeurs de terrain reçus de tous les coins du monde.  Elle permet au professeur de se tenir au courant de l'actualité francophone et d'avoir des documents frais pour travailler en classe avec l'actualité. Comment utiliser la revue en classe?

Monique Noël Gaudreault (Québec),

Dans la revue "Québec français ",  on trouve de  nombreux et fréquents indices d’ouverture aux autres littératures, langues et sociétés, comme en témoignent l’origine des auteurs d’articles, les objets d’étude eux-mêmes (écrivains et thématiques) ou encore les approches didactiques présentées.  Dossiers, entrevues, fiches de lecture, chroniques et recensions contribuent à éclairer le public enseignant sur la diversité culturelle québécoise, francophone et mondiale.

Chris Pinet (U.S.A.),

French Review et le monde francophone.

La French Review a depuis longtemps une politique éditoriale claire à l'égard de la diversité culturelle et de la francophonie.  En dehors des numéros spéciaux publiés régulièrement et consacrés au Québec, à l'Afrique subsaharienne, à la Martinique et à la Guadeloupe et, en mai 2004 sur le monde francophone (Maghreb, Afrique subsaharienne, Antilles et le Vietnam), la French Review encourage la publication d'autres articles sur le monde francophone dans ses numéros réguliers (six numéros par an).  D'ailleurs, nous recevons plus d'articles sur le monde francophone que sur n'importe quel autre domaine.  Ceci assure l'ouverture aux autres langues et cultures comme l'Algérie, le Maroc, le Vietnam, le Sénégal, le Cameroun etc.  Le fait que nous avons des rubriques sur la littérature, la société et la culture, le film, et la pédagogie nous permet de nous adresser a toute une variété de sujets divers concernant le monde francophone et sa présentation à nos lecteurs et à leurs étudiants.

Suzanne Fradette (Québec),

L'association québécoise des enseignants de français langue seconde fête cette année ses 25 ans d'existence ... À travers le parcours de cette jeune association, l'évolution d'une revue, qui  vitrine de l'association, devient son ambassadeur.

Roland Delronche (Communauté française de Belgique)

La FIPF, née en 1969, publie régulièrement depuis 1970 une revue qui s'est appelée Bulletin de la FIPF jusqu'au n° 19 (1979), puis Dialogues (n° 20), puis Dialogues et Cultures du n° 21 (1981) au n° 49, le plus récemment paru en juin 2004. Elle publie les interventions présentées aux congrès mondiaux (périodicité: 3 ans puis 4 ans) et colloques internationaux annuels (sauf les années de congrès) en plus d'articles proposés par des membres d'associations. C'est à la fois une revue pédagogique, didactique, linguistique, interculturelle et documentaire axée sur la langue française et son enseignement dans le monde entier. Elle concerne aussi bien le français langue maternelle que langue seconde ou étrangère. Elle constitue avant tout un instrument d'échange entre les professeurs de français du monde entier. Très diverse par son contenu, très internationale par l'origine des auteurs d'articles, elle reflète d'une façon significative l'évolution de l'enseignement du français depuis 1970. Elle constitue à la fois un vivier d'idées et d'expériences pour chacun et la mémoire de la FIPF.

Miura Nobutaka (Japon), Isaac Tcheho (Cameroun), (sous réserve)

Modérateur : Bruno DUFOUR (Québec)

Table ronde B Favoriser la diversité du français ou au contraire veiller à son unité pour assurer la promotion de la langue

Le statut international de la langue française ainsi que le fait qu’elle soit langue officielle de plusieurs pays tout comme celui de son statut de langue seconde ou privilégiée dans de nombreux autres aboutit à la question de la définition de celle-ci. Faut-il insister sur les différentes variétés de cette langue, sur une norme standard commune à tous les usagers, sur cette norme mais en ouvrant aux autres usages ou spécificités? Qui peut opérer ce choix? Comment ?

Martine Defontaine (France),

Introduire la diversité dans l'enseignement du français langue maternelle : l'enjeu

La question est elle vraiment de favoriser la diversité du français ? Fruit de l’histoire, fruit de l’évolution différente de contextes différents, on ne peut nier ni limiter cette diversité. La question est davantage de permettre une compréhension réciproque et le maintien d’un système linguistique qui offre un cadre de développement à la francophonie. Nous sommes plutôt dans le domaine du comment, et des pratiques. En France, fait-on suffisamment en ce sens ?

Depuis longtemps les méthodes de français langue étrangère éditées en France proposent à la fois l’enseignement d’un français standard et une sensibilisation aux différents français de France et aux français parlés dans les autres pays de la Francophonie. Mais il est temps que l’enseignement du français langue maternelle éduque à cette diversité de la langue, autrement que par des hommages symboliques aux grands auteurs non français, et cela passe également par un décloisonnement des catégories entre les enseignements et les statuts du français. C’est à ce prix que la jeunesse française se réconciliera avec sa propre langue et découvrira son statut international

rard Azoulay (France)

Quand la langue est travaillée par l’Espace

L’Espace et les éléments culturels que génèrent les activités spatiales ne sont pas voués inéluctablement à se réduire à la constitution d’une culture spécialisée à l’instar de nombreuses autres activités scientifiques, et tout au contraire ils peuvent contribuer à enrichir une " culture commune " qui réconcilie autant univers scientifique que littéraire.

Depuis quatre ans, différents dispositifs de création ont été bâtis à partir du langage pour dépasser les clivages disciplinaires à l’œuvre dans les sciences d’une part et entre les sciences et les disciplines littéraires d’autre part. De fait, un domaine d’activité comme le spatial, traverse, recoupe et réunit les disciplines les plus variées ; ses retombées et les enjeux qu’il soulève peuvent mobiliser des publics aux centres d’intérêts les plus inattendus.

La présentation de ces différents dispositifs, de leur attente et de leur résultat permettra de s’interroger sur la perspective qu’ils tracent au regard de l’emprise grandissante d’une spécialisation accrue.

Alain Braun (Communauté française de Belgique),

A l’heure où certains évoquent la créolisation généralisée pour un devenir du français, il y a lieu de s’interroger sur la pertinence d’entretenir un corps commun aux variétés du français. Selon nous, plus cette intersection sera grande plus le français restera langue internationale. Le latin créolisé n’est plus du latin, mais de l’italien, du français, du roumain, de l’espagnol, du portugais… Toutefois, en saine politique linguistique, il y a lieu de développer une vision plus démocratique de la langue, notamment en élargissant l’aire de créativité lexicale pour intégrer ces créations dans la langue ou encore en veillant à ne pas entretenir des traditions surannées notamment en orthographe lexicale… Bref de définir le français de tous, avec tous et pour tous tout en ouvrant la porte aux particularités régionales.

Maria Fenclova (Rép. Tchèque)

La tension optionnelle entre la diversité et l’unité avec le but de promouvoir la langue française s’articule théoriquement autour de la polarité entre la stabilité relative du système et le dynamisme relatif de ses usages. La recherche des réponses à la question posée suppose la prise en compte de la spécificité des champs examinés qui sont :

Il sera traiter de la polarité " diversité – unité " en FLE et de la/les politique/s linguistique/s.

Benoît Cazabon (Canada)

Entre l’unité et la diversité? Il faut choisir les deux! L’unité forcée d’une langue française internationale, ou même nationale, opposée à la diversité débridée de toutes les variantes possibles sont des vues de l’esprit tout aussi utopiques l’une que l’autre. Une langue en usage est avant tout un phénomène humain complexe, peut-être l’indicateur le plus probant de la richesse de son esprit. L’aménagement linguistique doit tenir compte de la forme inconsciente de son organisation, de son pouvoir de créativité, et en fin de compte seulement, de l’une ou l’autre de ses fonctionnalités sociologiques et pragmatiques. Où en sommes-nous au Canada français depuis l’introduction de la loi 101 au Québec et depuis le début du régime des langues officielles du gouvernement fédéral? Plusieurs exemples d’actualité montrent que le régime présent ne favorise ni l’unité ni la diversité.

Raquel Pirca (Vénézuéla)

Ouverture et tolérance sont les mots d’ordre de ce XIème siècle des vases communicantes. En effet, au moment où le monde a de moins en moins de bornes et des frontières, le français , langue d’exil, d’évasion et de conquêtes devrait être porteur des valeurs démocratiques d’acceptation. Ainsi, il sera enrichi au fur et à mesure que, par le biais de l’enseignement, la diversité puisse entrer sans complexes, dans nos salles des cours. Cette table ronde est une preuve éloquente que la richesse d’une langue est dans sa diversité, tout en ayant une base commune.

Médoune Gueye (U.S.A.)

Dadang Sunendar ( Indonésie), Maes Vanna (Cambodge), sous réserve

Modérateur : Pierre MARTINEZ (France)

Table ronde C La création culturelle comme ouverture à la diversité (chanson, BD, cinéma, peinture, T.V…)

Les productions culturelles sont nombreuses et souvent largement diffusées. Peut-on s’appuyer sur celles-ci pour ouvrir à la prise de conscience de la diversité et pour éduquer à celle-ci ?

M. Robert Dickson (Canada),

Tour d'horizon de la production culturelle de l'Ontario français, milieu minoritaire canadien à l'extérieur du Québec.  Place de cette production dans le cadre scolaire, notamment aux paliers secondaires et universitaires.  Défis de la diffusion; défis de la reconnaissance, tout d'abord dans le contexte québécois.  Vers une nouvelle vision du " Canada français " : succès récents de la création, réseautage de nombreux organismes de création et de diffusion artistiques.

Jean Foucault (France, coordonnateur du réseau " Littératures d’enfance " de l’AUF), Littératures d'enfance

Anne-Marie Boucher (Québec)

La chanson, un autre moyen pour s’approprier une langue et sa culture

Présentation d’une démarche d’exploitation pédagogique de la chanson en classe et de l’ensemble " Langue Atout " : disque compact et guide pédagogique. Le disque comprend 11 chansons abordant la langue sous des aspects variés et des suggestions d’exploitation des dites chansons en classe ainsi que les partitions musicales du guide d’accompagnement

Et les artistes présents au congrès

Modérateur : André Patient BOKIBA

Table ronde D Dictionnaires et anthologies : reflets de la diversité

Les dictionnaires,  anthologies,  référentiels et autres outils rendent-ils compte de toutes les diversités des usages dans la francophonie?

Hélène Cajolet-Laganière et Chantal-Edith Masson (Québec),

Un reflet de la diversité culturelle au Québec : aspects lexicographiques et technologiques

La présente communication s’inscrit dans le cadre des travaux du Centre d’analyse et de traitement informatique du français québécois (CATIFQ), et plus particulièrement du groupe de recherche FRANQUS de l’Université de Sherbrooke. Le projet FRANQUS vise à la description originale du français en usage au Québec, essentiellement de son usage standard. L’objet du présent exposé concerne explicitement l'illustration de la diversité des usages au Québec et notamment de l'apport culturel fondamental qu'apporte une telle description. Nous présenterons, dans un premier temps, ces divers types d'apports culturels à partir d'un certain nombre d'articles déjà rédigés. Dans un deuxième temps, nous montrerons les outils technologiques originaux conçus et développés de manière à gérer cette diversité culturelle, notamment les diverses bases de notre plateforme informatique intégrée de données lexicographiques.

Aurélien Boivin (Québec)

J’ai participé aux sept tomes du Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, un instrument qui vise, entre autres buts, à bien, à mieux marquer la diversité, la spécificité culturelle des Québécois en regard de leur imaginaire, bien sûr, mais aussi à montrer leur apport à la francophonie. Car les œuvres de nos écrivains s’inscrivent dans ce grand mouvement de la francophonie. Je ferai une brève présentation de ce dictionnaire dont j’ai dirigé le tome VII et co-dirigé le tome VI en plus d’avoir été le chercheur principal des cinq premiers tomes. Il sera question des grandes découvertes et des succès de cette recherche, de même que des difficultés rencontrées, dans l’établissement du corpus surtout. Je parlerai aussi brièvement des anthologies que j’ai préparées au cours de mes travaux consacrés à la littérature québécoise, autres instruments qui s’inscrivent dans ce que l’on peut appeler la diversité culturelle et qui traduisent notre différence sur ce continent nord-américain.

Jean-Marie Klinkenberg (Communauté française de Belgique, membre du comité scientifique du réseau " Sociolinguistique et dynamique des langues " de l’AUF),

Les usages des dictionnaires ont souvent reflété une conception centralisée du français. Leur évolution récente laisse percevoir un puissant mouvement de légitimation de la variation géographique.

Jean Binon (Communauté flamande de Belgique)

Dans le champ du FLE le dictionnaire d’(auto-)apprentissage fait office de médiateur interculturel, puisqu’il s’agit " de fournir à l’apprenant d’une langue étrangère ou seconde tous les outils dont il a besoin pour passer d’un discours, mais aussi d’un système culturel et conceptuel qui lui sont familiers au discours et au système culturel de la langue-cible qu’il connaît peu ou beaucoup moins " (Schneider, 1998, 266). Qui plus est, pour ce type d’apprenants, " rien n’est prévisible, rien ne va de soi ". Pour répondre à ces besoins les dictionnaires d’(auto-)apprentissage qui leur sont destinés, comme le Dictionnaire d’Apprentissage du Français des Affaires (DAFA) et le Dictionnaire d’Apprentissage du Français Langue Etrangère ou Seconde (DAFLES), se doivent d’être multifonctionnels et faire office de médiateurs (inter)culturels).

En fait un bon dictionnaire d’auto-)apprentissage devrait assumer les fonctions suivantes: 1. réception, décodage, validation, dépannage. 2. production, encodage, mise en discours 3. Il doit faciliter l’(auto-)apprentissage en offrant une organisation à la fois conceptuelle et linguistique. 4. la dimension lexiculturelle est importante également. C’est pourquoi il faut retenir les variantes géographiques et les emplois métaphoriques, fort tributaires de la culture (ex. Les Trente Glorieuses pour les golden sixties). 5. Les dictionnaires d'(auto-)apprentissage assument également la fonction de médiation entre la langue-source et la langue-cible. L’usage d’un dictionnaire semi-multilingue semble constituer un compromis entre deux visions, celle qui privilégie le dictionnaire monolingue (le point de vue du professeur) et celle qui favorise le dictionnaire bilingue (le point de vue de l’apprenant).

Jean-Pierre Cuq (France),

Le dictionnaire du français langue étrangère et seconde de l’ASDIFLE n’est pas un dictionnaire de langue, mais un dictionnaire à visée professionnelle. A ce titre, il réunit un ensemble de termes spécialisés, un métalangage, qui contribue pourtant, à sa place, au trésor de la langue française. Sans vouloir jouer sur le paradoxe, on pourrait dire que la parution d’un tel dictionnaire en langue française contribue à l’établissement d’une véritable légitimation de la variation géographique au niveau du langage scientifique : l’une des conséquences attendues de cette publication est en effet de faire savoir qu’il est possible et intéressant de dire et de penser une discipline scientifique (en l’occurrence la didactique des langues) en français.

Pour autant, ce dictionnaire n’est pas refermé sur la langue française. L’une des incontestables nouveautés qu’il présente est en effet l’existence d’un glossaire multilingue (allemand, anglais, espagnol, italien, portugais) qui propose à ses utilisateurs des équivalences dans chacune de ces langues pour chacune des entrées françaises. C’est une façon concrète de mettre en pratique ce qui n’est parfois perçu que comme un slogan : le partenariat des langues.

Daniel Latin (A.U.F., membre du réseau " Etude du français en francophonie, Bureau régional de l’Afrique de l’Ouest), Mwatha N’galasso (Congo RDC) sous réserve

Modératrice : Louise Savoie (Québec)

En soirée

Animations culturelles

Grande soirée québécoise avec le concours du Gouvernement du Québec. Soirée assurée par le groupe La Grand' Débâcle.

Vendredi 23 juillet

Dyane Adam (Canada)

Le Canada et le défi de la diversité

La commissaire aux langues officielles du Canada, ombudsman et "conscience active" de la société canadienne en matière linguistique, abordera le thème de la diversité, aussi bien dans les politiques linguistiques et les types de droits linguistiques, que dans la pluralité culturelle issue de l’immigration et divers types de français parlés dans le monde.

En soulignant des éléments de comparaison avec d’autres pays francophones et/ou multilingues, elle présentera les particularités du système institutionnel et politique canadien qui découlent du bilinguisme. Elle montrera comment la diversité linguistique peut participer au renforcement de l’identité nationale, au façonnement du tissu social et à l’intégration des nouveaux arrivants et de leur culture.

Elle dressera également un portrait du régime linguistique canadien, et mettra en évidence les mécanismes qui permettent d’assurer le respect et l’usage des langues nationales, tout en pratiquant une ouverture à la diversité culturelle.

Table ronde A Les défis de la diversité dans les Amériques : convergences et divergences

Catherine Chung How (Canada),

LA DIVERSITÉ CANADIENNE : LE RESPECT DES DIFFÉRENCES

Le Canada, formée de 30 millions d’habitants a une population des plus diversifiée au monde, que ce soit sur le plan culturel, ethnique ou linguistique. La diversité est une caractéristique fondamentale du Canada depuis ses origines. Peut-on dire que l'avenir du Canada dépend de sa capacité de rassembler des gens très différents, tout en conservant l’identité et le patrimoine culturel de chacun ? La diversité constitue-elle un atout ou une contrainte pour un pays?

Jayne ABRATE (U.S.A.) ,

Diversité des publics, diversité des approches, diversité des contenus: le défi des professeurs américains

Face à un public énorme d’élèves potentiels, le professeur américain typique se trouve confronté à la nécessité de lui vanter les mérites de l’étude du français, de le convaincre de son utilité et de faire appel à tous les outils à sa disposition pour rendre l’étude du français attrayante, tout cela en assurant une bonne maîtrise de la langue et une connaissance approfondie des cultures de la Francophonie.  Pour ce faire, les professeurs adaptent leurs méthodes aux intérêts des élèves (technologie, français des spécialités, cinéma), ouvrent les contenus sur toute la Francophonie pour célébrer la diversité des pays francophones et essayent de trouver le "truc" qui éveillera la curiosité et l’enthousiasme de l’élève.  En même temps, l’AATF les encourage à élargir leur définition du public pour inclure les parents, les administrateurs, les collègues et les décideurs du système scolaire.

Louise Beaudoin (Québec) (dans le cadre de la convention internationale sur la diversité culturelle de l’O.I.F.)

Monique LEBRUN (Québec),

Une langue qui rassemble : le français du Québec

Comme la majorité des sociétés industrielles, le Québec fait appel à l’immigration internationale pour combler son déficit démographique. Il doit donc gérer la diversité linguistique et franciser les nouveaux venus. Parallèlement à cet effort démolinguistique, il s’engage activement depuis plus de 30 ans dans la définition de ses standards linguistiques en n’oubliant ni le parler vernaculaire, ni la prise en compte des usages de la Francophonie. L’école québécoise et ses professeurs de langue sont ainsi doublement sollicités, à la fois dans la francisation des migrants et dans l’affirmation d’une norme de plus en plus endogène mais ouverte sur la Francophonie.

ZILA BERND (Brésil):

LITTÉRATURES FRANCOPHONES DES AMÉRIQUES EN FAVEUR DE LA DIVERSITÉ

L’introduction des littératures francophones des Amériques (Québec et Antilles) dans les programmes des universités fédérales brésiliennes – au niveau de la licence et de la post-graduation – a contribué à l’ouverture vers le Divers et la Relation, en stimulant le dialogue culturel interaméricain.

Il sera aussi Montré comment l’ouverture de l’enseignement et de la recherche dans les universités brésiliennes vers la francophonie des Amériques (Québec et Antilles) a contribué à une ouverture vers le Divers et la Relation, pour utiliser des concepts chers à l'écrivain martiniquais, Édouard Glissant, en stimulant le dialogue culturel interaméricain.
Et cela à partir d’exemples concrets d’une expérience de plus de 20 ans à l’université Fédérale du Rio Grande do Sul où la francophonie est dévelopée au niveau de l’enseignement, de la recherche et de la traduction et constitue une des lignes de recherche du programme de Post-Graduation en Lettres: Relations littéraires interaméricaines.

Sous réserve :Felino Martinez (Cuba), Ingrid Diaz (Chili),

Modérateur : Jean-Pierre Piriou (U.S.A.)

La littérature migrante est un microcosme de la mondialisation. L'auteur témoigne de sa culture d'origine, de sa culture d'adoption et d'une troisième qui transcende les deux premières. L'auteur migrant est un passeur culturel qui, par son parcours migratoire, trace le récit initiatique vers la mondialisation interculturelle.

Aminata Sow Fall (Sénégal),

Migration Linguistique

Je réside au Sénégal. Je ne parle pas donc de mon vécu. Je voudrais cependant émettre quelques réflexions qui, à mon avis, pourraient émaner de toute personne attentive aux problèmes que pose la création littéraire.

Au fait, peut-on considérer comme une migration le fait d’écrire dans une langue autre que sa langue maternelle ? Si oui, j’aborde le débat sous l’angle de l’identité de l’écrivain par rapport à son aventure sur un terrain linguistique qui n’est pas le sien propre.
La langue véhicule une culture et la langue française n’a certaine pas laissé indemnes ceux qui l’ont fréquentée tout en étant porteurs d’un héritage linguistique et culturel.
Comment l’écrivain peut-il gérer le conflit latent entre son identité et une langue qui n’est pas le reflet de son génie ? Faut-il soumettre son identité à la langue ou tordre le coup à celle-ci ? Comment ? Ou chercher le juste équilibre dans le champ de la créativité où chaque écrivain s’invente sa langue et ménage son identité même lorsqu’ il se meut dans sa langue maternelle ?

Samir Marzouki(Tunisie),

Quand on possède deux ou trois langues, pourquoi écrit-on dans une autre langue que sa langue maternelle? Qu'est-ce qui est en jeu dans un tel choix? Est-ce distance par rapport à son propre univers mental, désir de l'appréhender de loin comme s'il était un objet d'étude? Est-ce fascination, amour de cette langue autre, devenue sienne, apprivoisée, aimée, dominée? Est-ce une aventure qui, comme celle de l'écriture,
construit autant qu'elle défait et mêle autant qu'elle démêle, combinant les traces de la langue des origines à celle de l'un des devenirs, de l'un des possibles? Est-ce exil ou délivrance ou délivrance par l'exil?

Alek Baylee Toumi (Algérien kabyle vivant aux U.S.A.)

A cheval entre, non pas deux, mais plusieurs langues et cultures, étranger dans mon pays natal, je me sens plus comme un enfant qui a fini par se faire accepter par son pays adoptif à quarante ans révolus!   Quand on vient " hors d’ " un pays multiglossique, l’écriture se fait toujours dans la langue qu’on possède le mieux.  Le pays d’origine reste une mère qui a poussé ses enfants à l’exil, qu’on a cru quitter, mais qui finit toujours par nous retrouver.  Sartre disait qu’on écrit parce qu’on a " quelque chose à dire ", et à re-dire sur les tragédies humaines.   Si on ne sait pas qui va lire l’ouvrage, sans doute ceux qui vont mieux le comprendre vont être d’autres  migrants, avec des petits bouts d’identités.

Angele Kingue (Camerounaise vivant et professant aux E.U.),

Longtemps pendant mon enfance, j'ai regardé " les revenants " vivre leur réintégration au pays avec amusement. J'ai souri devant leurs difficultés, feintes ou réelles devant une culture qu'ils avaient du mal à retrouver.  Lors de mes premiers séjours loin du Cameroun, j'ai porté ce même regard ironique sur ceux que j'appelais affectueusement les " afro-nostalgiques , les temporaires permanents ", me doutant très peu qu'un jour, la question de mon rapport à une autre culture que ma culture d'origine me rattraperait,  m'obligeant à mon tour à me définir, à me demander si on pouvait continuer à être soi ailleurs ? J'ai comme l'impression de vivre dans un "entre-deux-mondes " qui est tout et rien à la fois, ce " nulle part "  qui pousse à la réflexion, à l'écriture.  Quand on est nulle part, on pense, quand on est nulle part on écrit.  Je vis ma " migritude " avec ses inconforts, ses interrogations et ses trouvailles, nourrie au quotidien par cette mémoire qui permet de rêver.

André Pierre Louis Monchoachi (France-Martinique),

De l’écrivant migrant à l’écrivain migrant

La situation d’écrivant migrant qui caractérise le créolophone-francophone, passant d’une langue à une autre en allant du crié à l’écrit, de la parole à l’écriture, n’est certes pas inédite. Cette double mue n’en reste pas moins originale au regard d’un bilinguisme de plain-pied, en ce qu’elle induit un décalage, -comme une longue lune immuable- une véritable " hétérotopie " dont il faut (au près – au loin – à l’infini,) entendre l’imprononcé, l’inarticulé, le bégaiement, le tremblement, les licences, les dissidences.

Marc Durin-Valois (lauréat du Prix des Cinq Continents) (sous réserve)

Modérateur : CHRIS PINET

Jayne ABRATE AATF

Martine DEFONTAINE FIPF

(Alain BRAUN et Chris PINET)